Young Rebellion [PV STEPHEN]

Mon père me félicita d'avoir réussit à faire arrêter le chauffeur de taxi en posant une main sur mon épaule, et j'hochai la tête en souriant faiblement, le laissant embarquer en premier. Il avait l'air un peu sur les nerfs et j'avais préféré ne pas poser plus de questions pour éviter qu'il s'énerve. Le taxi démarra et après quelques minutes, il se retourna pour regarder derrière nous. Je laissai un soupire de soulagement quitter mes lèvres quand il dit qu'on l'avait probablement semé. « Je suis quand même pas très rassurée par toute la situation... » Je me penche vers lui en fronçant les sourcils. « ... Peut-être parce que je ne sais pas qui est ce type et la raison exacte de sa poursuite. » J'essayais de ne pas parler trop fort pour éviter d'attirer trop l'attention du chauffeur, qui semblait loucher vers le rétroviseur du centre. Lorsque mon père me dit que l'on allait continuer notre discussion de plus tôt, je soupirai et m'écrasai contre le siège du taxi, croisant les bras sur ma poitrine. « Vas-y, y'a un mec qui veut ta peau et toi tu penses encore à ma scolarité... » Que je marmonne pour moi-même, sachant très bien qu'il l'entendrait quand même puisqu'il était juste à côté de moi. Je regarde par la fenêtre et reconnait le début de notre quartier. On dirait que la discussion allait bientôt se faire.

Mon père marmonna quelque chose en réponse à mes grognements de plus tôt, et je me retint très fort de ne pas répliquer. Je secouai la tête faiblement et ne dit rien du reste de la route, puis débarquai rapidement en agrippant la bretelle de mon sac à dos et l'envoyant valser sur mon épaule un peu rudement. De toute façon, je n'avais rien de précieux dedans; même pas mes livres d'école. Juste un vieux cahier que je traînais dans lequel Mad et moi écrivions et dessinions de temps en temps quand nous séchions les cours. C'était plutôt étrange de voir mon père franchir la porte de la maison, sachant qu'il vivait dans un appartement à lui et non plus avec maman. Je ne dis rien, sachant que ça devait probablement être tout aussi étrange pour lui. Je ferme la porte derrière nous deux et balance mon sac part terre. « C'est pas nécessaire... Des plans pour qu'elle me crache du feu au visage. » Je souffle bruyamment. « Des plans pour que je sois grondée jusqu'à ce que j'ai ton âge. » J'hoche la tête lorsqu'il me pointe l'un des verres qu'il à sorti. « Un verre d'eau s'il te plaît. » Je décide d'aller m'écraser sur le sofa, et j'entend ce que mon père me dit puisque la cuisine et le salon sont connectés. Je m'allonge en mettant mes bras derrière ma tête. « Est-ce que c'est une question piège? T'as mentionné Maddox, ça doit forcément être une question piège. Tu penses clairement qu'on va aller se cacher dans les tréfonds de Dublin et s'injecter la pire des merdes jusqu'à ce qu'il profite de mon corps inanimé pour satisfaire ses besoins. » Que je laisse tomber sans même une once d'émotion dans la voix, donnant une touche un peu glauque à mon histoire. Je ne peux m'empêcher de sourire de façon un peu moqueuse, profitant du fait qu'il ne peut pas voir mon visage.

Je ne répond rien quand mon père me dit que maman devait savoir concernant mon séchage de cours, et ne fit que m'écraser sur le sofa. De toute façon, elle trouverait une façon ou une autre de s'inquiéter, donc de toute façon, qu'on lui dise ou non... Je soupire déjà juste à y penser. Je vais être grondée jusqu'à la fin de mes jours. Mon père arrive avec mon verre d'eau et je le prend. « Merci. » Que je lui dis en me relevant un peu et prenant une gorgée. Je ne pu m'empêcher de rigoler en peu à sa remarque. « Ouais, moi j'ai prononcé son nom, parce que c'est normal. Quand ça passe tes lèvres à toi, c'est toujours un signe. » Je dépose le verre vide par terre à côté du sofa et me tourne vers lui alors qu'il venait de s'asseoir sur le fauteuil. Je ne répond pas tout de suite, prenant quelques secondes pour le regarder. « C'est ce que tous les parents veulent, le meilleur pour leurs enfants. » Je prend une pause, ma main traînant de façon lasse par terre à côté du sofa. « J'avais cette idée folle de visiter le pays avec juste un sac à dos, comme ça on pourrait profiter de notre voyage à pied pour pouvoir observer le paysage, les monuments, la beauté de ce qui nous entoure... Ça m'inspire, de savoir que le monde est si joli, et que d'une quelquonque façon, n'as pas été complètement détruit par la bêtise humaine. » Je soupire à nouveau, sachant clairement que ce n'est pas le genre de réponse qu'il recherchait. Puis il y avait toujours Maddox dans l'équation, rien pour lui plaire.

Il avait cet air de '' je sais que t'as raison mais je ne dirai rien parce que j'ai trop d'égo pour le démontrer '' au visage et ça me faisait presque rire. Il s'assit sur le sofa en me demandant ce que je comptais faire une fois en Irlande, et je lui parlai de mon envie de partir en sac à dos, avec mon l'âme libre et les paysages m'entourant. Je ne put m'empêcher de sourire. « Ouais, un road trip, sans la voiture, et sur plus courte distance aussi. Genre, visiter une petite région sympa, faire des activités plein air, être libre, quoi! » Je souffle, rêvassant tout haut de mon prochain voyage. Soudainement, comme si la réalisation me frappait en plein visage, je me relève brusquement en fixant mon père. « Mais... Si je passe mon année de lycée avec un diplôme, disons... Tu vas me laisser y aller, hein? » Je voulais être sûre. Certaine que ça n'allait pas être un piège tendu juste pour m'emmener à finir le lycée sans rien au bout. Je plonge mon regard dans le sien. « Et t'es pas obligé de le dire à maman, ça. Tu pourrais lui dire que j'ai séché les cours, que tu m'as parlé et que tu m'as mis du sens en tête. » J'avais presque l'air paniquée. « Parce que si tu lui dis que je veux voyager, elle va s'inquiéter encore plus, et dieu seul sait qu'elle est énervaaaaaaante quand elle s'inquiète! » Je mets l'accent sur le mot énervante pour rester polie, mais en vrai, elle me tombait royalement sur le système.

Je gigote sur le sofa pour témoigner de mon plaisir; pour une fois que mon père accepte une option sans chigner. D'accord, celle-là, elle acceptait probablement parce que ça concernait mes études, et que je concédais le fait de les terminer avant de voyager, mais ça, il ne fallait pas le dire. « T'es le meilleur, quand tu veux! » Que je dis, toute contente, continuant a rêvasser des paysages d'Europe et d'Irlande. Maddox serait fou de joie lorsque je lui dirais. On trouverait forcément quelque chose d'amusant à faire, puisqu'on avait tous deux une imagination sans bornes.
J'hoche la tête quand on en vient à parler de ma mère. « Promis. Je ne dis rien si tu ne dis rien. Marché conclu, monsieur le détective. Maintenant, à vos tâches. » Que je dis en me moquant un peu de lui, tentant de prendre une grosse voix grave pour l'imiter. J'essaie de reprendre mon sérieux. « Mais à moi, tu peux la raconter, l'histoire? J'étais quand même avec toi et je n'ai toujours aucune idée du pourquoi et du comment... Aller, crache. » J'hausse un sourcil, imitant le regard de ma maman lorsqu'elle voulait avoir des réponses.

Il avait eu l'air de s'en douter; j'étais de nature très curieuse et me faire trimbaler dans des histoires comme ça sans poser de questions, ce n'était pas dans mes cordes. Il ne sembla donc pas très surpris lorsque je lui posai la question, et il appela ça un interrogatoire. « Tu sais que niveau interrogatoire, je pourrais être bien pire. » Que je dis en rigolant, me redressant un peu, me couchant sur le flanc. Je l'écoutai parler en me rongeant l'ongle du pouce, intéressée par ses histoires rocambolesques et compliquées. Ça avait l'air intéressant, d'être détective privé, mais bon sang ce que ça avait ses mauvais côtés. J'hoche la tête lentement quand il a terminé. « Mais pourquoi tu les a balancé à la police? Je veux dire... Ça n'avait pas d'impact direct sur ta famille et ton entourage et maintenant t'es en train de te faire poursuivre par un mec qui serait probablement prêt à te torturer pour avoir des réponses... » Je plisse les yeux. « C'est pas un peu con? » Que je demande, sachant très bien que je le traitait un peu d'imbécile, dans les sous-entendus.

Je l'écoute se justifier, n'enlevant pas mon regard de sur sa personne, captivée par sa façon de raconter ses histoires. J'avais toujours été comme ça, passionnée par les gens qui racontent aussi bien que dans les films. Mon père était l'un d'eux, même s'il n'en avait ni n'en donnait l'air ou l'impression. Bien rapidement, il commença à parler de drogues, de jeunes, et je ne put m'empêcher de devenir un peu plus tendue, jouant avec le rebord de mon t-shirt et évitant de le regarder dans les yeux comme je le faisais quelques minutes avant. « Ouais... Pas très tolérable. » Que je dis en priant le petit jésus pour qu'il évite de poser la question fatale. Comme je n'ai pas de chance, je sens son regard me brûler, et la question tombe. Je déglutis et secoue la tête à la négative, refusant toutefois de rencontrer son regard. Je ne répond pas de suite, tentant de déterminer quel mensonge fonctionnerait le mieux. Je savais que plus j'attendais avant de répondre, plus il se douterait de ma supercherie. Je décide finalement de le regard pour donner un peu de crédibilité a mon histoire. « J'ai déjà essayé, une fois je crois, un joint, rien de plus... Ça avait pas eu l'effet que je croyais du coup j'ai pas retouché. » J'essaie de ne pas laisser le trémolo de nervosité dans ma voix prendre le dessus. Si seulement il savait. Je me sentais un peu mal, mais gardai quand même le tout pour moi.

J'étais en terrain glissant, et à vrai dire, je ne savais pas comment patiner. Je me laissais glisser en voyant où ça me mènerait. Heureusement, il ne se rendit pas compte de ma nervosité; où s'il s'en rendit compte, il fit passer ça sur le dos de Maddox. Comme d'habitude. Il pensait que je le protégeais en tant que petite amie fidèle et amoureuse. J'eu presque envie de vomir à l'idée et tournai la tête pour éviter de lui montrer mon malaise très apparent. « Ouais... Pas Maddox en tant que tel, hein... Il est juste, comment je pourrais dire... Une de leurs victimes. » J'haussai les épaules. « Il ne sait pas comment s'en sortir, mais ça fait pas de lui un mauvais gars. » je le défend quand même, c'est mon meilleur ami, après tout. De toute façon, j'ai déjà eu cette discussion avec lui, et cette idée pré-conçue de Mad n'avait pas changé. Je soupirai en y pensant.
Il revint à mon mensonge d'il y a quelques minutes, ayant définitivement avalé le fait que je n'avais essayé qu'une fois, alors que la dernière fois que j'avais pris un joint, ça avait été le week-end passé. Fournit par Maddox. Je me mordis la lèvre nerveusement. « T'inquiète pas, papa... Je suis une grande fille. » Je me force à sourire; un sourire jaune, qui témoignait bien sûr d'à quel point mentir me faisait un peu sentir comme de la merde.