YOSHI – Blood must have blood.

La jeune femme prétendait être Tenshi. Ma vision commençais à se stabiliser me permettant de mieux voir à qui j’avais à faire. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette jeune femme rose lui ressemblait. Comment se fait-il qu’elle connaisse le nom de Tenshi ainsi que le mien? Peut-être était-ce une doublure comme le font les chefs d’Etats pour maximiser leurs chances de sécurité. J’avais du mal à croire qu’elle puisse être la vrai, bien qu’elle tente de me convaincre en disant être «naturelle». «Arrête un peu tes conneries.» Je savais très bien comment était Tenshi. Etre inquiète et vouloir m’aider? Surement pas non. Mais là tout de suite, connaître l’identité de cette jeune femme n’était pas dans mes priorités. Tout ce que je voulais c’était rentrer chez moi et faire profil bas pendant un temps. C’est la deuxième fois que je rate en si peu de temps. On dirait que je suis en train de perdre mon efficacité, c’est pas très bon signe. Si ça continue, mes échecs parviendrons jusqu’aux oreilles de l’Oyabun qui mettrait fin à notre collaboration et je pourrais dire adieu à mes informations pour des plans d’escroquerie ambitieux. Mais commençons par le début. Pour rentrer chez moi il fallait d’abord que j’arrive à me lever. C’est aussi ce que cette soi-disant Tenshi me disait. D’ailleurs, elle semblait déterminé à vouloir m’apporter son aide mais apparemment j’étais un peu trop lourd pour elle. Encore un peu et elle me tombait dessus en voulant me relever. «Tu veux vraiment m’aider? Alors arrêtes de m’aider…» Je venais de me faire tabasser et elle, elle me faisait plus mal qu’autre chose en s’y prenant de la sorte. Je préférais encore me débrouiller seul plutôt que de la laisser faire. Malgré tout je pouvais me tenir debout - ou presque - grâce à elle. Cependant je n’avais pas l’intention de m’éterniser ici et encore moins de me retrouver de chez elle. C’est pourquoi j’ai retiré mon bras qui était posé sur ses épaules et me suis éloigné un peu. Toujours en difficulté pour rester sur mes deux jambes, je me suis mis à vaciller avant de me retrouver adosser au mur. De là, je pouvais voir les pieds nue de la jeune femme. Elle faisait vraiment tout pour me venir en aide alors, quitte à se blesser elle-même. «Ça ira je vais me débrouiller. Tu peux me laisser. Et remet tes chaussures il y a… Des bouts de verres par terre.» Disais-je avec difficulté tout en levant mon regard de ses pieds jusqu’à son visage. Sa ressemblance avec Tenshi était tout de même frappante, mise à part qu’elle soit toute coloré. Peut-être avait-elle une sœur jumelle?…

Appeler l’Oyabun? Elle connaissait aussi l’existence du plus haut placé? Et ce visage si sérieux. C’était bien le sien. Celui de Tenshi. Que pouvait-elle bien faire habillé comme ça et à se comporter de la sorte? Attends. Est-ce que c’est à ça qu’elle faisait allusion la dernière fois quand elle me disait devoir me distinguer de mes personnages? C’est peut-être sa façon de vivre. Avoir l’air impitoyable et dénué de toutes émotions face au clan et lorsqu’ils ne la regardent pas elle devient cette fille bienveillante haute en couleurs. Ne pas tout mélanger et être conscient de ma véritable personnalité. Comment pourrais-je faire une telle chose? J’ai peur de ne pas pouvoir retrouver ne serais-ce qu’une infime partie de ce que j’étais du temps où ma famille se portait à merveille. En ce moment c’était moi qui ne me portait pas à merveille. Je n’arrivais pas à rester debout ni à parler sans souffrir quelque part. Et pour couronner le tout, je me faisais engueuler. D’ailleurs maintenant que j’y pense, j’étais en train de tutoyer l’Ambassadrice. L’avait-elle remarqué? Aucune idée. Maintenant que c’est fait, c’est fait. Bref. Ne sachant pas quoi lui répondre ou plutôt, n’ayant rien à lui répondre, je n’étais plus de taille face à sa détermination. «T’as vraiment pas l’intention de me laisser, hein?» Disais-je en soupirant. «D’accord… Mais je peux marcher tout seul alors…» Mentir était mon plus gros point fort mais dans mon état, je n’avais aucune crédibilité. La preuve en est que je n’ai même pas pu terminer cette phrase. En effet. J’ai vacillé une fois assis, et voilà que ça recommence maintenant que je suis debout. Ce qui m’a valu de heurter un conteneur métallique rempli de déchets…

«De jour, de nuit… Je n’y aurais pas échappé de toute façon.» Ça non. Ils m’avaient percé à jour et avaient décidé de me faire regretter le petit manège dans lequel je les avaient embarqué. Et maintenant voilà où j’en était. A mon plus grand soulagement, notre destination commençais à pointer le bout de son nez. J’allais enfin avoir un peu de répit et elle aussi, qui me portait depuis tout à l’heure en me sortant des phrases qui sonnaient comme des dictons. «Déshonoré? Je ne suis pas un Yakuza, c’est pas ça…» Je me sentais plutôt déçu. Déçu par moi-même de ne pas m’être rendu compte que ma «couverture» avait été découverte. De ne pas être meilleur. Quoi qu’il en soit elle avait raison, je devais la laissé me venir en aide. D’autant plus que ça faisait bien longtemps que personne ne s’était soucier de moi de cette façon. On arrivait maintenant chez Tenshi. Elle alluma la lumière avant de me déposer sur un large canapé. En la voyant comme ça je pris conscience de la difficulté avec laquelle elle m’avait transporté jusqu’ici. Elle s’absenta un instant pour revenir avec des produits de soins. «J’en sais rien mais j’aurais du me douter qu’un truc n’allait pas. Ça se passait plutôt bien… Trop peut-être…» Disais-je en tournant la tête et en grimaçant presque à chaque fois qu’elle passait les compresses sur mes blessures. Je ne pouvais m’empêcher de la dévisager. C’était la première fois que je la voyait comme ça. J’en oublierais presque son statut d’Ambassadrice ou tout simplement de son appartenance à la plus grande famille de Yakuza…

«Si tu le dis. Mais depuis le temps que je fais ça… J’aurais dû être plus méfiant que ça.» J’avais sans doute eu un excès de confiance. A force de toujours tout réussir il fallait bien qu’un jour je baisse ma garde. Et aujourd’hui j’avais payé le prix fort. C’était triste de voir que pour me remettre les idées en place il faille en passer par là. Mais comme toujours, c’est une fois qu’on est tombé qu’on réfléchi et qu’on se dit qu’on aurait pas dû. En attendant je devais laisser mon corps récupérer de toutes ces blessures avec l’aide de Tenshi. Elle était d’ailleurs en train de m’attacher les cheveux d’une manière peu commune en me disant que je devrais arrêter un peu mes activités. «Dans cet état, je n’ai pas vraiment le choix…» Cependant si j’arrêtais, qu’est-ce que je pourrais bien faire de mes journées? A présent je me rendais compte que l’escroquerie faisait partie de mon quotidien, comme quelqu’un qui part au travail chaque jour et rentre le soir pour retrouver sa famille. A la différence que moi je n’avais plus de famille. Ça faisait des années que je n’avais pas entendu parler de mon père et ma cousine était plongé dans un coma dont elle ne sortirais sans doute jamais. Les frais d’hôpitaux pour pouvoir la garder dans cette chambre était assez élevé mais les escroqueries m’avait toujours rapporté assez afin de les payer. Je refusais de la perdre elle aussi. La maintenir en vie de cette façon était sans doute très égoïste, d’autant plus que si elle se réveillait un jour, dans quel état serait-elle? Après ces années passé dans le coma, je doute que tout son corps fonctionne correctement. Bref. Tenshi commença à me questionner sur ma personne. Qui suis-je? Réfléchir à cela me rendais muet pendant un instant. «Juste un escroc incapable de faire les choses correctement. Quelqu’un dont les relations se limitent à ses informateurs et aux victimes. Aucun passe-temps ni entourage… Parfois j’aimerais ne pas être moi Tenshi. Rien qu’un instant…»

C’était la première fois que je voyais un sourire sur les lèvres de Tenshi. Ça lui allait beaucoup mieux que ce visage inexpressif qu’elle utilisait avec le clan. Moi j’avais perdu ma capacité à sourire pour exprimer un sentiments. Tous mes sourires n’étaient là que pour masquer le nombres incalculables de choses malhonnêtes que je faisait. Tel un robot. «Me retrouver? Pour ça il faudrait que je sois avec les personnes que j’aime mais… Ça n’arrivera jamais…» Je déteste mon père. Je n’ai plus aucun ami(e)s. Ma cousine est allongé dans un lit d’hôpital et pour couronner le tout, ma mère ainsi que ma sœur sont mortes. Comment pourrais-je redevenir celui que j’étais sans toutes ces personnes autour de moi? Je n’en sais rien. Peut-être que je devrais commencer par essayer de me séparer de mes personnages d’escroquerie. Je n’irais pas jusqu’à prendre un nom de code mais faire en sorte qu’il y ai Yoshinori, puis les autres. Pour le moment Yoshinori, est les autres. Ou l’inverse c’était pareil de toute façon. Enfin bref. Elle continuait à me raconter son histoire avant de me regarder à son tour pour me parler de bonheur. Je ne sais pas si c’est à cause de son regard ou de son discours, ou bien les deux, mais j’étais suis resté bloqué. Je ne disais et ne faisait rien à part la regarder dans les yeux malgré le fait qu’elle avait fini de parler depuis quelques secondes. «Et si… Le seul moi que je puisse être était celui qui ne me convient pas… Je ferais quoi?» Comme je le pensais… «… Si ma sœur était là, tout serait si différent.» Ma voix commençais à trembler sur ces dernières paroles. Je ne voulais pas y croire mais je m’apprêtais à pleurer. Incroyable, non? Malgré tout je ne voulais pas le faire devant Tenshi. D’ailleurs en y repensant, je ne rappelais pas avoir connaissance de son nom. Je l’appelais comme ça depuis si longtemps que c’en était devenu «normal». Détachant mon regard du sien avant de me lever et faire quelques pas, je restais placé de façon à ce qu’elle soit dans mon dos. Ainsi, elle ne verrais plus mon visage. Du moins pour l’instant. Je ne pourrais certainement pas me cacher éternellement, mais ça me laissait le temps de récupérer une voix normal et d’empêcher mes larmes de couler. «Depuis toutes ces années, pour moi tu es Tenshi. Est-ce que j’ai le droit de connaitre le prénom de… Mon aide-soignante?» Je voulais savoir son nom oui, mais je voulais aussi changer de sujets. Je n’étais vraiment pas à l’aise pour parler de moi et de mon passé…

Qui pourrais-je bien devenir? Après avoir passé ces dernières années à faire le mal autour de moi, qui que je devienne, ça n’effacera absolument rien de tout ça. D’un autre côté, je ne cherchais pas à être pardonné de quoi que ce soit mais plutôt à être vu d’une manière différente. Cependant, serais-je capable d’avoir des relations simple avec les gens ou plein de choses encore? Ça me prendra surement beaucoup de temps et d’efforts pour parvenir à changer une nouvelle fois mais ça valait le coup d’essayer. De toute façon ça ne pouvait pas être pire que la situation actuelle. «Mais aujourd’hui je n’ai que ça. Des obstacles et des expériences qui me tirent vers le bas. Si j’avais pu choisir de ne rien vivre de tout ça, je l’aurais fais sans hésiter et ne serais pas en train de parler de ça. On ne se connaîtrait peut-être même pas…» Je ne serais certainement pas devenu escroc si tout c’était bien passé à l’époque. Je n’aurais jamais eu à faire avec les Yakuza et n’aurais donc jamais rencontré Tenshi. Mais je n’en dirais pas autant de Yoona. Qui sait? Si ça se trouve on se serait quand même rencontré sans que je sache que derrière son allure de panthère rose se cachait une toute autre personne. En attendant c’était l’inverse qui s’était produit et c’était seulement depuis aujourd’hui que je faisais la «connaissance» de cette fille colorée. Une amie? Malgré ce que j’étais elle voulait quand même être mon amie? En même temps elle était loin d’être sainte également cependant cela signifiait qu’à partir de maintenant, elle était la première à ne pas voir Yoshinori l’escroc. «Si t’es mon amie…» Disais-je en me retournant. «… Pourquoi est-ce que t’as arrêté de me soigner?» Je sais, c’était moi qui m’était levé mais cette discussion m’avait remonter un peu le moral. Je ne pouvais pas embêter Tenshi par contre Yoona, c’était une autre histoire. Je n’arrivais toujours pas à sourire mais je pouvais me comporter différemment. Je me dirigeais vers le canapé pour me rasseoir avant de prendre la pommade. «Même blessé il faut tout faire soi-même.» Je ne perdais pas de temps pour taquiner ma nouvelle amie. J’espérais juste qu’elle ne me sorte pas un truc du style «T’en veut des soins?» et qu’elle se mette à appuyer comme une dingue sur mes blessures avec les compresses en me disant «Et là, ça fait effet le produit?». J’étais passé de la tristesse à quelque chose qui se rapprochait sans doute de la joie en quelques minutes. Mes tourments semblaient s’envoler - pour le moment en tout cas - grâce à l’arrivée de Yoona…

Difficile de se mettre de la pommade tout seul quand on ne voit pas ce qu’on fait. Si encore j’avais un petit miroir un quelque chose mais non. Pourtant j’avais bien commencé mais c’était sans compter sur la maladresse de Yoona qui, en s’asseyant à côté de moi heurta mon bras. Et en plus de ça elle rigolait. Je la regardais un instant avant de lui lancé doucement une compresse - pas encore utilisé - au visage. Oui. J’aime le risque. «A cause de qui je n’y arrives pas, hein? Puis quand t’auras fini de te moquer…» Je pointais du doigt ma tête. «… Il y a un blessé à soigner ici. Allez hop! Au boulot!» La tristesse qui régnait il n’y a pas si longtemps se dissipait en laissant place à une atmosphère de plus en plus joyeuse. Même si mon sourire n’était toujours pas à la fête, on pouvait sentir dans ma voix que j’appréciai le moment présent. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas pris le temps de faire autre chose que de l’escroquerie. Juste un peu de détente ça ne pouvait pas faire de mal. Et avec ces blessures je n’allais pas reprendre mes activités de si tôt. Je ne savais même pas ce que j’allais faire demain ou dans les deux prochaines heures d’ailleurs. Pourtant je ne m’en souciais absolument pas. Je préférais profiter de l’instant présent sans penser à ce qu’il pourrait, ou se passera demain…

De l’alcool à quatre-vingt-dix degrés? Directement sur les plaies ouverte? Sérieux? Et l’autre qui ne s’arrêtait plus de rire. «Je pense que ça va aller. La pommade c’est très bien.» Elle était plus en train de s’amuser à me peindre la figure avec la pommade que de me soigner. D’un autre côté, j’étais loin d’imaginer que ça se passerais comme ça. Je ne m’en plaint pas au contraire mais la douleur était toujours présente. Vu comment je m’étais fait tabasser il n’y avait aucunes surprises à se que presque tout mon corps me fasse souffrir. D’ailleurs en parlant de mon corps, Yoona ne se priva pas pour y jeter un coup d’œil. Alors d’accord c’était pour les soins par contre elle n’était pas obligé de regarder de cette façon. La moindre des choses aurait été de demandé si je l’autorisais à regarder mes blessures corporelles mais bon. Elle a préféré se servir comme on dit. «Vas-y fais comme chez toi.» Disais-je pendant qu’elle regardait dans le col de mon T-shirt avant de partir et de revenir avec une poche de glace en main. Je ne me pu m’empêcher de grimacer lorsque la poche est entrer en contact avec ma peau. C’était froid oui. Mais aussi douloureux. A mon avis, j’allais avoir mal pendant un petit moment. Que je le veuille ou non, il y avait de bonnes chances pour que ça soit cassé…

Avoir déjà vu des hommes torse-nu n’était pas une bonne raison pour en profiter avec moi. Si tout le monde faisait ça on vivrait dans un univers vraiment bizarre. Quoi que. Si on était réellement dans ce type de monde, ça serait la vie actuelle qui nous paraîtrait déplacé. Puis elle aurait dit quoi si les rôles avait été inversé? Je serais passé pour un pervers qui profite d’une personne affaiblie pour parvenir à ses fins. J’aurais aussi pris une tarte dans le pif voir pire. N’oublions pas que Tenshi et Yoona sont la même personne. «Disons que je me suis déjà senti mieux.» Allez à l’hôpital? C’est justement ce que je voulais éviter mais même si je refuse elle va encore insister. Elle me l’as dit tout à l’heure, je devrais la supporter jusqu’à ce que j’aille mieux. Et ça comprend aussi m’emmener à l’hosto je suppose. Cependant si on y va, ils vont me demander tout un tas d’informations sur moi et ce qu’il s’est passé pour que j’ai ces blessures. Donc ça veut dire que je devrais en utiliser des fausses. Après toute cette discussion sur ma vie d’escroc en suspend, j’allais déjà redevenir quelqu’un d’autre. A croire que mon destin est de rester comme ça pour toujours. «Si on va à l’hôpital je vais encore devoir mentir. C’était bien la peine de vouloir mettre tout ça de côté pour recommencer dix minutes après, tu crois pas? Tu ne connaîtrais pas… Des docteurs qui ne posent pas de questions?» Peut-être que dans les relations du clan il y avait ce type de médecin, qui, contre une certaine somme d’argent, soignent qui vous voulez et gardent le silence. «Désolé de te demander un truc pareil…» Disais-je en la regardant dans les yeux. J’étais vraiment en train de lui gâcher sa soirée. Elle qui ce soir ne souhaitait qu’une chose. Etre tranquille en temps que Yoona…

«C’est bon, ce n’est pas grave.» Il n’y avait pas de quoi s’en vouloir d’essayer de rendre service à quelqu’un. Certes c’était un peu maladroit de sa part de proposer quelque chose qui était l’inverse des «résolutions» que je venais de prendre mais bon, rien de bien méchant non plus. Afin que Yoona puisse répondre à ma requête, j’allais devoir tenir la poche de glace tout seul. En effet, elle était parti s’isoler le temps d’appeler quelqu’un qui pourra m’aider. En attendant, je regardais un peu autour de moi. C’était bien différent de mon appartement. Il n’y avait pas des dizaines de téléphones et de fausses cartes qui traînaient par terre, ni des rangées de perruques remplaçant d’éventuelles décorations. D’ailleurs chez moi, il n’y en avait pas de décorations. Même si c’était propre, ça restait tout de même un beau bordel. Je pouvais m’estimer heureux de me retrouver chez elle et non pas dans cet amas de mensonges qui me servait d’habitation. Soudainement, je pouvais entendre la voix de Yoona. Je ne distinguais que des parcelles de phrases - pas assez pour savoir de quoi elle parlait - mais il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’elle n’était pas contente. En tout cas je ne voyais pas d’autres explications pour que sa voix parvienne jusqu’ici. Je me suis levé en gardant la glace contre moi et grimaçant un peu à cause de la douleur pour me diriger à mon tour vers la salle de bain. Presque arrivé à destination je n’entendais plus rien. Elle avait surement raccroché. «Yoona? Je t’entends de là-bas, tout va bien?» Disais-je alors qu’il ne me restait que deux trois pas à faire pour atteindre la salle de bain…