everything changed - Becca

Je venais d’arriver devant l’appartement de Becca. J’avais frappé à la porte, mais si ma petite sœur était chez elle, elle mettait bien du temps à répondre. Pour quelle raison ? Avait-elle oublié qu’on devait se voir maintenant ? Dormait-elle encore ? Pourtant l’après-midi était bien entamée maintenant, cela me surprendrait vraiment si c’était le cas. J’attendis encore quelques minutes, j’allai frapper à nouveau à la porte mais la porte finit par s’ouvrir. Et instinctivement je fronçai les sourcils en voyant Becca qui n’avait pas vraiment une bonne mine, c’était tout le contraire même. Elle semblait très fatiguée, pas en forme, et à la voir elle sortait du lit. Becca s’excusa alors car elle n’avait pas vu le temps passer, et me demanda si j’avais attendu longtemps. « Salut… » dis-je un peu perplexe, je répondis alors à sa question « Cinq petites minute » . Je profitai que la porte soit ouverte pour jeter un œil à l’intérieur et ça avait l’air… vide en fait. Je posai alors mon regard sur Becca « Tu te réveilles à peine ? » Vu sa tête oui ça devait être le cas. Mais qu’avait-elle fait cette nuit ?

Becca était enfin venue m’ouvrir. Et je fus surprise, très surprise même de voir qu’elle se réveillait à peine. Certes ? Cinq minutes, elle n’était pas en retard. Mais si je n’étais pas monté jusqu’à son appartement, elle ne se serait sans doute pas réveillé maintenant, si ? Du coup elle aurait forcément finit par être en retard. Je répondis alors à ce que ma petite sœur venait de dire. « Non, mais comme j’avais un peu d’avance, je suis montée, je me suis dit que ça serait plus sympa que d’attendre toute seule en bas de l’immeuble » . J’ajoutai ensuite « Laisses-moi deviner, tu as fait la fête hier soir ? » dis-je un peu amusée.

Toujours sur le seuil de la porte, je regardai ma petite sœur. Elle avait fatiguée, comme si elle avait fait la fête toute la nuit. Bon ce n’était pas un mal, elle avait le droit de s’amuser quand même. Je n’allai pas lui reprocher cela. « Tu me laisses entrer ? » Oui pas que je ne trouvais pas sa porte d’entrée jolie ou autre, mais elle n’était pas prête, alors autant que je l’attende là, enfin chez elle, que de retourner en bas, non ?

J’vais fait remarquer à Becca qu’elle avait fait la fête hier soir, sans la blâmer, je ne l’avais jamais fait pour ça d’ailleurs. On avait tous le droit de s’amuser de toute façon. On peut dire ça comme ça ? Drôle de réponse, il faut bien l’avouer. Peut-être que finalement elle n’avait pas passé une super soirée, mais elle ne semblait pas vouloir en parler. Peut-être qu’elle se décidera tout à l’heure, qui sait. Tout cela c’était bien beau, mais j’avais été obligé de demander à Becca si elle voulait bien me laisser entrer chez elle car elle ne semblait pas décider à le faire d’elle-même. Alors ma petite sœur finit par s’écarter, pour me laisser entrer. Et je fus surprise, mais pas d’une façon la plus agréable qu’il soit. Du peu que je pouvais voir cet appartement n’avait rien de bien meublé, et de bien tout court d’ailleurs. Mais je n’eu pas le temps de dire quoi que ce soit que Becca me dit qu’il y avait des trucs au frigo si je voulais me servir et elle disparut à la salle de bain, du moins je le devinai. C’est tout ce qu’elle trouvait à dire ? Apparemment oui. Très bien, qu’elle aille se préparer on discutera après.

En attendant je fis un rapide tour de lieux, et ce fut rapide pas grand-chose à voir. J’attendis alors que Becca, termine, et lorsqu’elle réapparut, je l’attendais adossé au comptoir de sa cuisine, la regardant « Tu m’expliques ? » dis-je en désignant vaguement l’ensemble de l’appartement.

Becca était partie à la salle de bain se préparer comme si de rien n’était. Sérieusement, pensait-elle que je n’allai rien dire sur l’état de son appartement ? De ce que je pouvais en voir c’était à peine meuble et pas non plus en très bon état. Un vieux canapé trônait dans le salon du moins ce qu’il y ressemblait une table basse dont je ne commenterai pas l’état. Je n’osai même pas aller voir dans la chambre. Pas possible…

Alors quand ma petite sœur fit son apparition je lui avais demandé de m’expliquer. Et c’est là qu’elle me souhaita la bienvenue et changea encore une fois de sujet en me proposant un the u un café. Je levai les yeux au ciel « Becca arrêtes… Je ne veux pas de café ni de thé. Je veux des explications » Je posai alors mon regard sur elle « Ton humble demeure ? Le mot est faible je dirai, tu n’as presque rien… » Son appartement n’était presque pas meublé, et je ne sais pas pourquoi mais j’avais la sensation que si j’ouvrai son frigo et ses placards je n’allai pas trouver grand-chose non plus. « Mais qu’est-ce qui se passe Becca ? Tu as des problèmes d’argent ? » Oui car pour vivre ainsi, il devait forcément il y avoir une explication.

J’avais décidé de rentrer dans le vif du sujet. Becca tournait autour du pot ou plutôt évitait tous les sujets de conversations, alors je devais bien forcer un peu al chose pour qu’elle me dise tout. Alors Becca commença à me répondre et je fus surprise du ton qu’elle employa au fur et à mesure surtout lorsqu’elle s’excusa de ne pas être une enfant prodige qui avait grandement réussi à Los Angeles. « Becca, je ne t’ai jamais rien reproché, ni sur ton retour…Tu savais qu’en allant là-bas ton avenir n’était pas assuré. Mais je t’ai toujours soutenu… » Oui, peut-être qu’une autre sœur n’aurait pas soutenu une telle chose. Mais ça avait toujours été le rêve de ma petite sœur, ce qui allait la rendre heureuse alors je l’avais toujours soutenu dans son projet.

Par la suite Becca m’avoua qu’elle n’avait pas encore touché son salaire, étant donné que ça ne faisait pas longtemps qu’elle travaillait. Et là elle vint ouvrir la porte du frigo pour me montrer qu’elle avait de quoi manger au moins. Puis elle claqua vivement la porte en la refermant. « Et tes économies ? » Oui nos parents avaient toujours veillé à ce qu’on ait des économies Becca et moi. En cas de coup dur par exemple, et pour nous assure un avenir correct aussi une fois qu’on volera de nos propres ailes. « Pourquoi tu ne m’as pas demandé ? J’aurai pu t’aider financièrement et tu m’aurais remboursé plus tard » Oui contrairement à Becca, je touchais mon salaire tous les mois, alors j'aurai largement pû la dépanner.

J’étais de plus en plus surprise du ton qu’employait Becca. Je l’avais toujours soutenu alors comment pouvait-elle parler de cette façon et dire ce genre de chose ? « Hé ! Mais qu’est-ce qui t’arrives ? Tu en veux à la terre entière de ne pas avoir réussi là-bas ou quoi ? Je n’y suis pour rien moi ! Et je te rappelle qu’être une femme et vouloir entrer dans la police c’est peut-être moins dingue que de devenir actrice mais ça n’a pas été facile non plus » Oui et ça Becca le savait. Une femme dans un domaine plutôt masculin, j’avais eu le droit à pas mal de remarque et de mesquineries au début, et elle le savait je lui en avais parlé, je m’étais confié à elle dans ces moment-là. Heureusement maintenant tout allait super bien.

J’observais Becca e faire son café, et à ses dernières paroles je levai les yeux au ciel. Mais quelle tête de mule ! « Je ne te parle pas d’aller faire des prêts dans une banque. Je te parle de venir me voir et de m’en parler. Tu sais que je t’aurai aidé sans problème, je l’ai toujours fait. Tu m’avais promis de m’appeler si tu avais besoin. Avoues au moins que tu pourrais avoir mieux sans tomber non plus dans un matérialisme » Oui, et là on peut dire qu’elle en avait besoin. Je ne parlais pas d’avoir plein de biblos ou des appareils pour tout et rien mais le minimum quand même.

J’avais un peu de mal à comprendre Becca, on aurait dit qu’elle en voulait à la terre entière d’avoir dû revenir ici ? Ma petite sœur commença à me reprocher d’être venue en avance, « Mais je n’ai pas fait exprès de venir en avance, c’est juste que… que je n’étais pas chez moi, alors je suis venue directement c’est tout ! Et je ne t’ai pas reproché d’avoir fait la fête c’est juste un constat… » Ce n’était pas vraiment fait exprès, pas du tout. Je n’avais jamais vu Becca autant sur la défensive. Et ce qu’ajouta ma petite sœur me surprenait encore plus « Mais de quoi tu parles ? Tu ne vis pas dans mon ombre arrêtes… » C’est bien la première fois qu’elle me disait une chose pareille.

Et à plus Becca parlait à plus ses paroles me blessaient. Oh que oui ça me blessais. Je croisai alors mes bras, regardant Becca. Je n’en perdais pas une miette, d’ailleurs c’était impossible. « De ma pitié ? Tout ce que je veux c’est t’aider, c’est ton bien ! Et toi tu prends ça pour de la pitié ? » Oui là j’étais en colère. Comment pouvait-elle dire cela ? « Ce n’est pas que je ne te fais pas confiance, c’est juste que j’ai été surprise de te revoir ici du jour au lendemain alors que tu n’avais prévenu personne. C’est humain, non ? Et si je prends autant de nouvelles de toi, si je cherche à en savoir plus c’est parce que tu as changés ! » Je soupirai légèrement puis continuai « Oui puisqu’on est dans les confidences je te le dis Becca : je ne te reconnais plus ! » Oui elle avait changé, mais pour quelle raison ?

Le pire dans cette histoire c’est que je n’avais vraiment pas fait exprès de venir en avance. Mais cela, Becca n’y croyait pas une seule seconde. Et lorsqu’elle me dit qu’au lieu de rester dans les bras de monsieur inconnu j’étais venue ici pour découvrir ces petits secrets, ça me fit vraiment mal. « Monsieur inconnu ? » dis-je un peu perplexe, et c’est seulement quelques secondes après que je compris, je levai les yeux au ciel « Tu me reproches quoi là ? De ne pas t’en avoir plus parlé ? Ou d’avoir quelqu’un dans ma vie ? » Oui car au point où on en était. Le pire c’est que ce n’était pas un inconnu même pour Becca. « Et tu te trompes, je ne suis pas venue plus tôt pour t’espionner, mais pour essayer de passer plus de temps avec ma petite sœur ! Mais ça, ça semble te passer au dessus » Allait-elle me croire ou non ? Telle est la question.


Et Becca ne semblait pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, à croire que cette discussion, ou du moins cette dispute, était interminable. Et lorsque Becca m’avoua ce qu’elle avait pu ressentir loin de la ville toute seule, j’eu mal au cœur. « Mais pourquoi tu n’en a pas parlé avant ? C’était ton choix d’aller là-bas, c’est ce que tu voulais » Pourquoi ne s’était-elle pas confié sur tout cela ? « Mais je ne critique pas tes choix, j’essaie juste de comprendre justement » C’est ce que j’essayai de faire depuis son retour même mais elle ne semblait pas le voir. « D’accord, d’accord, je vais partir. Et puis avoue que ça t’arrange, non ? Plus de Cassia dans tes jambes, c’est ça ? » Oui car apparemment elle n'appréciait pas qu'on puisse vouloir l'aider.

Becca était furieuse, cela pouvait aisément se voir. Et il en était de même pour moi. Et dire que au départ nous étions censé passer une bonne après-midi ensemble, comme avant. C’est bien ça le problème, c’est que j’ai l’impression que rien n’est comme avant.  « C’était ton choix, et je t’ai toujours soutenue ! Mais ça, tu sembles l’avoir oublié » Non je n’avais jamais essayé de faire changer d’avis ma petite sœur concernant ce qu’elle voulait faire plus tard. Et voilà comment je suis remercié. Ce qu’ajouta Becca me blessa profondément. Moi venir pleurer vers elle car avant ça se passait mal au travail, surtout  mes débuts. Je voulais surtout du réconfort de la part de ma sœur. « Très bien, si c’est ce que tu veux…Alors quoi ? Chacun pour soi c’est ça ? Super l’esprit de famille… » dis-je d’une manière plus calme mais plein d’amertume. Oui avec Becca on avait toujours été fusionnelle alors là je ne la reconnaissais plus du tout. Ce que venais d’ajouter Becca me rendait un peu perplexe, qu’est-ce qui ne changera pas ? « Je ne crois rien, je constate simplement… » dis-je en refermant ma veste et en reprenant mon sac sur l’épaule. « Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Je ne voudrais pas que tu penses que je suis toujours sur ton dos... Ah mais oui, suis-je bête ! C'est ce que tu penses déjà ! » dis-je de façon ironique avec un ton un peu sec.

Je ne reconnais plus du tout Becca. Ma sœur, ma petite sœur avec qui j’étais si proche auparavant. Là je ne la reconnaissais plus du tout. Elle avait changé. Et dire qu’on était censé passer une bonne après-midi entre nous, et bien là il est clair que c’était complètement tombé à l’eau. A quoi de quoi ? D’une simple question. « Mais je te pose des questions parce que je m’intéresse à toi Becca ! Comme je l’ai toujours fait ! » Oui avant quand je lui posais des questions, elle me répondait elle me disait tout, ou plutôt on se disait tout. Les paroles de Becca me faisaient mal, elle pensait vraiment que je jouais les flics avec elle ? Apparemment oui.

Le ton était encore monté d’un cran. Et Becca venait d’ouvrir la porte, me faisant comprendre que je n’étais plus la bienvenue, et que je devais partir. Je soupirai longuement complètement exaspéré par son comportement « Très bien, j’ai compris le message, je m’en vais. Et ne t’en fais pas, si tu veux que je te laisse tranquille, je le ferai ! » Autant dire, pas la peine que je l’appelle ou je ne sais quoi, de toute façon je ne suis pas certaine qu’elle répondrait à mes appels. Je quittai alors l’appartement de ma sœur, en colère mais aussi peinée que ça se soit passé de cette façon.

TERMINÉ & VERROUILLÉ.