A day like any other , not really - Mattéo

Habituellement Matteo était assez ouvert à la discussion mais quand il était dans cet état là, légèrement vexé, il était plus du genre à se refermer en faite et donc ça n'aidait pas c'est clair. Mais ce que Cassia disait n'aidait pas non plus, il faut le dire. Même si elle n'était pas responsable de tout cela, il lui en voulait malgré tout de ne rien lui avoir dit, qu'ils soient ensemble ou pas ils restaient partenaire dans le travail et elle aurait pu lui en toucher deux mots. "- On est partenaire non ?" Mais il compris vite son erreur quand elle ajouta que les rôles étaient inversés. Il compris parfaitement le message.
Elle lui avait pardonner, enfin, elle avait passé l'éponge sur son erreur mais lui il était surement plus têtu qu'elle et ça risquait fort de finir avec un Matteo qui fait la tête au lieu de parler et Cassia semblait partit dans la même direction.

Il n"eut pas vraiment le temps de profiter du contact de la main de Cassia et le temps qu'il mit à réfléchir à ce qu'il allait faire et bien elle avait déjà retiré la sienne, alors maintenant c'était plus la peine de prendre sa main. Décidément cette journée n'était pas une bonne journée.
Matteo lâcha complètement la conversation, de toute façon c'était foutu pour le moment et buté comme il était c'était pas la peine d'en rajouter. Il termina son café et attendit en silence qu'elle ait fait de même pour se lever et prendre la direction de la sortie. Le retour se ferait dans un silence très lourd si aucun des deux ne reprenait la parole.

Je ne voulais pas me disputer avec Mattéo, loin de là. Mais pourquoi semblait-il être fâché ? J’essayais pourtant d’expliquer que cette histoire datait d’un petit moment. Il est certain que si on me proposerait nouveau ce genre d’affaire, j’en parlerai avec Mattéo avant de donner une réponse. Mais quand tout cela avait commencé, notre relation n’était pas si avancée. Et oui, après ça m’étais sortie de la tête et je ne lui en avais jamais parlé. Mais c’est ce que je faisais là actuellement. Après je pouvais comprendre qu’il n’ait pas aimé de l’apprendre par un collègue, mais moi aussi j’avais vécu ça il y a quelques temps. Qu’il s’en souvienne. Mattéo me demanda alors si on était partenaire. C’était plus une confirmation d’ailleurs. Je fis un simple mouvement de tête pour lui répondre que oui. On était même bien plus, mais bon.

Je sentais que Mattéo se refermait petit à petit jusqu’à ne plus rien dire. Après cela la seule chose qui semblait le préoccuper c’était de terminer son café. Alors je fis de même. Et une fois le café terminé, nous retournions à la voiture. Un long silence, ce silence pesant. Ce n’était juste pas possible « Est-ce que la discussion est définitivement close ? » Oui que je sache quand même.

Pas que Matteo ne voulait pas parler, juste qu'il ne savait pas quoi dire. Il était devant le fait accomplis et n'avait plus grand chose à faire ou dire si ce n'est accepter. Et franchement ça n'allait pas être facile, tout simplement parce que le lendemain elle allait s'en aller. Il avait même pas de quoi se retourner, il faudrait juste qu'il accepte et quand il l'aurait enfin accepter et bien elle ne serait déjà plus là.
C'était pesant et c'était aussi un peu vexant il faut bien le dire, surtout que les autres le sachent alors qu'ils n'étaient même pas partenaire avec elle, mais juste collègue. Ouais, c'était ça le plus pesant, savoir que les autres étaient au courant alors que lui n'avait même pas un soupçon à ce sujet. Il devait vraiment être totalement aveugle pour n'avoir rien vu. Il savait qu'elle avait de l'ambition, qu'elle était comme lui, mais depuis quelques temps lui pensait moins à son travail et il pensait de plus en plus à sa relation avec elle justement. C'était là son plus gros tord visiblement.

Matteo fut surpris par sa question alors qu'il retournait à la voiture. Et il se contenta de la regarder longuement avant de lui dire "- Je sais pas, j'en sais rien..." et de hausser les épaules juste avant de s'adosser quelques secondes à la voiture, attendant qu'elle ouvre les portes et qu'il puisse s'asseoir à l'intérieur. Et c'est à peu près à ce moment là que son téléphone sonna et qu'il du regarder, parce qu'ils étaient à l'extérieur et que le sergent pouvait aussi chercher à les joindre. Et lorsqu'il vit le message il compris. "- On doit rentrer, c'est le sergent." il attendait ses infos apparemment.

Le silence qui régnait dans la voiture était vraiment lourd et pesant. Et c’était loin d’être agréable. Alors j’avais décidé de briser le silence en demandant à Mattéo si la discussion était définitivement close ou non ? Oui car si lui était du genre borné, et bien je l’étais aussi. Après ma question Mattéo me regarda l’espace d’un court instant avant de me dire qu’il ne savait pas. C’est sûr que comme ça on n’allait pas avancer. J’avais envie de m’expliquer encore et encore mais si Mattéo était si têtu et qu’il ne voulait plus parler de cela, ça allait être difficile. Et puis si Mattéo réagissait encore comme ça, j’allai finir par partir alors qu’il était fâché. C’était aussi difficile à accepter. J’ouvris alors la voiture, et une fois dedans, le portable de Mattéo sonna, et ce dernier m’annonça qu’on devait rentrer, que le sergent nous attendait. Je répondis un vague « d’accord » puis remis la voiture en route : direction le poste.

Une fois arrivés, je sortis de la voiture et attendis que Mattéo fasse de même pour fermer le véhicule. Je me dirigeai alors vers les bureaux. Apparemment le sergent nous attendait.

Oui c'est pesant, c'était même pénible comme situation. Matteo avait des choses à dire mais ça servait à rien, puisque de toute façon elle allait s'en aller et pas dans une semaine, non, le lendemain. Il était pourtant content pour elle mais quelque chose le bloquait, l'empêchait d'être réellement content justement et de le montrer. Il allait perdre sa partenaire pendant quelques temps et allait devoir faire équipe avec une autre personne sans oublier qu'il aurait plus sa petite amie non plus. Ils avaient pourtant bien avancé dans leur relation. Est-ce que ça remettait les choses en cause ? il était incapable de répondre.

Ils finirent par arriver au poste et Cassia stationna la voiture, Matteo en sortit et prit la direction du bureau. Le chef voulait les informations que son indic lui avait fournit et attendait donc qu'ils soient de retour pour confier ses informations à l'autre équipe. Comme le pensait Matteo cette enquête ne leur serait pas confier. Qu'est ce qu'il allait faire lui pendant qu'elle serait pas là ? Pourquoi pas demander à faire une infiltration tient, ça l'occuperait et il n'aurait aucun soucis vis à vis des horaires et tout. C'était une idée, il fallait qu'il en réfléchisse et quand le sergent en eut finit avec eux deux. Matteo lui demanda s'il pouvait lui parler en privé. Et donc Cassia due se rendre vers l'autre équipe pour leur fournir les infos pendant que Matteo discutait avec le chef.

C’est dans ces moments-là que je me rendais compte que Mattéo était une vraie tête de mule. Bon j’étais du genre assez bornée. Si Mattéo ne me disait pas clairement que la conversation était close ou non. Je ne pouvais pas savoir si je pouvais continuer, de dire ce que j’avais encore à dire. Alors le reste du trajet ce fit dans le silence. Et une fois aux bureaux, on annonça alors au sergent tout ce qu’on savait. Ce dernier semblait plus ou moins satisfait, au moins ils avaient des pistes à creuser. Et à ma grande surprise, Mattéo demanda à parler au sergent en privé. Je quittai donc le bureau les laissant les deux. Pendant ce temps-là j’allai voir l’équipe qui allait gérer cette affaire en leur donnant quelques informations. Je me demandais bien pourquoi Mattéo avait voulu parler au sergent en privé.

J’allai alors dans la salle café, pour me servir une tasse. Non je n’en avais pas eu assez pour le moment. Je pris place une table, tout en prenant mon portable en main. Nous étions rentrés et pour le moment tout était calme. Alors j'en profitai pour répondre à quelques messages pendant que j'avais le temps.

Matteo n'eut aucune réponse positive à sa demande. Pas d'infiltration prévue dans les jours à venir alors et rien de spécial à faire. Le sergent lui dit juste avant qu'il ne quitte son bureau qu'il pouvait prévenir Hamilton de prendre le reste de sa journée vu qu'elle partait le lendemain il ne voulait pas l'accaparer et la mettre en retard. Vu qu'il n'avait pas prévu de la mettre d'astreinte, elle pouvait donc rentrer pour terminer de préparer son voyage tranquillement.
Matteo était chargé de lui annoncer ça, super ! Et en plus comme ça il ne le verrait pas tout le reste de la journée.

Il sortit donc du bureau du sergent et chercha Cassia à son bureau tandis qu'il voyait les autres discuter, probablement de cette affaire de la boite de nuit. Il finit par aller voir dans la salle de pause et la trouva. "- Re !" et il lui fit un petit signe de la main tout en entrant dans la pièce. "- Le sergent te donne le reste de ta journée, profites en bien." même si ça arrivait assez régulièrement, c'était quand même plus rare que de terminer tard ou rester faire des heures supplémentaires d'intervention.

Profitant de ce petit moment de répit, je m’étais installé à une table dans la salle café. Je dois avouer que j’étais de nature assez curieuse, alors le fait que Mattéo ait demandé à s’entretenir avec le chef éveillait ma curiosité. Mais je me voyais mal lui demander vu l’ambiance qui régnait entre nous depuis tout à l’heure. Et quelques minutes plus tard, Mattéo fit apparition, et m’annonça que le sergent me donnait le reste de ma journée. Mattéo me conseilla de bien en profiter. C’était de l’ironie ou autre ? J’avoue ne plus savoir trop quoi penser. « Merci d’avoir prévenu.. » dis-je tout simplement. Je n’avais pas vraiment envie de rentrer chez moi. Certes, j’avais mes affaires à préparer même si j’avais commencé cela hier soir. Si je rentrais ce soir, je n’allais pas pouvoir rester avec Mattéo le reste de la journée. Même si il était fâché, et qu’il ne parlait presque pas au moins je l’aurai vu encore un peu. Je me levai alors et allai à mon bureau. Le temps de ranger mon ordinateur et tout ce qui pouvait trainer sur mon bureau. Vu que j’allai m’absenter quelques semaines, je ne voulais pas non plus laisser toutes mes affaires trainés comme ça. Et puis si jamais quelqu’un cherchait quelque chose il saurait où le trouver si c’était rangé.

Elle allait s'en aller et Matteo n'était même pas sur qu'il pourrait la voir avant qu'elle ne parte. Ne sachant pas vraiment quand elle partirait. Et puis maintenant que le sergent lui avait donné le reste de sa journée il était même possible qu'il ne la revoit pas avant son départ. Si par le plus grand des hasard ou si la journée continuait sur sa lancée il allait partir en intervention et rentrer super tard, du coup impossible de passer chez elle pour lui dire aurevoir au moins. Matteo commençait à regretter d'avoir couper court un peu plus tôt. Il n'avait pas envie qu'elle s'en aille et qu'ils soient fâcher ou même qu'il lui fasse la gueule.
Mais bizarrement elle ne semblait pas vouloir s'en aller, il l'observa un moment ranger son bureau comme si elle partait pour une éternité là. Ca commençait même à l'inquiéter. Alors il finit par se lever de sa chaise et s'approcher de son bureau. "- Tu sais qu'en te voyant faire là, on a l'impression que tu t'en vas vraiment." par vraiment il voulait pas dire qu'elle ne s'en allait pas en partant pour son infiltration mais elle donnait l'impression de partir définitivement, faisant place propre pour son successeur quoi.

Je pouvais rentrer chez moi. Mais avant ça, j’avais voulu ranger mon bureau histoire que tout soit clean avant que je parte. Mais mes pensées allaient vers Mattéo tout en rangeant mon bureau. Alors on allait vraiment se quitter comme ça ? J’allais vraiment partir en étant plus ou moins en mauvais terme avec Mattéo ? Sérieusement j’en avais un vrai pincement au cœur. Et quand je vis une silhouette approcher du bureau, je relevai la tête, c’était Mattéo. Ce dernier me dit qu’en me voyant faire on avait l’impression que je partais vraiment. Définitivement. Je haussai légèrement les épaules « Je veux juste que tout soit rangé correctement » dis-je simplement. Chose qu’il pouvait comprendre lui qui aimait l’ordre et le rangement.

Bon là j’avais tout bien rangé, je ne pouvais plus rien faire d’autre. Je me levai alors de mon fauteuil, et pris ma veste que j’enfilai. Je posai alors mon regard sur Mattéo « Je vais devoir y aller… » Oui c’était vraiment le temps des au revoir ? Et puis là le sergent ouvrit la porte de son bureau « Hamilton ! Où est Hampton ? » Je tournai alors la tête, non il n’était pas là « Aucune idée… », « Allez le chercher, j’ai besoin de vous deux dans mon bureaux, tout de suite ». Je fus surprise, mais bon les ordres sont les ordres.

Matteo n'avait pas envie qu'elle range tout correctement justement, ça lui rappellerait trop qu'elle n'était plus là et qu'il était tout seul, plus de partenaire dans le travail ni même dans le privé. Comment lui expliquer ça sans passer pour un con ? difficile en faite, mais faisable, sauf qu'ils n'étaient pas seuls et que tout pouvait être entendu. "- Je comprends... mais ça va faire vide sans toi..." et puis il soupira, se doutant bien qu'on était loin de la réconciliation là.
Et quand elle se leva, il compris qu'elle allait partir et eut juste le temps de dire "- faudrait qu'o..." qu'il faut interrompu par l'arrivée du sergent. Et il n'eut pas d'autre choix que la regarder s'éloigner. Elle devait obéir aux ordres et leur discussion attendra, si toute fois elle est encore possible cette discussion.
Matteo n'avait de spécial à faire là, alors il alla se chercher une bouteille d'eau dans le frigo qui se trouvait dans la salle de repos.

Le fait que je range mon bureau semblait gêner un peu Mattéo, vide sans moi ? Et moi alors ? Pendant quelques semaines je n’allais pas avoir mon bureau, pas ma tasse de café, et surtout… pas Mattéo à mes côtés. Mattéo allait me dire quelque chose lorsque l’on fut interrompu par le sergent. Décidément ! J’allai chercher Hampton qui n’était pas loin.

Une fois dans le bureau je fermai la porte de ce dernier. « Changement de programme. Cassia vous ne partez plus à San Francisco. C’est Hampton qui ira ». On pouvait à présent lire la surprise sur mon visage « Quoi !? Mais pour quelle raison ? » Le sergent prit alors place dans son fauteuil « Pour des raisons logistiques…Finalement avoir un homme sur cette affaire serait plus approprié » Je n’en croyais pas mes oreilles là. « Je ne savais même pas que tu étais intéressé par cette affaire » dis-je à l’intention de mon collègue. Ce dernier sourit à ma remarque « Et oui, moi aussi je garde mes p’tits secrets Cass’ ». Je levai les yeux au ciel, déjà à cause de sa remarque et aussi à cause de ce surnom dont j’avais horreur. « Hampton ! » le rappela à l’ordre le sergent. « Ces retournements viennent de m’être communiqué. Hampton rentré chez vous, vous avez du pain sur a planche. Hamilton, vous pouvez tout de même prendre le reste de la journée ». Je ne dis rien. Et je vis Hampton sortir du bureau sourire aux lèvres. J’allai alors quitter le bureau « Cassia, je sais que vous n’appréciez pas ce genre de situation. Mais je n’ai rien pu faire. » Je lui adressai un léger sourire avant de quitter son bureau. Un sourire pas très convaincant.

Je retournai alors à mon bureau. Je ne savais même pas si j’allai rester ou non. Je pris place dans mon fauteuil. Et là mon collègue vint près de mon bureau et s’assis sur le rebord de mon dernier « Allez… fait pas la tête Cass’ » Je posai alors mon regard sur lui, un regard qui voulait end ire long « la ferme… » dis-je à ton attention.

Matteo avait prit sa petite bouteille d'eau et l'avait même bu en attendant que le temps passe, surveillant les aller venu du bureau du sergent. Il espérait pouvoir attraper Cassia avant qu'elle ne s'en aille pour essayer de terminer ce qu'il avait commencé à dire. Il n'avait pas envie qu'elle s'en aille, pas de cette façon et il voulait juste lui parler, faire ce qu'il aurait du faire avant. C'est à dire mettre sa fierté de côté et discuter. Plus facile à dire qu'à faire mais il était capable de le faire.
Il vit tout le monde sortir du bureau et observa de loin, la porte de la salle de pause étant ouverte. Cassia ne prit pas la direction de la sortie mais de celle de son bureau et cela surpris Matteo qui s'approcha un peu plus pour voir ce qui pouvait bien se passer, puisqu'en plus il entendit parler bien plus fort qu'habituellement. Leur collègue semblait aux anges et Cassia quand à elle l'était bien moins et en plus il n'arrêtait pas de la charrier sachant à quel point elle aimait pas qu'on l'appelle comme ça. C'était vraiment fait exprès.
Matteo s'approcha alors et dit simplement à l'attention d'Hampton. "- Allez coucouche panier Hampt !" ils se charriaient souvent tous les deux mais c'était la première fois que Matteo lui parlait comme ça, c'était plus que de la taquinerie là. "- T'as pas des trucs importants à faire là ?" au moins il avait eut toute son attention c'est clair. "- Non j'suis en repos moi maintenant. Alors j'ai tout mon temps...." "- Justement rentre chez toi et va prendre une douche." "- Hé ?!" "- Alors si tu reste ici tu respectes ta collègue ok !" et Matteo lui lança un regard qui voulait en dire long. Pour une fois il faisait preuve d'autorité et montrait qu'il était plus gradé que les autres, détestant qu'on ennuie sa partenaire de cette façon, elle ou n'importe qui d'autre de toute façon. C'est pas parce que c'était une femme qu'il avait tous les droits non plus.

Récapitulons ma journée : je m’étais plus ou moins disputé avec Mattéo, la communication n’était pas vraiment possible, je venais d’être retirée de cette affaire à San Francisco et en plus Hampton venait me narguer à mon bureau. On peut rêver mieux comme journée ! Quand mon collègue était venu à mon bureau, je lui avais gentiment dit de la fermer. Je restai assez polie et assez calme, du moins pour le moment. Et puis Mattéo arriva charriant gentiment notre collègue. Quoique c’était peut-être plus que ça finalement. Il essayait gentiment de faire partir Hampton mais ce dernier semblait têtu lui aussi. Mais Mattéo haussa légèrement le ton, en lui disant de respecter sa collègue, c’est à dire moi. « Oh ça va ! En tout cas je penserai à toi Cass’ » dit-il en allant vers son bureau. Heureusement qu’il était parti sinon j’y aurai sauté dessus, je vous assure. Je passai une main dans mes cheveux « Merci, mais tu n’étais pas obligé d’intervenir… » Oui de toute façon Hampton se serait bien lassé, et puis il devait partir, rentrer chez lui. Même si cela m’avait fait plaisir que Mattéo prenne ma défense, il jouait parfaitement son rôle de lieutenant quand les circonstances l’exigeaient.

Matteo acceptait pas qu'on se moque de Cassia, en grande partie parce que c'était sa petite amie mais aussi parce qu'elle bossait dure et qu'elle méritait le respect comme n'importe qui d'autre ici. Il détestait qu'on fasse de la différence avec une femme quand c'était pas justifié. Il garda un oeil sur leur collègue avant que celui-ci ne parte finalement à son bureau. "- J'aime pas quand on manque de respect à ma partenaire." et c'était la vérité. Cassia elle l'avait gagné à force de travail se place et sans doute même en travaillant plus que les autres. D'ailleurs s'en voulait encore de la manière dont leur première journée s'était passé, prise de tête et tout. "- Et pourquoi il pensera à toi si c'est pas trop indiscret ?" oui Matteo n'avait pas entendu ce qui s'était passé dans le bureau et encore moins le début de sa petite conversation avec Hampton. Et puis il avait bien compris que Cassia n'était pas pressée de partir alors ils pouvaient bien discuter quelques minutes et peu être qu'il pourrait lui dire ce qu'il avait à lui dire finalement. Qu'il aimerait vraiment pouvoir la voir avant son départ et en privé si possible.

Finalement Hampton avait décidé d’aller voir ailleurs, et ce n’était pas plus mal. Du coup, quand il était reparti, j’avais tout de même remercié Mattéo d’être intervenue, mais bon il n’était pas obligé de le faire. Mattéo me dit alors qu’il n’aimait pas quand on manquait  de respect à sa partenaire, autrement dit moi. J’esquissai un léger sourire « merci.. » Oui c’était la moindre des choses après tout.

Puis Mattéo me demanda pour quelle raison Hampton pensera à moi. Eh bien, tout d’un coup Mattéo semblait vouloir renouer le dialogue. « Ca y est, tu veux de nouveau parler… » Mais j’ajoutai quand même à la suite « Je ne pars plus à San Francisco, c’est Hampton qui prend ma place… ». Je me levai alors de mon fauteuil, et fis quelques pas pour contourner celui-ci « Excuses-moi » dis-je en partant vers les vestiaires. Oui m’excuser de partir comme ça, m’excuser de ce que je venais de lui dire, aussi pour tout à l’heure par la même occasion, pour ce qu’il voulait d’ailleurs. Là je m’en fichais un peu. Une fois dans les vestiaires, je pris place sur le banc, devant mon casier. J’avais tout de même le droit à ma journée, qu’est-ce qui était le mieux ? Rentrer ou rester ?

Matteo fit juste un mouvement d'épaule pour montrer que ce qu'il avait fait n'avait rien d'exceptionnel et il dit en parallèle "- normal.." c'était normal qu'il agisse ainsi, c'était son rôle en temps que partenaire, qu'ami et qu'être humain d'ailleurs. Il n'avait rien fait d'exceptionnel non plus.

Ce qui le surpris le plus sur la suite c'est qu'elle répondit sans lui laisser le temps d'en placer une et le laisser complètement seul après s'être excuser ? excusez de quoi ? de partir comme ça là et de ne pas le laisser parler ? Matteo ne comprenait plus rien du tout et franchement ce n'était pas simple de discuter avec Cassia. Quand ce n'était pas lui qui se butait c'était elle.
Matteo décida de la suivre au vestiaire pas qu'il avait envie de la harceler, juste qu'il venait de comprendre qu'elle devait être super déçu d'avoir été épinglé par un collègue masculin. Ca devait lui faire quelque chose et lui venait juste de le comprendre.
Une fois dans le vestiaire il jeta un oeil à l'intérieur pour voir si elle était là et la vit assise sur le banc en face de son vestiaire et s'approcha "- Hé !" puis il vint s'adosser juste à côté du vestiaire de Cassia et pas tout à fait en face d'elle, ainsi si elle voulait ouvrir son vestiaire elle pourrait malgré tout. Le but n'étant pas de la coincer là mais d'essayer de lui parler. "- J'suis désolé qu'ils t'aient éjecté de cette façon." et à la dernière minute en plus. Ca devait lui en foutre un coup au moral et ça il pouvait le comprendre. "- tu méritais cette place autant que lui..."

Je ne m’étais pas fait prier, et j’expliquai alors brièvement à Mattéo ce qu’il en était. Que je ne partais plus à San Francisco, c’était annulé, du moins pour moi. J’étais blasée, et encore c’est peu dire. Non seulement je ne partais pas là-bas et en plus notre petite prise de tête avec Mattéo n’avait du coup pas lieu d’être. Mais c’était pourtant trop tard. J’entendis alors quelqu’un arriver, c’était Mattéo. Ce dernier vint se poster pas tout à fait en face de moi, et me dit être désolé qu’on m’ait finalement retiré l’affaire. Je posai alors mon regard sur lui quelques seconde avant de fixer de nouveau devant moi « Tu n’étais pas ravi de toute façon.. » Je n’irai pas dire que cela l’arrangeait que je ne parte pas. Mais pourquoi ce retournement de situation ?

Puis Mattéo ajoutai alors que je méritais ma place autant que notre collègue « Il faut croire que non… ». Oui sinon je ne serais pas là dans ce vestiaire mais en route pour rentrer chez moi et préparer mes affaires. Ce qui me rongeait le plus c’était les raisons de tout cela. Je passai alors une main derrière ma nuque essayant de me détende un peu.

Matteo fit signe que non de la tête, il n'était pas ravi mais ce n'était pas parce qu'elle partait loin, du moins pas que ça, la raison principale c'était qu'il ait été le dernier informé surtout. "- Si j'étais content pour toi.. juste que... j'ai du mal à encaisser d'apprendre quelque chose après les autres quand ce quelque chose concerne la personne qui est la plus proche de moi.." et il fit un légère moue, pinçant les lèvres pour appuyer ce qu'il disait. C'est clair qu'il y avait une accumulation de plein de choses mais le pire c'était celle-là, c'était la principale raison.

"- Si ! Tu bosses dur Cassia et tu la méritais cette place. J'suis bien placé pour le savoir et j'espère vraiment qu'ils ont pas changé d'avis juste parce que t'es une femme, parce que je trouve ça franchement nulle. T'as autant de compétences que Hampton et à lui je lui confierais pas ma vie." Oui, c'est vrai cette fois-ci Matteo avait envie de parler, mais c'était surtout parce qu'il avait compris qu'elle devait avoir le moral dans les chaussettes et qu'il était normal, étant son partenaire qu'il lui remonte un peu le moral, du moins s'il le pouvait. Donc il devait ranger sa fierté de coté et être là pour elle quand elle en avait besoin.

Mattéo était désolé, mais il n’avait pas à l’être, cette nouvelle n’était en rien sa faute. Et puis il fallait croire que finalement, encore à notre époque, pourtant contemporaine, être une femme n’était pas toujours facile. La preuve aujourd’hui. Et pourtant, j’avais un avantage de taille face à Hampton : je connaissais la ville. Même cela ça n’avait pas suffit. Mattéo me dit alors que si il était content pour moi, mais que la principale raison qu’il l’avait fait réagir ainsi c’était qu’il avait été le dernier au courant, et que vu que ça me concernait, ça le concernait indirectement également. Et je comprenais ce que ça faisait, car c’est exactement ce que Mattéo m’avait fait l’autre fois « Matt… je t’assure que je ne savais pas que les autres étaient au courant… Je l’ai su hier soir, pas avant… Je n’en ai parlé à personne à part toi, mais c’était déjà trop tard apparemment » Comment lui faire comprendre.

Puis Mattéo se lança dans une longue tirade. Me disant que je méritais cette place, que je bossais dur. Et qu’il espérait que ce changement de programme n’était pas dû à mon statut de femme. « Pourtant j’en ai bien l’impression ». Et puis je n’avais pas essayé de chercher plus loin. J’en avais assez entendu. Et puis quand Mattéo me dit qu'il ne confierait pas sa vie à Hampton j'esquissai un léger sourire. Dans le fond, ça me faisait plaisir.

"- Ok.." il n'y avait pas de raison de ne pas la croire et Matteo devait juste mettre sa fierté de côté, chose pas évidente quand même, mais pas la peine d'enfoncer encore un peu plus le clou, le sujet était clos de toute façon puisqu'elle ne partait plus.

Matteo voulait la rassurer, lui faire comprendre que lui avait confiance en elle et qu'il était persuadé qu'elle méritait cette place sinon elle n'aurait pas été leur premier choix. Pourquoi ils avaient changé d'avis, ça il ne le savait pas et ne le saurais probablement jamais  à moins qu'on le mette dans la confidence mais est-ce qu'il avait le droit d'aller demander ? il n'en savait trop rien. Il avança un peu pour se mettre au niveau de Cassia et puis s'agenouilla en face d'elle, lui faisant donc face cette fois-ci et posa ses mains sur les cuisses de la jeune femme, c'était surtout pour lui avoir un contact avec elle et être mieux écouter peu être. Et il essaya de capter son regard "- Je te jure que tu vaux autant que n'importe quel homme de cette brigade Cassia. J'ai toujours travailler avec des mecs et tu les vaux largement, sans compter qu'en prime t'es quand même nettement plus agréable à regarder." et il sourit sur la fin de sa phrase, s'il l'avait dit c'était surtout pour essayer de faire un peu d'humour, la faire un petit peu sourire et puis c'était vrai.

Je me demandais bien pendant combien de temps j’allais devoir justifier le fait que Mattéo avait été le dernier au courant. En plus je n’avais toujours pas compris comment les autres avaient été au courant. Surement Hampton, en y réfléchissant bien. Vu qu’il était au courant pour cette affaire il avait dû savoir que c’est moi qui devais y aller initialement et n’avait pas tenu sa langue. Bon Mattéo na rajouta rien, est-ce que cela voulait dire qu’il me croyait, ou juste qu’il ne voulait pas en rajouter ?

Mattéo vins alors se mettre en face de moi, s’agenouillant pour être à ma hauteur tout en posant ses mains sur mes cuisses. Je ne pus que poser mon regard sur Mattéo de cette façon. Les paroles de Mattéo me faisaient vraiment chaud au cœur, c’était plaisant d’entendre ça. Et je n’avais pas pu m’empêcher de sourire à la fin de ses paroles. « Ce n’est pas très professionnel ça... » dis-je un peu amusée. Bien sûr je ne parlais que de la fin de sa phrase. Mattéo essayait de me remonter le moral et j'appréciais vraiment cela.

Non Matteo ne voulait rien rajouter à ce qui avait été dit, pas la peine d'empirer les choses, c'était déjà assez compliqué comme ça.

Une fois à sa hauteur et l'ayant bien en face il ne pu s'empêcher d'essayer de lui remonter le moral, lui disant des choses qu'il pensait vraiment et même la fin de sa phrase il le pensait vraiment. "- Tu trouves ?" c'est clair qu'il était d'accord avec elle là dessus mais en même temps c'était pour la faire sourire qu'il avait dit ça et aussi en grande partie parce que c'était vrai. "- Ben tu vois je m'en fou.." et il haussa le regard et ajouta de suite "- Je suis fier de t'avoir comme partenaire et je ne regrette pas une seconde qu'on m'ait collé avec toi. T'es une femme géniale et un super flic alors celui qui pense le contraire c'est vraiment un con parce qu'il te connait pas comme je te connais." puis Matteo jeta un coup d'oeil dans l'allée avant de venir poser ses lèvres sur celles de Cassia pour y déposer un baiser rapide. "- Aller, rentre chez toi maintenant, profites de ce qui te reste de la journée, fait un truc qui te fait vraiment plaisir et t'occupe pas du reste." Puis il se releva, il avait largement assez tiré au flan pour la journée, il était temps qu'il se remette au travail lui.

Malgré tous ces évènements aujourd’hui et malgré cette nouvelle qui venait d me tomber dessus, Mattéo avait réussir à me faire sourire. Il tentait de me remonter le moral, et il se débrouillait pas trop mal. Même si tout cela me mettait vraiment en rogne, mais ce qui était fait était fait. C’est sûr que je l’avais toujours mauvaise, mais je ne pouvais pas en vouloir à la terre entière, et surtout pas à Matt. J’avais alors fait remarquer à Matt que sa dernière remarque n’était pas professionnelle, ce dernier me dit qu’il s’en fichait, ce qui me fit légèrement sourire. Puis il ajouta alors qu’il était fier de m’avoir comme partenaire, et me lança quelques compliments. Et je fus surprise de le voir s’approcher de moi pour déposer un baiser furtif. C’était bien la première fois qu’il avait ce genre de geste ici, au travail. « Tu vas finir par me faire rougir avec tout tes compliments… » dis-je plus ou moins amusée.

Mattéo se releva ensuite puis me dit de filer, de rentrer chez moi pour profiter du reste de la journée. Je me levai alors à mon tour « Merci Matt, et je suis désolé pour tout ça.. » Par tout ça je parlais de toute cette histoire au sujet de cette enquête à San Francisco. Je vérifiai à mon tour si personne n’était là « Si jamais tu ne finis pas trop tard, passes à l’appart’ si tu veux » Après ce n’était pas une obligation, mais je voulais lui faire comprendre que je n’étais pas contre le voir, je ne lui en voulais pas, pas vraiment.

"- Qui te dit que c'est pas fait exprès ?" bon ça l'était pas, mais ça n'empêchait pas Matteo de profiter de ça et surtout de sourire à cette remarque. Son but c'était de la faire sourire justement et d'essayer de se faire pardonner comme il le pouvait et là il était quand même bien partit. Une chance qu'elle soit pas rancunière.

Matteo l'avait embrassé, même si c'était rapide il avait prit un risque et sur le coup il avait trouvé que ça valait la peine, même si c'était loin d'être un super baiser, c'était quand même important pour lui. "- Tu n'as pas à être désolé, c'est moi.." oui, lui, lui et son fichu caractère à la con. Lui et son égo plus gros qu'un camion. Mais c'est clair que c'était difficile même encore là, mais il fallait faire l'effort parce qu'elle méritait pas ce genre de mésaventure. "- Ok, je verrais." et ce n'était pas parce qu'il ne voulait pas, juste qu'il ignorait à quelle heure il allait partir du boulot. Quand c'est calme comme ça il arrive que ça change totalement de rythme par la suite et qu'après la journée s'éternise. "- Aller rentre !" et il lui sourit avant de lui faire un petit signe de la main et de quitter le vestiaire. Il fallait qu'il la laisse s'en aller sinon c'est clair qu'elle partirait pas.