To take another breathe - Cassia

Le reste de la journée de travail se passa normalement. Rien de spécial à dire, rien de spécial à faire. Chacun faisait son travail et puis voilà, aucune intervention prévue avant la fin de la journée et donc les recherches pouvaient tranquillement continuer. Le suspect n'allait de toute façon pas s'envoler et puis ils étaient l'unité des renseignements c'était donc bien ce qu'ils faisaient, ils prenaient des renseignements sur certaines personnes et enquêtaient quand il le fallait.

Quand la journée fut terminée, Matteo se leva pour aller prendre sa veste, fit un léger signe à Cassia, pour lui dire à demain, vu que maintenant c'était comme ça que les choses se passaient entre eux. Chacun vivant dans un endroit différents, ils ne rentraient plus ensemble et ne venaient plus ensemble. Chose pas évide à vivre pour Matteo mais qui ne semblait pas vraiment déranger Cassia vu qu'elle n'en avait aucun souvenir. Quoi qu'il en soit Matteo ne chercha pas plus loin, ils n'avaient plus rien à faire ensemble de toute façon et bientôt elle passerait à la maison pour voir le chien et lui dire adieu. Donc peu être que ce jour ils rediscuteraient des meubles, de la maison, du loyer et tout ça mais pour le moment ça attendrait.

Matteo rentra donc chez lui et comme à son habitude fit le même genre d'activité que d'habitude mais resta plus longtemps dehors à courir pour profiter encore un peu de Jaffa. Et puis une fois fait, il allait se coucher après avoir manger un peu.

C’est ainsi que se termina la fin de la journée. Matteo quitta les bureaux, et tout le monde ne tarda pas à faire pareil. J’avais l’impression d’avoir toujours ce vide en moi, c’était désagréable et eç faisait toujours aussi mal. Mais j’essayai de me consoler en me disant qu’au moins au travail, ça allait bien.

Les jours avaient défilés assez vite. Les journées étaient en général assez bien remplies. Et nous étions vendredi. Et je savais qu’aujourd’hui Jaffa allait quitter la maison de Matteo, enfin notre maison techniquement. J’avais hâte de pouvoir le revoir, mais je savais que quand il serait là devant moi et bien il allait devoir partir. Alors quand la journée fut terminée, je quittai les bureaux, après avoir réglé deux trois petites bricoles. Je me garai devant la maison, et vit que la voiture de Matteo était là. Alors je sortis de ma voiture pour me diriger vers la porte et frapper à cette dernière. Et bien entendu, j’entendis aboyer derrière la porte. Et cela me fit sourire légèrement.

Il ne tenait qu'à Cassia de revenir vers Matteo, mais vu la manière dont les choses s'étaient passées entre eux, il est clair que ce n'était pas lui qui ferait le premier pas, après tout elle l'avait quitté.

Les journées passèrent assez normalement dirons nous et Matteo savait que ce soir son chien partirait et si ça n'avait tenu qu'à lui il l'aurait gardé. Mais il savait aussi que le chien serait malheureux s'il restait là alors il avait finit par accepter cette idée, même dans le fond il était vraiment malheureux de perdre aussi le chien après avoir perdu sa petite amie.
Il était rentré à la maison pour préparer les affaires du chien, après avoir terminé sa journée. Journée calme et assez silencieuse pour sa part, on sentait que le départ de Jaffa lui pesait.
Il ne fut pas surpris d'entendre frapper à la porte, parce qu'il savait que Cassia allait passer dire aurevoir à Jaffa et puis le type qui prenait le chien n'allait pas tarder lui aussi.
Matteo ouvrit la porte et fit un léger sourire à Cassia, ce n'était vraiment pas un réel sourire pour montrer qu'il était content de la voir, parce que ce n'était pas le cas, ce soir Jaffa partait définitivement lui aussi. Matteo allait donc être seul dans cette immense maison. "- Salut." et il l'invita à entrer avant de refermer la porte derrière elle. Il ne savait pas vraiment quoi dire, il avait déjà prit le temps de dire aurevoir à Jaffa, mais savait qu'il recommencerait au moment de partir. "- Son nouveau maitre ne va pas tarder." au moins elle savait à quoi s'attendre maintenant.

Arrivée devant la porte de la maison, j’avais frappé à celle-ci. Et Matteo n’avais pt tarder à venir ouvrir. Me saluant ou plutôt me resaluant vu qu’on c’était déjà vu la journée au travail. Mais c’était un détail « Salut » dis-je simple en entrant alors dans la maison. Jaffa était là, mais un peu moins fou-fou que d’habitude, comme si il comprenait qu’il se passait quelque chose. « salut toi » dis-je en venant lui caresser la tête gentiment. Puis Matteo vint me dire que son nouveau maitre n’allait pas tarder à arriver, je laissai échapper un léger soupire face à cette annonce. C’est fou, j’avais passé que quelques jours avec Jaffa quand Matteo était malade mais je m’y étais beaucoup attaché. Qu’est-ce que ça devais être avant ? J’en aurais été malade que Jaffa parte. Me mettant à la hauteur du chien, je vins le caresser affectueusement « j’espère que tu seras bien là-bas, gros bébé » dis-je en souriant tristement. Après quelques dernières caresses, je me relève et fis à Matteo « Tu sais qui est son nouveau propriétaire ? » l'avait-il déjà vu, ou si ça se trouve il le connaissait, si il s'agissait d'un collègue.

Matteo prit un peu le large en s'écartant, laissant la place à Cassia qui était venu pour dire aurevoir au chien dont ils s'étaient occupés ensemble. Il ne voulait pas paraitre indiscret non plus et puis leur relation était plus que bizarre maintenant alors il ne voulait pas non plus donner l'impression de s'imposer même là. Il la laissa donc discuter avec le chien et tout ça et quand elle s'adressa à lui il lui répondit simplement "- Non, c'est un flic de San Diego. Jaffa part à San Diego." oui, ça lui faisait mal au coeur parce qu'il savait qu'il ne le verrait plus du tout s'il partait là-bas mais il n'avait de toute façon pas vraiment le choix. "- Il a perdu son chien il y peu de temps et ils ont de suite pensé à Jaffa pour le remplacer." apparemment ils faisaient exactement le même genre de recherches tous les deux, si ce n'est que celui qui venait de mourir avait été tué de plusieurs coups de couteau par un délinquant qui avait prit la fuite durant son arrestation et qui s'en était prit au chien qui lui courait après. Matteo espérait qu'il n'arriverait pas la même chose à Jaffa parce qu'il en serait bien triste.

Je ne pensais que qu’on pouvait s’attacher à un chien aussi vite. Alors oui, je devais vraiment être attachée avant cet accident. Il faut dire que Jaffa était une présence rassurante et attachante. Et puis, c’était aussi le seul lien qui nous unissait Matteo et moi en quelque sorte. Alors là quand il sera partit, ça fera vraiment bizarre. Profitant de le caresser encore un peu, j’avais demandé à Matteo si il savait qui était son nouveau propriétaire. Ce n’était pas le cas, enfin il savait que c’était un flic de San Diego. Et ce qu’il ajouta ensuite me surpris au plus haut point « Sand Diego !? Mais ça fait un peu loin quand même… » Oui, il aurait pu rester à Sidebay quand même. Alors ça c’était un peu un coup de massue en plus. Puis Matteo ajouta que l’homme en question avait perdu son chien récemment et avait pensé à Jaffa pour le remplacer « Il devait y avoir des autre chiens à San Diego tout de même » oui pourquoi Jaffa ? Pourquoi pas un autre chien ?

C’était difficile à encaisser toutes ces nouvelles. Alors profitant de ce dernier moment je pris une dernière photo de ce gros bébé. J’en avais déjà dans mon portable. J’étais tombé dessus l’autre jour, ainsi que des photos de Mateo et moi. Mais une de plus, me permettra d’avoir un souvenir en plus. « Je n'a pas envie qu'il s'en aille. Il n'y a pas une autre solution !? Il ne peut vraiment pas rester ? » oui ce chien était vraiment trop attachant, et ça se voyait qu'il avait l'habitude d'être ici dans cette maison, avec ses jouets, et Matteo. Et puis c'était quand même le seul lien qui nous unissait encore Matteo et moi.

De toute façon le flic en question n'allait pas tarder à arriver alors ils finiraient bien par le voir. En même temps Matteo faisait confiance en la personne qui avait décidé de lui confier Jaffa. Parce que cette même personne le leur avait confier à eux, alors elle ne pouvait pas se tromper quand à son nouveau propriétaire. "- Oui, c'est loin. Mais on a de la chance, parce que j'ai déjà refusé qu'il parte à l'autre bout du pays." Oui, Matteo avait déjà eu plusieurs propositions mais avait finit par comprendre que de toute façon il fallait le laisser partir, c'était le but depuis le début, juste que les circonstances faisaient qu'il n'avait pas envie d'être seul à présent. "- Non, c'est le seul qui a déjà la formation..." ce n'était pas de gaité de coeur qu'il le laissait partir, il fallait qu'elle le comprenne aussi.

"- Je n'ai pas non plus envie qu'il s'en aille, mais c'était prévu quand on l'a prit. On doit s'y faire, on doit accepter. A moins que tu ne veuilles passer la formation de maitre chien ?" ce qui, en toute logique serait refusé par Cassia, elle ne l'avait pas fait avant alors qu'elle avait eu la possibilité de le faire alors maintenant c'était un peu tard de toute façon. "- On n'a pas le droit d'être égoïste." ce n'était que des mots, mais dans le fond c'était la vérité, vouloir garder Jaffa serait être égoïste parce que ce chien était un chien de flic, un chien différent des autres chiens et le garder serait le condamné à l'ennuie.

Je pensais que Jaffa allait tout simplement aller dans une famille en ville. Et non à San Diego. Je trouvais que c’était un peu loin quand même. Et encore, apparemment Matteo avait déjà refusé qu’il parte plus loin. Et puis on n’allait pas me faire croire qu’il n’y avait pas d’autres chiens biens à San Diego. Pourquoi vouloir absolument Jaffa ? Parce qu’il était déjà formé, et bien formé. Alors après, j’avais demandé à Matteo si Jaffa ne pouvait pas rester, si il n’y avait pas une autre solution que de le laisser partir. Matteo me dit ensuite qu’il n’avait pas envie que Jaffa parte mais qu’on devait accepter, à moins que je ne veuille passer la formation pour maitre-chien. Je soupirai doucement. Si seulement, mais même si je le faisais c’était trop tard, Jaffa allait partir. Nous n’avions pas le droit d’être égoïste, ce sont les mots de Mateo. « Tu as sans doute raison… » oui Jaffa était né pour être en action, pour bouger, c’était un chien de policier. Si il ne partait pas faire ce qu’il savait bien faire, il s’ennuierait. Ce ne serait pas bon pour lui.

Et puis quand la sonnette de la porte se fit entendre je me relevai caressant une dernière fois Jaffa. C’était sans doute son nouveau maitre qui venait d’arriver. Alors j'en profitai pour caresser une dernière fois Jaffa et lui dire au revoir.

Bien entendu que Matteo aurait aimé garder Jaffa, mais il avait déjà fait durer ça bien plus longtemps qu'il ne l'aurait du l'empêchant de partir une première fois, refusant qu'il s'en aille, il ne pouvait pas recommencer à nouveau. Alors ils n'avaient pas d'autre choix qu'accepter. Et puis, ils n'étaient plus ensemble maintenant donc le choix était revenu à Matteo. Et même si Cassia était triste, Matteo l'était aussi.

Et puis quelqu'un sonna à la porte et Matteo se hâta d'aller ouvrir. Saluant le type en question, encore en tenue de travail, celui-ci avait du venir aussitôt qu'il avait terminé sa journée d'où le fait qu'il n'était pas changé. "- Alors où est la merveille ?" il en avait beaucoup entendu parler. Et Matteo lui montra, en faisant entrer le type dans la maison. Celui-ci fut accueillit comme si Jaffa le connaissait depuis des années, les flics en tenue de travail c'était comme ça qu'il était habitué à les voir et à travailler avec eux alors pour lui c'était normal. Matteo s'approcha du chien quand le type lui laissa un peu d'air et se penchant vers lui il lui dit simplement "- Aller mon gros, tu vas faire du super bon boulot avec ton nouveau maitre. En tout cas tu vas me manquer." et puis il laissa la place à Cassia si jamais celle-ci voulait ajouter quelque chose et alla chercher les quelques jouets qui étaient à Jaffa, ainsi que son coussin et ce qui restait du paquet de croquette. Il était déjà en laisse, l'homme n'aurait plus qu'à le faire monter dans sa voiture. D'ailleurs Matteo voulait qu'il s'en aille le plus rapidement possible histoire que ça ne s'éternise pas parce qu'il aurait plus de mal à cacher sa tristesse dans le cas contraire.

Bien vite, on sonna à la porte. C’était sans aucun doute l’homme qui venait chercher Jaffa. Alors je laissai Matteo ouvrir. L’homme en question semblait ravi de voir enfin Jaffa. Et je pouvais le comprendre. Je saluai à mon tour l’homme en question avant qu’il n’ait le droit à une belle fête de la part de Jaffa. Puis Matteo resta un peu vers le chien, lui disant quelque chose. Cela me fit sourire légèrement. Il n’y avait pas que moi qui était attaché à Jaffa, sauf que peut-être Matteo ne le montrait pas autant que moi. Puis quand Matteo partir chercher les affaires de Jaffa, j’en profitai pour venir une dernière fois caresser ce gros bébé comme je l’appelais si bien, venant même lui murmurer qu’il allait beaucoup me manquer et que j’espérais quand même le revoir un jour.

Et puis l’heure était venue. Les affaires de Jaffa était prête, et lui aussi était prête à partir d’ailleurs. Et après avoir échangés quelques banalités, l’homme partit, avec Jaffa. J’avais un gros pincement au cœur. D’ailleurs, peut-être que si j’avais été seule j’aurai versé quelques larmes. « Je…je vais rentrer, je pense que c’est le mieux » oui rentrer et pourquoi pas aller boire un verre, un truc bien fort histoire de me requinquer tient.

Matteo avait aidé le type à charger tout ce qu'il y avait dans la voiture et en avait profité pour dire un dernier petit mot à Jaffa, loin des regards de tout le monde et puis il avait regardé la voiture s'en aller quelques secondes avant de rentrer à la maison et de refermer la porte derrière Cassia.

Ca lui avait fait mal au coeur de voir le chien partir et donc quand Cassia lui fit savoir qu'elle allait s'en aller, ça augmenta encore sa douleur. Il allait vraiment se retrouver seul alors étrangement il lui répondit. "- Tu es sur ? tu ne veux pas rester encore un peu, il faudrait qu'on parle de cette histoire de loyer et de meubles." pas qu'il voulait qu'elle vide la maison juste qu'il cherchait une excuse pour ne pas qu'elle s'en aille déjà parce que la solitude lui pèserait vraiment beaucoup ce soir si elle partait déjà. Mais bien sur, si elle partait il n'allait pas non plus l'empêcher ou même le retenir, juste que ça lui ferait mal une fois encore. "- Mais on peut le faire une autre fois si tu préfères." il ne voulait vraiment pas la forcer.

Voilà Jaffa était partit, et une once de tristesse s’était installée soudainement. J’étais triste, Matteo était triste, mais personne ne le disais clairement à voix haute. Alors pour ne pas craquer, et pour éviter de repenser à tout cela, j’avais dis à Matteo que j’allais y aller. Et ce dernier me demanda si j’étais certaine, et si je ne voulais pas rester un peu. Rester pour parler des meubles et du loyer de la maison. Même pas juste comme ça, pour parler un peu les deux ? Il voulait que je reste juste parler des meubles, encore. Génial… Alors je posai mon regard sur lui « Si, si tu veux » J’aurai aimé davantage qu’on parle d’autre chose, mais apparemment ce n’était pas le cas de Matteo. Alors je repris « Je sais que tu veux que je récupère mes meubles mais je ne peux pas les stocker pour le moment… Mais je pourrai essayer de m’arranger, demander à des amis ou bien louer un garde meuble en attendant... Promis je vais essayer de m'en occuper rapidement pour ne pas que tu sois dérangé » Surtout que je n’avais pas encore de chez moi, j’avais passé quelques appels, et je devais normalement visiter des appartements mais pas avant la fin de semaine prochaine.

Matteo ne voulait juste pas se retrouver tout seul, mais ça Cassia ne semblait pas le comprendre, c'était juste une excuse cette histoire de meuble. Parce que si elle partait là maintenant, Matteo serait tout seul et ce serait vraiment difficile pour lui à gérer. Cette maison il commençait à ne plus du tout l'apprécier. Il avait vécu beaucoup de belles choses ici mais maintenant c'était devenu vide, lugubre, et il passait son temps à ressasser le passer, donc sans Jaffa c'était encore pire et ça il le savait, le sentait.

"- Je t'offre un truc à boire si tu veux ? moi je me prend un truc." et il en avait besoin, un truc fort, quelque chose qui lui ferait penser à autre chose, donc il chercha dans le placard ce qu'il pourrait bien boire. Il n'y avait pas beaucoup de bouteilles d'alcool fort dans la maison, mais il y en avait quand même. "- Je sais que tu ne peux pas les stocker, je l'ai bien compris ça." et il trouva une bouteille de whisky et la sortie, puis il sortit deux verres en attendant de savoir ce qu'elle voulait boire. "- C'est juste que je ne vais pas rester ici. Cette maison est trop grande, trop vide pour une personne seule...." Matteo se servit largement "- Maintenant que Jaffa est partit qu'est ce que tu veux que je fasse dans une maison pareil ?" ce n'était pas un reproche juste une constatation.

Après le départ Matteo voulait parler. J’avais espéré que le sujet de conversation serait assez léger mais non. Apparemment il voulait parler encore des meubles de la maison et du loyer. Alors je n’avais pas refusé, déjà la dernière fois la conversation avait coupé court car on était au travail, alors bon. Et quand il me proposa un truc à boire, je répondis « Oui, volontiers » à croire qu’il lisait dans mes pensées là. J’avais donc dit à Matteo que j’essaierai de me débrouiller pour débarrasser mes meubles, que je trouverai bien un endroit pour les stocker en attendant. Alors oui je me répétais car je l’avais déjà dit à Matteo que stocker tout cela allait être difficile pour moi, et quand il sortit deux verres et une bouteille de whisky, je dis simplement « Mets-moi la même chose, s’il te plais » je n’allai pas faire la difficile. Puis Matteo m’expliqua ensuite qu’il n’allait pas rester ici, car la maison était trop grande et trop vide pour une personne. Puis il continua en me demandant ce qu’il allait faire dans une maison pareil maintenant que Jaffa était partit. Et voilà cette fichue culpabilité qui revenait de plein fouet. Baissant légèrement le visage, je finis par répondre « Je comprends… » oui ce qu’il disait n’était pas insensé. « La vie est étrange parfois. Toi, tu cherches à quitter cette maison, et moi je me démène comme une dingue pour trouver un logement correct… » étrange ou plutôt mal faite. Mais bon c’était comme ça. Je pris ensuite le verre pour tremper mes lèvres dedans et prendre une gorgée.

Cassia semblait d'accord sur le fait de boire la même chose que lui, ça l'arrangeait du coup, comme ça il n'aurait pas besoin de chercher autre chose. Y'avait surement autre chose, juste qu'il avait un peu la flemme de chercher à vrai dire. Donc il fut bien content qu'elle prenne pareil que lui. Il remplit donc deux verres tout en discutant, enfin en lui expliquant qu'il faudrait vraiment qu'elle trouve une solution pour ses affaires parce qu'il ne comptait pas rester dans la maison trop longtemps. Aussitôt qu'il aurait trouvé quelque chose, même tout petit il partirait d'ici. Son but n'était pas de la faire culpabiliser, jamais de la vie, mais juste qu'elle comprenne que maintenant Matteo ne pouvait pas rester dans une maison aussi grande alors qu'il était seul, c'était ridicule et beaucoup trop cher en plus.
Il bu à son tour avant de lui dire. "- Si tu veux la maison..." l'air de dire si t'as envie de vivre ici, toute seule, ça ne me dérange pas. Mais il est clair qu'ils ne pourraient pas cohabiter ça serait vraiment trop bizarre comme situation.

Matteo ne souhaitait pas rester vivre dans cette maison. Et je pouvais aisément le comprendre. A sa place je ferais sans doute pareil. Mais quel dommage, cette maison était vraiment très belle. Et dire que moi je peinais à essayer de trouver un logement digne de ce nom. Mais je ne pouvais pas non plus prendre tout mon temps si Matteo voulait partir d’ici. Je n’avais pas le droit d’être égoïste. Puis Matteo me fit comprendre que si je voulais la maison, c’était possible. Je fus un peu étonnée quand même. Accepter ne serait pas une mauvaise idée, mais il fallait être réaliste, le loyer était assez conséquent et en plus entretenir une maison toute seule, en étant une femme en plus, c’était difficile. « C’est gentil, cette maison est vraiment très bien en plus mais…je ne pourrais pas m’en occuper seule, il faut être réaliste » déjà par manque de temps, et aussi il y avait certains travaux à faire dans une maison, des travaux que je ne me sentais pas capable d’exécuter seule. Et puis demander toujours à droite ou à gauche, non merci. « Je vais faire en sorte de commencer des visites d’appartements la semaine prochaine, pour les meubles je vais m’arranger alors quand tu voudras commencer à déménager tu n’auras qu’à me le dire. Et bien sûr, en attendant je continue à payer ma part du loyer. C’est normal » oui et je ne reviendrai pas dessus, pour moi c’était normal après tout.

Matteo n'était pas contre lui laisser la maison, de toute façon lui voulait partir alors si elle estimait se sentir bien ici elle pourrait venir, ce n'était pas lui qui allait l'empêcher. Lui, avait trop de souvenirs ici, c'était trop lourd pour lui mais vu qu'elle ne se souvenait plus de rien ça ne pourrait pas vraiment la déranger de vivre là. Mais comme il le pensait elle refusa, chose logique, une seule personne ne peut pas se payer une telle maison. Et quand elle ajouta qu'elle allait continuer à payer le loyer Matteo grimaça, c'était un sujet sensible de toute façon. "- Il faut déjà que je trouve quelque chose moi aussi et ça sert à rien que tu paie le loyer, tu vis pas ici..." et il soupira terminant son verre d'ailleurs. Il avait bu un peu vite mais bon, les circonstances, la conversation tout ça ce n'était pas évident, c'était même compliqué pour lui, contrairement à elle il se souvenait de tout.

Il se servit un autre verre tout en regardant Cassia, attendant qu'elle lui dise si elle en voulait encore ou non. "- Et faut pas que tu culpabilise, c'est pas ta faute... j'peux pas rester là c'est tout... y'a trop de souvenirs... que je peux même pas partager.." et Matteo avala à nouveau tout le contenu de son verre d'un coup. Il en avait besoin, il avait besoin de se lâcher un peu. Ce n'était sans doute pas le bon moment et surtout pas la bonne personne en face, mais il était chez lui, il n'avait pas besoin de prendre la voiture, chose qu'il n'aurait pas pu faire s'il était sortit dans un bar.

Garder la maison ? L’idée était bonne mais je devais être réaliste je ne pourrais pas m’en occuper toute seule. C’est du travail quand même de s’occuper d’une telle maison, alors seule ça allait être compliqué. Et puis bon, ça pouvait aussi paraitre un peu étrange que je garde la maison alors que Matteo lui voulait la quitter. Quoi qu’il en soit je ferais mon possible pour vider rapidement mes meubles, mais en attendant je tenais à continuer à payer ma part du loyer, cela me semblait plus que normal. Mais encore une fois Matteo ne semblait pas d’accord. Pour lui je n’avais pas à faire ça car je ne vivais plus ici « Oui mais je vivais ici avant. Cette maison on a dû la choisir ensemble et on s’était mis d’accord pour payer les frais ensemble. Je ne peux pas te laisser toutes les charges juste parce que j’ai décidé de partir…Je ne toruve pas ça correct » non ça ne se faisait pas, j’étais partis certes mais je devais assumer.

Puis quand Matteo se resservit un verre, je le laissai faire mais déclinant un autre verre pour moi. Je n’avais pas encore terminé le mien en plus. Matteo ajouta ensuite que je ne devais pas culpabiliser. Alors quoi ça se voyait tant que ça ? Ou non plutôt il devait s’en douter car il me connaissait très bien. Et ce qu’il ajouta me fis un peu de peine, je le regardai boire son verre cul sec. Et avant qu’il ne fasse quoi que ce soit je posai ma main sur la sienne pour lui retirer son verre. Il avait déjà bu deux verres rapidement, c’était beaucoup. Mais ce qui me préoccupais le plus c’était ce qu’il venait de dire « Si tu peux les partager ces souvenirs…Avec moi » dis-je en posant mon regard dans le sien « Tu sais, j’aimerai tant avoir des souvenirs d’ici, de toi, de nous… » mais le problème c’est que jamais on en avait réellement parler. Au lieu de ça, j'étais rester dans le flou.

C'est vrai que le verre de Cassia était encore plein, mais il ne le connaissait pas tant que ça en faite, alors elle pouvait le surprendre en acceptant qu'il le remplisse à nouveau. Et comme il le pensait elle refusa, ce qui ne l'empêcha pas lui de remplir le sien et de le vider d'un coup. Ca lui faisait du bien, sans lui en faire, juste qu'il en avait besoin. C'était dur, elle ne pouvait pas imaginer à quel point c'était dur de faire comme si tout allait bien, de bosser avec elle, d'essayer d'être son ami alors que dans le fond il n'avait envie de rien de tout ça. S'il avait eu le choix il aurait quitté la ville pour oublier, oublier le fait qu'il était célibataire sans même l'avoir désiré, le fait que sa vie était fichue, leurs projets tombés à l'eau. Tout ça c'était compliqué et Matteo était pas le genre à raconter sa vie non plus, du moins ses sentiments, il avait déjà du mal avant alors maintenant...

Le problème c'est que quand elle posa sa main sur celle de Matteo, Matteo posa les yeux sur elle et sentit d'un coup toute cette tristesse l'envahir quand elle lui dit qu'il pourrait les partager avec elle ses souvenirs. Son regard se troubla et sa gorge le serra. C'était horrible ce qu'elle venait de dire, comment partager avec elle des choses qu'ils avaient vécu ? Matteo pouvait pas faire ça, le peu qu'il avait déjà essayer ça n'avait servit à rien. Il y eut un léger silence avant de Matteo le brise en lui disant "- C'est pas possible Cassy... tu pourras jamais en avoir de nous... sauf si tu retrouves la mémoire.." et son regard se fit fuyant, cherchant où elle avait bien pu poser son verre, mais sa voix trahissait son état, mais peu être qu'elle ne remarquerait rien après tout elle ne le connaissait pas aussi bien que l'ancienne Cassia.

Je trouvais ça plus que normal de continuer à payer le loyer de la maison. Après tout je n’avais pas le droit de laisser toutes les charges à Matteo, ce n’était absolument pas correct. Et je ne changerai as d’avis. Je pouvais être têtue, et ça il devait le savoir.

Puis, quand je le vis boire un second verre d’un coup, je décidai de lui retirer son verre délicatement. Lui disant que si il pouvait partager ses souvenirs et avec moi. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? C’est peut-être ce dont j’avais besoin, m’imaginer certains épisodes, certains souvenirs. Il eut alors un léger silence, mais Matteo finit par le briser en me disant que ce n’était pas possible. Et mon cœur loupa un ou deux battements en l’entendant m’appeler Cassy. Pourquoi ça sonnait si bien venant de lui ? Mais ce qu’il ajouta ensuite me fit mal, je ne pourrais jamais avoir de souvenirs de nous deux sauf si je retrouvai la mémoire. « J’aurai pu au moins imaginer… » oui, imaginer comment c’était avant. Puis observant Matteo, je remarquai bien que son regard était fuyant. Et c'était encore ma faute. « Je suis désolé, je voulais pas… » je ne voulais pas quoi ? Le rendre triste ? Mal à l’aise ? Oui tout ça en fait « J’ai l’impression que quoi que je fasse ou quoi que je dise je te fais du mal... je suis vraiment désolé » oui c'était vraiment insupportable cette idée de lui faire du mal.

Matteo ne voulait pas se prendre la tête avec Cassia pour des détails, de toute façon il ferait ce qu'il faut pour quitter la maison rapidement donc elle n'aurait plus à payer et puis le sujet serait clos. Juste qu'il n'avait pas pensé qu'elle voudrait qu'il partage les souvenirs dont venait de parler avec elle.
Ce n'était pas simple comme demande, parler de choses qui font mal, surtout maintenant ce n'était pas simple pour lui. Parce que quand elle passerait cette porte il serait tout seul avec tous les souvenirs qu'ils auraient pu partager. Alors, oui, Matteo fut submergé par l'émotion et lui fit comprendre que ça serait à rien, parce qu'elle s'en souvenait pas donc qu'en parler ne changerait rien. Sans doute qu'il avait tors, parce que oui elle aurait pu imaginer mais lui ça lui aurait fait mal. Et rien que le fait qu'elle s'excuse c'était agaçant. C'était difficile et agaçant. Matteo ne savait pas comment il devrait réagir à tout ça. "- Arrête de t'excuser sans arrêt Cassy ! C'est pas toi qui me fait du mal, c'est la situation..." et Matteo prit une longue inspiration "- Bien sur que je pourrais te raconter des tonnes de souvenirs, mais ça te donnerait quoi d'imaginer... des regrets ?" et le regard de Matteo se posa à nouveau sur Cassia, ce demandant bien ce qu'elle pourrait répondre à ça.

Même si au travail ça semblait aller, la situation restait malgré tout bien difficile. J’avais l’impression de faire souffrir Matteo quoi que je fasse ou quoi que je dise. C’était peut-être pour cela qu’il ne voulait pas parler, pas évoquer des souvenirs. Pourtant, j’aurai vraiment aimé avoir des souvenirs du moins essayé d’imaginer certaines choses. Puis Matteo me demanda d’arrêter de m’excuser sans arrêt, que ce n’était pas moi qui lui faisait du mal mais la situation. Oui je m’étais excusé à plusieurs reprises sans même m’en rendre compte, mais je me sentais tellement mal vis-à-vis de tout cela. Sur le coup j’avais presque envie de m’excuser pour l’avoir agacé, mais il ne valait mieux pas. Matteo ajouta ensuite que oui il pourrait me raconter des souvenirs, des tonnes des souvenirs mais il me demanda ce que ça me donnerait d’imaginer. Des regrets ? Je fronçai légèrement les sourcils « Des regrets d’avoir perdu une vie merveilleuse oui sans doute » oui car je ne regretterai sans doute pas d’avoir commencé à faire ma vie avec lui, ça non « Ou peut-être l’envie de récupérer cette vie » oui tout simplement, me donner l’envie, la volonté plus que tout d’essayer de me souvenir, d’imaginer, de me battre pour récupérer cette vie, ma vie.

Matteo la regarda et fut un peu surpris par sa réponse, d'ailleurs il ne pu s'empêcher de lui dire "- Elle n'était pas si merveilleuse que ça notre vie tu sais...." après tout ils n'étaient qu'un couple normal avec des hauts et des bas. Rien d'extraordinaire, ils avaient des prises de tête comme tout le monde et l'attitude de Matteo avec le fait qu'il garde tout pour lui y était pour beaucoup. Il avait du mal à croire qu'elle puisse penser ça, que leur vie était merveilleuse et tout ça. Et pour ce qu'elle ajouta ensuite Matteo ne dit rien sur le coup, parce qu'il ne s'attendait pas à ça du tout de sa part.

Alors, il récupéra son verre et le remplit à nouveau, un peu moins cette fois-ci et en but une grande gorgée mais il en restait encore au moins pour une fois et ce n'est qu'à ce moment là qu'il rebondit sur ce qu'elle avait répondu. "- C'est pas vraiment l'impression que tu donnes tu sais..." ce n'était pas méchant, mais vu ce qu'elle avait dit, jamais il n'avait eut cette impression justement. Elle n'avait jamais rien fait qui laissait penser qu'elle avait envie de revenir en arrière, de tenter. C'était justement ce qu'il avait espérer lui jusqu'à ce qu'elle décide de partir.

Matteo pensait que me raconter tous un tas de souvenirs allait me faire avoir des regrets. Mais quel genre de regrets exactement ? Cela il ne l’avait pas précisé. Alors oui peut-être que ça allait me donner des regrets, des regrets car j’allai me rendre compte que j’avais perdu une vie merveilleuse. Car oui, avec le peu qu’on m’avait dit j’avais l’air de vivre une très belle histoire avec Matteo. Mais ce dernier m’annonça qu’elle n’était pas si merveilleuse que ça. Bon, ben dans le genre je dis haut et fort que ma vie est pas super génial, Matteo pouvait recevoir un prix. Pourtant quand on m’en avait parlé, on n’avait cessé de me dire qu’on s’entendait bien, qu’il y avait une belle complicité. Et encore plus avait des projets de famille. « C’est ce que j’avais cru comprendre pourtant » ben oui quand on est ainsi avec un homme, et qu’on fait des projets, et que en plus niveau travail ça roule. C’est ce que j’appelle avoir une belle vie.

Mais ce n’est pas tout, peut-être que ça m’aurait donné l’envie de reconquérir cette vie justement. Matteo ne réagit pas tout de suite à cela, préférant avant se resservir un verre. Mais ce qu’il me dit ensuite, me fit mal. Beaucoup de mal. « Tu penses vraiment ce que tu dis ? » dis-je en le regardant. Mais la réponse était évidente. « Oui bien sûr tu le penses, ce n’est pas la première fois que tu sous-entend ce genre de chose… » dis-je simplement. Oui j’avais fait la question et la réponse. « Tu te trompes. D’ailleurs, comment tu peux penser une telle chose ? Tu n’es pas à ma place, tu ne sais pas ce qui se passe là-dedans » dis-je en pointant ma tête avec mon index. « Tu oses insinuer que je ne veux pas récupérer ma vie d'avant, notre vie mais c'est toi qui dit clairement que cette vie n'était pas des plus merveilleuses et c'est toi qui a mis des distances entre nous en premier » oui, après l'accident j'avais souhaité faire comme avant, en espérant que cela me rappelle des souvenirs mais c'est Matteo qui avait tout de suite voulu instaurer quelques distances en attendant que ça aille mieux. Le problème c'est que je n'avais pas retrouvé la mémoire.

Oui non mais de là à dire qu'elle était merveilleuse, c'est surtout le mot qui ne collait pas avec ce qu'en pensait Matteo. "- Bien sur, elle était bien notre vie.." trop tard pour se rattraper mais il est clair que le mot ne collait pas d'après lui. On ne pouvait pas dire que c'était merveilleux, tout n'était pas rose et ils n'étaient pas sur un petit nuage dans un monde de bisounours. Mais trop tard le mal était fait.

Et bien sur ce qu'il dit ensuite n'était pas là pour la blesser ou la vexer, juste que c'était ce que Matteo pensait. Ce qui lui avait fait le plus de mal d'ailleurs. Et voilà que ce qu'elle disait sonnait les reproches et dans le fond elle n'avait pas tors non plus. Mais disons que du point de vue de Matteo c'était différent. Il n'avait pas fait ça pour l'éloigner mais au contraire pour qu'elle se sente mieux, pas forcé, coincé dans une relation dont elle ne voulait peu être pas. Et plus elle parlait et plus il se rendait compte que finalement elle avait peu être raison, du moins en partit. Il posa son verre et répondit à ce qu'elle venait de dire parce que ça sonnait comme des reproches et dans le fond ça l'était. "- Oui, j'ai mis une distance entre nous. Par respect pour toi ! Parce que je me voyais mal dormir dans le même lit que toi, te prendre dans mes bras ou t'embrasser comme si de rien n'était, comme si tu te souvenais de tout. J'ai pas voulu t'imposer ma présence parce que tu ne te souvenais même pas de moi, de nous, même au travail. C'était trop bizarre comme situation, je voulais pas m'imposer, je voulais pas faire comme si tout allait bien entre nous alors que la dernière chose dont tu te souvenais c'est de nous en train de flirter dans les gradins du stade de foot ! Tu t'imagines te réveiller en pleine nuit et te rendre compte que le type à côté de toi tu sais même pas si c'est ?!!" Oui, Matteo avait un peu haussé le ton parce que s'en était trop pour lui. Devoir se justifier de ce qu'il avait fait alors qu'il avait pensé le faire pour de bonnes raisons, pour lui éviter de se sentir coincé. Il n'avait jamais refusé de l'embrasser, juste qu'elle ne lui avait jamais donné son feu vert, son autorisation. C'est ça qu'il avait attendu en vain, son autorisation pour aller de l'avant pour pouvoir avoir des gestes tendres, pour essayer d'être à nouveau son compagnon.
Oui, Matteo s'était sentit comme un étranger et c'était bien ce qu'il était à ce moment là, un étranger dans une relation qui n'avait plus lieu d'être.