Un moment de repos ? Ou pas - Mattéo

La journée était bien commencée, nous étions sortis ce matin, mais la piste sur laquelle nous étions s’était avérée fausse, alors nous étions rentrés au poste. Il y a quelques jours, suite à une petite taquinerie de la part de Mattéo, nous avions décidé de nous entrainer ensemble au corps à corps. Nous n’avions pas eu encore le temps de faire cela, et tout à l’heure on s’était mis d’accord pour le faire maintenant. Oui car il y a quelques jours Mattéo s’était moqué de mes réflexes, suite au petit accident que j’avais eu lors d’une interpellation qui m’avait value une belle marque au visage. Je lui avais alors proposé de tester mes réflexes. Ce n’était pas méchant, juste des petites taquineries.

Je l’attendais donc dans la salle d’entrainement, ce dernier étant parti se changer à son tour. Vous savez ce genre de salle avec des appareils, un sol assez mou pour que les chutes ne soient pas trop rudes. Habillée d’un pantacourt de sport et d’un simple débardeur, je m’échauffais un peu. Ce n’est pas le moment de vraiment se faire mal.

Il y a quelques jours Matteo et Cassia avaient pas mal discuter via sms, enfin, pas mal c'était vite dit. Mais disons qu'ils avaient décidés qu'il fallait que Cassia travaille un peu plus ses réflexes et donc que Matteo devait voir où elle se situait à ce niveau là. Et bien sur, comme souvent ils n'avaient pas eu l'occasion de le faire comme prévu, et donc les jours étaient passés. Et aujourd'hui ils avaient décidé que quoi qu'il se passe, ils se feraient une séance d'entraînement tous les deux.

Matteo était donc partit se changer lui aussi, histoire d'enfiler une tenue plus confortable pour se genre d'exercice et il avait même prévu la bouteille d'eau, des fois que la jeune femme ne lui en fasse baver, sait-on jamais. Il avait une bonne condition physique mais on n'est jamais à l'abri d'une surprise. "- Alors prête ?" c'est ce qu'il lui demanda quand il arriva dans la salle, elle était déjà là et semblait totalement prête à s'y mettre.

Cela faisait cinq bonnes minutes que j’étais dans la salle d’entrainement. Mattéo ne devrait pas tarder maintenant, il était juste parti se changer. Il n’y avait presque personne aujourd’hui en salle. Je m’étais tout de même échauffé un peu, nous n’étions pas là pour nous faire mal juste pour s’entrainer et s’amuser un peu si on peut dire. Ca changeait d’être derrière notre bureau ou en voiture. Et autant en profiter pendant qu’on pouvait le faire, car ça n’avait pas été le cas ces derniers jours.

Mattéo finit par arriver, une bouteille d’eau à la main. Il me demanda alors si j’étais prête, je souris et lui dis « prête ! » . Il semblait également prêt, et en tenue pour commencer. J’attendis alors qu’il pose sa bouteille d’eau. Pus je me mis face à lui « c’est quand tu veux » . C’était un peu le signal de départ. J’avoue que je ne me faisais pas trop de souci, à ce genre d’exercice je me débrouillais plutôt bien, mais je voulais prouver que ce qui c’était passé il y a quelques jours, était un petit accident. Cela ne m’arrivait jamais, ou presque. Et je ne voulais pas qu’on croit que parce que j’étais une femme je me débrouillais moins bien que les hommes.

Matteo portait un jogging large, comme il le faisait à chaque fois qu'il avait l'occasion de s'entraîner un peu dans les parages. Matteo n'aime pas les trucs collants, comme peuvent le faire certains mecs pour s'entraîner, il trouve que c'est plus pour les compétitions et eux ne font pas de compétitions mais juste des entraînements afin d'être au top pour leur travail.
Il posa sa bouteille sur le banc un peu plus loin et s'approcha d'elle. "- Ok, alors je vais faire comme si je comptais t'agresser et toi tu m'en empêche." un exercice simple, un truc qu'elle devait connaitre par coeur et si elle se débrouillait bien Matteo devrait même finir allonger sur le dos ou pire sur le ventre et elle le maîtriserait. En toute logique elle devait y parvenir et là dessus il ne se faisait pas de soucis. C'est le reste qu'il l'ennuyait parce qu'il n'aimait pas frapper les femmes et même faire semblant ce n'était pas son truc du tout.

Donc Matteo fit exactement ce qu'il venait de lui dire, c'est à dire qu'il s'approcha d'elle assez rapidement et fit les même mouvements que s'il comptait l'attraper et l'immobiliser, la laissant réagir et faire ce qu'elle comptait faire pour l'en empêcher.

J’étais prête et Mattéo aussi, on pouvait donc commencer, c’est ce que je lui avais fait comprendre. C’est assez difficile d’être une femme dans ce milieu qui est essentiellement masculin. Au début on doit faire ses preuves, plus que la gente masculine même. Et quelques fois cela devait encore continuer, et j’avais l’impression que c’était encore mon cas quelques fois avec certains collègues. Bref, Mattéo étant prêt ce dernier m’expliqua alors ce qu’il comptait faire, je lui fis alors signe de commencer, j’étais prête. Il s’approcha alors rapidement de moi, j’esquivais rapidement en faisant un pas de côté et attrapais un de ses bras afin de le retourner contre son dos. Bien évidemment je faisais doucement, on n’était pas là pour se faire mal non plus.

Une fois mobilisé, je voulu en faire plus, histoire de lui montrer de quoi j’étais capable, je fis fléchir une de ses jambes afin qu’il tombe au sol, sur le ventre. Mattéo était donc à terre, sur le ventre, et moi sur lui toujours en train de le maitriser. « alors, mes réflexes ? » dis-je en souriant. Oui car Mattéo avait insinué il a quelques jours que je devais les travailler. C’était bon enfant, évidemment.

Comme il l'avait prévu, en deux temps trois mouvements il se retrouva coincé. Mais l'erreur de Cassia fut de le faire chuter. Même si elle s'en sortait bien, elle n'avait pas gardé une assez bonne prise sur lui et bien évidement il se devait de lui faire savoir. "- Ils sont bons !" mais comme il voulait lui montrer qu'elle avait raté une chose importante, il fit ce qu'il fallait pour ça. Prenant appuis sur ses jambes et son épaule, il se retourna et la fit chuter dans un mouvement assez fluide. De plus, vu qu'elle était légère, une véritable plume cela ne lui demanda quasiment aucun efforts. Et une fois que la situation fut inversée, c'est à dire qu'elle se retrouva sur le dos avec lui à genoux au dessus d'elle, sans pour autant la coincer, parce que le but n'était pas là il ne pu faire autrement que lui dire. "- Tu dois rester sur tes gardes. N'oublie pas que tu es légère et que c'est assez facile pour un mec, toujours mettre toute ta force dans ton bras et sur ta jambe d'appui." Matteo ne comptait pas lui faire la moral, mais juste lui rappeler qu'elle devait toujours faire attention, même quand elle semblait avoir le dessus.
Là, certainement qu'elle n'y était pas aller fort, mais Matteo était loin d'être le plus lourd des types qui pouvait s'en prendre à elle, donc elle devait toujours assurer ses arrières et prévoir l'imprévu. Si elle avait forcé, ça aurait juste été un peu douloureux pour lui de faire ce geste mais il y serait parvenu malgré tout.
Malgré lui, son regard se planta dans celui de la jeune femme, sentant bien qu'elle devait être déçu qu'il ait réussit à retourner la situation aussi vite, mais ce n'était pas ça qui le dérangeait lui. C'était la position, le fait qu'il soit comme ça sur elle, ça le troublait un peu et c'est d'ailleurs pour ça qu'il n'y resta pas, ne lui laissant même pas la possibilité de retourner à nouveau la situation.

L’entrainement venait de débuter. Mattéo avait alors commencé en s’approchant de moi comme l’aurait fait un suspect. J’avais alors esquivé, et je l’avais maitrisé au sol. Bon, pour un début c’était pas mal, non ? Enfin il faut dire que ça n’avait rien de bien compliqué, ce genre de chose j’avais toujours géré à l’école de police. Mattéo avoua alors que mes réflexes étaient bons.

Cependant, Mattéo réussit tout de même à se soulever, et à retourner la situation à son avantage, se retrouvant ainsi sur moi. Il me dit alors de toujours rester sur mes gardes, d’autant plus que étant une femme j’étais plus légère et moins forte qu’un homme, « compris, merci du conseil… » dis-je en le regardant. Et pendant quelques secondes mon regard se noya dans le sien, il avait vraiment un regard perçant et c’était un peu déstabilisant à vrai dire.

Je n’eut pas le temps d’essayer de retourner la situation à mon avantage, Mattéo se releva. Un peu gênée aussi, je me levai à mon tour. Je repensais alors à ce que Mattéo m’avait dit. Certes j’étais déçue qu’il est réussi à retourner la situation à son avantage, mais c’était ainsi. Je passai une main dans mes cheveux, n’osant plus vraiment regarder mon coéquipier. « on recommence ? » On était là pour s’entrainer après tout, à moins qu’il veuille m’apprendre encore quelque chose.

Oui, même après toutes ces années, Matteo était gêné de se retrouvé si proche d'elle. Il n'arrivait pas à faire abstraction de ce qu'ils avaient vécu étant plus jeune. Il y avait cette impression d'avoir raté quelque chose, de ne pas avoir mené cette relation qui aurait pu être la leur jusqu'au bout. Donc oui, ce n'était pas évident pour lui, tant qu'il n'aurait pas réussit à passer au dessus de ça. Et donc c'est pour cette raison qu'il ne resta pas dans cette position et peu être aussi parce qu'il ne voulait pas se sente malmenée, déjà qu'il venait de retourner la situation à son avantage.

"- Ok, mais cette fois-ci, mets y plus de forces et hésites pas à utiliser ta jambe aussi quand tu bloques mon bras, enfin... si tu y arrives." Bien sur elle pouvait se servir de sa jambe pour donner encore plus de force à sa clé de bras et ainsi en toute logique il ne pourrait pas se défaire de son emprise. Il y avait plusieurs façon de placer sa jambe, mais peu importe laquelle, si elle le faisait bien, il ne pourrait pas bouger voir même qu'il lui demanderait carrément d'arrêter, parce qu'en faisant comme ça on pouvait largement péter une épaule et un bras. Matteo avait pris pas mal de cours de self défense et autres et savait que les femmes devaient se montrer bien plus entreprenantes pour s'en sortir. Et forcément certaines techniques pouvaient sembler barbare, mais quand sa vie est en danger il faut parfois savoir atteindre les limites. Et donc il ne savait pas si elle connaissait ces techniques là, mais s'il le fallait il pourrait lui apprendre.

Il se remit donc en position et s'approcha d'elle, plus rapidement cette fois-ci, en y mettant plus de conviction aussi, afin qu'elle fasse de même de son côté.

Nous nous étions tous les deux relevés. La première prise s’était finalement avérée être instructive, puisque Mattéo avait réussi à prendre le dessus. J’avais alors demandé à recommencer, Mattéo accepta bien évidemment en me donnant quelques conseils. Je devais y aller franchement, mais pas évident quand on sait qu’on est juste en simulation, je ne voulais pas le mal mené non plus.

Bref, Mattéo s’approcha alors une nouvelle fois de moi, peut-être un peu plus rapidement que tout à l’heure. J’esquivai alors son arrivée, puis suivit donc ses conseils à la lettre. Clé de bras, et je le fis chuté au sol, cette fois-ci en forçant davantage comme il me l’avait conseillé. Tout était à peu près pareil, excepté que j’avais vraiment été plus convaincante peut être, et que cette fois-Mattéo était tombé sur le dos et non sur le ventre. J’étais alors sur lui, ne lâchant pas prise et en utilisant au maximum ma force, sans trop lui faire même du moins je l’espérais. Une fis sur lui, je plantai mon regard dans le sien .Dans ce genre de situation, nous ne pouvions pas faire autrement que d’être proche, c’est le principe d’un entrainement au corps à corps. Mais j’avoue que cela était un peu perturbant de me sentir si proche de Mattéo, avec qui rappelons-le, j’avais flirté quelques années auparavant. J'attendais une quelconque réaction de sa part, allait-il pouvoir se dégager ? Allait-il me dire quelque chose ?

Comme il s'y attendait, elle fit ce qu'il fallait pour le mettre au sol. Mais sa véritable erreur fut de le mettre sur le dos. Même en utilisant tout son poids, elle ne pourrait pas le maîtriser vraiment, du moins l'empêcher d'essayer de se sortir de cette situation. Il fut lui aussi un peu perturbé par la situation parce qu'elle était vraiment proche de lui, mais il devait lui faire comprendre que dans ces cas là c'était sur le ventre que l'agresseur devait tomber et non sur le dos, trop facile ensuite pour lui de se retourner et de retourner la situation. "- Mauvaise idée, dans cette position c'est toi qui est vulnérable, à moins que tu me mettre KO d'un coup de poing, sinon je peux te garantir que tu vas finir dans la même situation que tout à l'heure." mais cette fois-ci ne la retourna pas, se contentant juste de lui montrer qu'il pouvait se retourner facilement, il avait même plusieurs options pour ça.
"- Le mieux serait que je te montre." et il l'invita à se relever d'un mouvement de tête, espérant qu'elle le ferait rapidement parce que c'était troublant de rester comme ça, en tous les cas pour lui, sans doute que pour elle ça ne posait pas de problème.

Nous avions recommencé l’exercice mais cette-fois-ci j’avais suivis les conseils de Mattéo, et j’avais davantage utilisé ma force. Allait-il pouvoir retourner la situation à son avantage comme tout à l’heure ? Je remarquai à ce moment-là une petite cicatrice sur le bras gauche de Mattéo, avait-il été blessé en service ? Je revins alors au plus important quand Mattéo déclara alors que de le faire tomber dans cette position n’était pas la meilleure des idées, il valait mieux que je fasse comme tout à l’heure mais avec plus de force. Il avait certainement plus d’expérience dans ce domaine, alors ses conseils étaient bons à prendre.

Lorsque Mattéo me proposa de me montrer, j’acquiesçai « d’accord », et je ne me fis pas prier pour me relever et quitter cette position assez gênante. Certes nous étions deux collègues qui s’entrainement mais je ne cessais de repenser au passé, ce qui rendait la situation un peu plus délicate, du moins pour moi. Une fois levée, je fis signe à Matéo, j’étais prête, qu’il me montre.

Elle acceptait sa proposition, tant mieux, il pourrait lui montrer, c'était plus simple que d'expliquer oralement. Il se leva donc à son tour et s'approcha d'elle. "- On va y aller doucement pour éviter que je te fasse mal." parce que même en y allant doucement il y avait des risques qu'elle n'ait mal, parce que Matteo parlait sérieusement quand il lui disait qu'elle devait y mettre tout son poids et ne pas faire semblant. Lui, ferait semblant, du moins n'y mettrait pas de force, afin qu'elle comprenne le geste et puisse le reproduire.

"- Donc tu fais comme si tu avais essayé de m'attaquer là." et il se plaça derrière elle afin de lui prendre le bras comme s'il venait d'attraper son bras après avoir réussit à se défaire de son attaque. Il lui fit donc une clef de bras sans forcer, juste pour lui montrer, posa ensuite son autre main dans son dos pendant qu'avec son pied il la faisait s'agenouiller puis s'allonger toujours doucement juste pour qu'elle comprenne, il n'y avait aucune violence dans son geste, à la limite il faisait tout ça au ralentit. Et puis une fois qu'elle fut allongée sur le ventre, il plaça sa jambe tout contre son bras qu'il avait tendu, mais ne força pas, juste pour qu'elle comprenne. S'il forçait, s'il y mettait de la force, la moindre force il lui ferait mal. "- Tu peux faire ça et bien ça." et il retira ensuite sa jambe fit un tour complet afin de se retrouver au niveau de sa tête, n'ayant pas lâcher son bras et plaça son pied tout contre son épaule, ne faisant que lui montrer, toujours sans mettre de force. "- Tu vois la différence là ?" logiquement elle devait comprendre qu'en y mettant un petit peu de force elle allait ressentir une forte douleur. Donc c'était ça qu'il voulait qu'elle fasse, c'était la seule façon pour elle d'être tranquille si elle on l'attaquait. En passant sa jambe autour de son bras, s'il le voulait il pourrait même se servir de son arme pour tirer en cas d'échange de tir. Il avait apprit ça en bossant dans son ancienne unité à New York. Au moins, ça lui avait servit d'y avoir travailler une année. Et bien sur il la lâcha, pour éviter de lui faire le moindre mal.

Mattéo voulait me montrer exactement la démarche à suivre. Je m’étais donc levé, et lui avais fait signe que j’étais prête. Il semblait vraiment bien s’y connaitre dans ce domaine, avait-il suivis des formations supplémentaires ou était-ce un peu comme une passion pour lui ? En tout cas, on pouvait bien apprendre à ses côtés, mais j’avoue que je me sentais un peu sous-estimée, ou plutôt moins compétence, et je n’aimais pas trop cette sensation-là.
Mattéo commença alors la prise en allant doucement, même au ralentit, afin que je puisse bien tout assimiler. Me laissant faire, je me retrouvais alors assez rapidement au sol, et complètement bloquée. Une fois sa prise terminée, ou presque, Mattéo me demanda si je voyais la différence « oui, je la vois bien, très bien même ». J’attendis alors qu’il eut terminé, puis me redressai. Je le regardai et dis « Où est-ce que tu as appris tout ça ? » Ce n’était pas une formation banale qu’on a à l’école de police, et je sais de quoi je parle puisque j’y suis allée. Alors j’étais vraiment curieuse de savoir où et comment Mattéo avait eu ce genre de formation.

Par chance, Cassia semblait très bien assimiler tout ça et c'était tant mieux. Le but de Matteo était qu'elle voit et comprenne la différence. C'est ce genre de geste qui fait toute la différence sur le terrain et qui peu vous sauver la vie et celle de votre coéquipier aussi. Pas qu'il voulait absolument faire d'elle une guerrière ni même lui faire comprendre qu'elle était nulle, non, il voulait juste qu'elle ne reçoive plus jamais le genre de coup qu'elle c'était prit l'autre fois. D'ailleurs que ce soit sur le sol ou contre un mur, la façon de faire était quasiment la même, il ne fallait pas hésiter et y aller, quitte à faire mal. Le but étant d'être en sécurité.
Il la laissa donc se relever après lui avoir montrer plusieurs façon de faire et tout en essayant de ne pas lui faire de mal du tout. Et la question qu'elle lui posa était tout à fait légitime, d'ailleurs il comptait bien lui répondre. "- A New York, sur le terrain, j'étais en infiltration et je me suis retrouvé dans une salle de sport avec un type génial." et bien sur, Matteo en avait profité pour améliorer encore ses compétences au niveau du combat au corps à corps. Par chance le patron de la salle de sport n'était pas impliqué mais c'était quelques uns de ses adhérents et donc Matteo en avait un peu bavé quand il avait fallu les affronter au moment des arrestations. "- Tu veux essayer ?" il espérait qu'elle dirait oui, au moins comme ça elle pourrait mettre en pratique ce qu'il venait de lui monter. "- Si tu préfères on y va doucement, comme je viens de te montrer, comme ça tu pourras te familiariser avec les gestes."

Afin que je comprenne mieux, Mattéo avait reproduit la prise au ralentit et sur moi. Du coup oui j’avais très bien compris même. Mais j’étais étonnée de voir un lieutenant aussi performant en matière de combat au corps à corps. Je lui avais alors demandé où est-ce qu’il avait appris tout cela.  Mattéo m’expliqua alors que quand il était à New-York il avait eu l’occasion de s’entrainer avec un homme qui s’y connaissait bien, alors qu’il était en infiltration. « Ce fut une sacrée opportunité.. » .

Mattéo me demanda alors si je voulais essayer, « Oui, bien sûr », c’était sympas de pouvoir apprendre comme cela, et puis j’allais enfin avoir le rôle de dominant et plus celui de dominé. Je répétai alors tous les gestes qu’il m’avait appris, mais doucement pour commencer afin de bien assimiler.
Et par la suite, nous recommencions mais cette fois-ci normalement.

J’esquivai alors Mattéo, lui fis une clé de bras. Je posai ensuite une main sans son dos tout en le faisait s’agenouiller à l’aide de mon pied. Une fois qu’il fut allongé, je mis ma jambe contre un de ses bras qui était tendu. Bon, jusque-là c’était bien ça, non ? Je ne m’arrêtai pas là, et continuai en me plaçant au niveau de sa tête, toujours en maintenant son bras, en posant mon pied contre son épaule, puis je passai ma jambe autour de son bras comme si je me trouvais en situation d’échange de tir. Une fois terminé, je dis à Mattéo « Alors professeur, c’était comment ? »

"- C'est clair !" Matteo n'allait pas dire le contraire, il avait eut cette opportunité, du moins cette chance et bien entendu il l'avait saisi même si à la fin ça lui avait couter plus qu'autre chose. Parce que sa mâchoire s'en souvenait encore, mais c'était le passé et heureusement. Il avait eu une chance incroyable, peu de jeune lieutenant pouvaient en dire autant.
Vu qu'elle accepta de s'y mettre, il se mit en position et la laissa faire ce qu'elle avait à faire, doucement, d'abord, afin qu'elle assimile parfaitement les gestes et puis elle le refit mais d'une manière plus normale cette fois-ci.
Matteo ne pu retenir une grimace quand elle le plaqua au sol, on sentait bien qu'elle avait mieux compris où il voulait en venir et d'ailleurs son épaule le sentit aussi. Sur le coup il ne dit rien mais quand elle lui demanda comment c'était il lui répondit avec franchise. "- Douloureux, mais c'était parfait." C'était ça qu'il voulait qu'elle fasse, c'était ça qu'elle devait faire pour assurer sa propre sécurité sur le terrain et peu importe si on fait mal au suspect c'est sa propre vie qui est en jeu.

Quand elle le libéra il en profita pour se relever et aller jusqu'à la bouteille d'eau pour en boire une gorgée sans toucher le goulot avec ses lèvres et ainsi il pouvait lui en proposer si elle aussi désirait boire.

Mattéo m’avait propos d’essayer cette fameuse prise qu’il venait de me montrer. J’avais bien entendu accepté. J’avais alors fais dans un premiers temps la prise doucement, au ralentit. Puis une fois les gestes en main, j’avais réalisé la prise normalement. Une fois terminé, j’avais demandé à Mattéo ce qu’il en pensait. Parfait, mais douloureux. Je fis alors une légère moue et le relâcha immédiatement, « désolée, je ne voulais pas te faire mal », mais du coup j’étais tellement prise dans l’exercice que j’avais peut être un peu trop forcé. Il m’apprenait une prise très intéressante et moi je lui avais fait mal, ce n’est pas vraiment dans la logique des choses. Mais bon j’étais quand même contente d’avoir assimilé et réussi à faire cette prise.

Mais quand je repensais à tout cela, Mattéo savait très bien que j’étais défavorisée par rapport à lui quand je lui avais proposé de tester mes réflexes, il savait très bien que je ne ferais jamais le poids contre lui, contrairement à un autre collègue. Je vins alors vers lui puis, les bras croisés, le regardait « Tu t’es quand même bien gardé de me dire que tu avais une telle expérience du corps à corps l’autre jour. Tu savais parfaitement que tu pourrais me battre sans aucun difficulté » dis-je tout de même amusée par la situation.

"- Ne t'en fais pas pour ça." il comptait bien lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, c'était le but de toute façon, qu'elle y arrive et rien de mieux que quelques douleurs pour montrer qu'elle avait compris le geste.

Ensuite, quand Matteo lui proposa de boire un peu après l'avoir fait, il fut surpris de la voire arriver. Pas qu'elle vienne vers lui, c'était même logique mais disons la position qu'elle prit en s'approchant. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui fasse ce genre de remarque. "- Bah, j'ai rien dit parce que j'en voyais pas l'intérêt. Je ne connaissais pas ton niveau et puis ça n'aurait rien changé. Tu as appris quelque chose de nouveau, c'est ça l'important non ?" Matteo ne voyait pas pourquoi il devait se justifié, il n'avait rien fait de mal. Et puis bon, maintenant, ils étaient coéquipier, il fallait bien qu'il voit par lui même s'il pouvait compter sur elle pour se défendre seule ou s'il devrait garder un oeil sur elle. Pas qu'il pensait qu'elle pouvait être un frein, juste qu'il voulait savoir s'il pouvait se reposer sur elle ou non. Il avait déjà assez à faire en général et n'avait pas spécialement envie de devoir en plus assister sa coéquipière quand ils seraient en situation réelle. Au moins maintenant il savait qu'il pouvait lui faire confiance sans aucun soucis. Il la regarda droit dans les yeux et ajouta "- Et si tu penses que j'ai fait ça pour te rabaisser et bien ce n'est pas le cas." c'était possible aussi qu'elle pense ça, mais ce n'était pas le genre de Matteo. "- Je vois pas ce que ça m'apporterait."

J’avais déjà fait ce genre d’entrainement auparavant avec des hommes, vu que la majorité de nos collègues font partie de la gente masculine. Mais je n’avais jamais été battue de la sorte, c’était plutôt le contraire, généralement je m’en sortais parfaitement. Mais pas aujourd’hui, pas avec Mattéo. Mais ce dernier le savait parfaitement, même avant de commencer l’entrainement. Je ne sais pas pourquoi mais Mattéo semblait penser que j’avais mal pris le fait qu’il n’avait rien dit, alors que je ne l’avais pas mal prit, cela m’amusait même en y repensant. « Je plaisante Matt… Et oui j’ai appris quelque chose de nouveau, je t’en remercie » . Oui c’est vrai je devais lui dire merci après tout.

Puis mon coéquipier continua en disant que si il avait fait cela ce n’était pas pour me rabaisser. Mais je ne pensais pas du tout cela absolument pas même ! Je regardai alors Mattéo, et dis « Je n’ai pas insinué une telle chose… » je repris alors « Sérieusement, tu penses que j’ai mal pris le fait que tu me mettes KO deux fois ? Saches que ce n’est pas le cas. J’ai l’impression que quoi que je dise, tu penses que j’ai une mauvaise image de toi… » Et je ne savais pas pourquoi.

Je repris alors « je te laisse faire une pause, je vais continuer à m’entrainer » Enfin il avait peut-être envie d’arrêter ? Je pris alors la direction du fond de la salle et je pris des gants et allait taper dans un puching ball, histoire de continuer l’entrainement.

Matteo avait sans doute mal interprété ce qu'elle avait dit, parce qu'il était un peu sur la défensive sans pour autant être agressif, juste qu'il n'aimait pas vraiment devoir se justifier. Il n'avait pas pensé à mal en faisant ça, mais alors pas du tout. Il voulait juste lui éviter d'être à nouveau touché comme ça avait été le cas. Il voulait lui épargner d'avoir à nouveau un hématome sur le visage, c'est toujours ennuyeux surtout quand on est une femme. Et puis il savait qu'elle voyait quelqu'un de temps ne temps, même si elle ne l'avait pas dit clairement, il se doutait bien qu'elle le voyait encore. Les femmes sont compliqués et Matteo ne les comprend pas de toute façon. Mais il serait peu être temps qu'il commence à essayer, parce que maintenant il avait une femme comme partenaire de travail et mieux la comprendre l'aiderait sans doute à mieux s'entendre avec elle.

"- J'aurais plutôt dit le contraire... que tu penses que j'ai une mauvaise image de toi et que c'est pour ça que j'ai insisté pour que tu me montres ce que tu savais faire... mais souate..." Matteo soupira, un peu ennuyé là d'un coup. Visiblement ils avaient du mal à se comprendre. Mais tout le monde n'aurait pas aussi bien prit le fait de se retrouver face contre terre deux fois de suite alors qu'il ne s'agissait que d'un entraînement. Matteo lui avait montré les défauts de sa technique, il voulait juste lui faire bénéficier de ses compétences afin que ça lui soit profitable sur le terrain pas l'humilier ni la rabaisser ni même lui faire comprendre qu'elle manquait d'expérience. Il accepta le fait qu'elle préfère continuer seule et le laisser tranquille quelques minutes. C'était son choix après tout.

"- Amuses toi bien, je dois m'occuper d'un truc." c'est ce qu'il lui dit alors qu'elle repartait dans l'autre direction afin de continuer son entraînement. Matteo n'était pas vexé, ni même blessé dans son amour propre, juste qu'il ne la comprenait vraiment pas. Et puis, ils avaient vu l'essentiel, et il venait de se souvenir qu'un de ses indic voulait lui parler à propos de l'affaire sur laquelle il travaillait en dehors du travail.

Leur collaboration n'était pas simple. Matteo avait du mal à la comprendre et elle semblait avoir du mal à le comprendre. Pourquoi est-ce qu'il avait prit sa petite remarque au premier degré, sans doute qu'on ne saura jamais vraiment, parce que lui même n'était pas capable de savoir pourquoi il avait réagit comme ça. Ce n'était pas évident pour lui de bosser avec elle, et visiblement cela se ressentait parfois dans son comportement. Pourtant il l'appréciait vraiment, ça n'avait rien à voir avec ça. Sans doute qu'il l'appréciait de trop justement et qu'il doutait parfois de pouvoir vraiment bosser avec elle.

Bref, Matteo était passé se changer et était sortit pour voir son indic. Le hic c'est ce que celui-ci ne lui apprit pas grand chose de plus que ce qu'il savait déjà. Les images tirés de la bande ne donnait pas grand chose, difficile d'y voir vraiment un visage. Et puis bosser en solo comme ça ce n'était pas facile puisqu'il ne pouvait pas utiliser la base de donnée de la police et encore moins le système informatique qui aurait pu arranger un peu la visibilité des photos. Mais bon c'était comme ça.

Matteo n'étant pas pressé, il repassa au bureau pour terminer ses rapports en cours et chercher quelques infos, pensant qu'il serait seul. Quel ne fut donc pas sa surprise quand il vit que Cassia était encore assise à son bureau. "- T'es encore là ?" question qu'elle pourrait lui retourner, mais lui avait l'excuse d'être sortit pour revenir terminer ce qu'il n'avait pas encore eu le temps de finir.

Bien que Mattéo ait décidé de partir et d’écourter l’entrainement, j’avais de mon côté décidé de continuer. Cela ne pouvait pas me faire de mal, et ça me permettait de faire un peu de sport également. Une fois terminé, il était quasiment l’heure de rentrer chez soi, mais encore en forme, j’avais décidé de terminer du travail avant de rentrer chez moi. Mattéo était encore absent de son bureau, je trouvais ça un peu étrange. Etait-il parti pour une affaire concernant le boulot ou une affaire personnelle ?

Je ne cessais de me demander pourquoi il y avait toujours ce genre de petits malentendus entre nous. Je n’avais pourtant rien dit de mal tout à l’heure, si ? Est-ce que notre collaboration allait pouvoir durer ainsi ? J’avoue que je me posais la question. Je fus sortie de mes pensées en entendant quelqu’un arriver, c’était Mattéo justement. Il semblait surpris de me voir. Je posai mon regard furtivement sur lui « oui, comme tu peux le voir » avant de me reconcentrer sur le rapport qui était à terminer. « Comme toi d’ailleurs » dis-je tout en continuant de taper le rapport. Oui petite précision, j’étais en effet encore au bureau mais lui aussi. Bon je ne lui demandais pas d’explications loin de là.

Il fut surpris de voir que Cassia était encore là, lui qui pensait que le bureau était totalement vide à cette heure-ci, surtout qu'ils n'avaient aucune affaire urgente en cours. Mais bon, c'était comme ça, elle était là et il n'allait pas la mettre dehors non plus. Il avait espéré pouvoir utiliser l'ordinateur pour essayer une reconnaissance faciale, ne pourrait malheureusement pas le faire vu qu'elle était là. Il répondit donc simplement. "- J'ai juste quelques infos à vérifier." c'était vrai aussi mais disons qu'il aurait préféré qu'elle ne soit pas là.
Il s'installa donc à son bureau et commença à chercher les infos qu'il était venu chercher, même si ce n'était qu'une infime partie de ce pourquoi il était repassé. Bien entendu il avait pointé, ne voulant pas se faire payer les heures qu'il faisait en plus et qui ne faisaient pas partit officielle de son travail.