I feel even closer - Matteo

Depuis quelques jours, l’équipe était sur une affaire assez importante. On surveillait à tour de rôle un suspect qui selon des sources était dans un trafic important de drogue. De la drogue certes, mais de la mauvaise drogue qui avait déjà tué quelques personnes. Et cette fichus drogue circulait encore, alors le sergent avait mis la priorité sur cette affaire. Nous avions deux équipes de notre service : Simons et Hampton, et Matteo et moi. L’équipe de Baker travaillait également dessus, mais on ne les croisait que rarement au final. On avait passé la journée au travail, et là en cette fin d’après-midi nous devions à présent prendre la relève. La planque avait lieu dans un tout petit appartement, non loin de celui du suspect. Et non loin de là on pensait qu’il avait un garage qui lui servait de laboratoire pour fabriquer sa drogue. Matteo et moi devions y aller donc et y rester tout la nuit jusqu’au lendemain matin.

Une fois arrivés sur place, je frappai à la porte de l'appartement, du moins si on pouvait appeler ça comme ça car c'était vraiment petit et un peu à l'abandon aussi. Et c’est Baker qui ouvrit la porte « Ah c’est vous la relève, c’est pas trop tôt » bon niveau accueil il y avait mieux. Je pris alors mon sac et entrai de l’appartement « Vous avez du nouveau ? » et Baker me répondit « Non, ça a été le calme plat toute la journée » dit-il en rangeant ses affaires alors que son collègue faisait de même. Ils étaient pressés de partir apparemment.

Matteo et Cassia devaient planquer durant toute la nuit et prendre la relève des deux autres. Et comme il savait qu'ils devraient manger à un moment où à un autre et bien Matteo était passé prendre à manger avant d'arriver, tout simplement. Un sac à dos dans une main et gros sachet de nourriture dans l'autre. Etant donné qu'ils venaient juste après le travail et qu'ils passaient la nuit là fallait bien qu'ils mangent alors il avait fait ce qu'il fallait pour ça.

Une fois à l'intérieur les autres se préparèrent à partir et Cassia demanda des nouvelles de l'enquête, histoire de voir s'ils avaient des choses à voir en particulier ou non. Apparemment ça avançait doucement ce qui justifiait qu'ils bossaient ce soir. "- Ok. Ben passez une bonne nuit alors." "- Oui, c'est clair que nous on va bien dormir cette nuit ce qui ne sera pas votre cas. Le matelas et pourri." répondit Hampton en riant, sans doute qu'il avait du s'y allonger et qu'il l'avait remarqué.

Ils finirent par quitter l'appartement, Matteo alla vérifier derrière eux et fermer correctement la porte à clef, histoire d'être tranquille pour la planque toute la nuit. Et une fois fait il revient vers Cassia et lui dit. "- T'as faim ?" parce que lui comptait bien manger maintenant, peu importe qui serait à l'écoute pour la surveillance.

On venait d’arriver sur le lieu de la planque. On devait prendre le relai, et Baker nous avait donné un accueil assez froid. Je savais que ce n’était pas la grande amitié entre lui et Matteo mais bon quand même. Après tout on était dans sur la même enquête. Je lui avais demandé quand même si il y avait eu du nouveau, mais apparemment ça avait été très calme. Ils avaient donc dû s’ennuyer à mourir. Et apparemment dormir ici n’allait pas être simple, car selon les dires le matelas était pourri. Génial, ça promettait… « Bonne nuit » dis-je aux collègues avant qu’ils ne partent.

Et alors que Matteo refermait à clé derrière eux, je retirai ma veste et posai mes affaires pour me mettre à l’aise. Matteo me demanda si j’avais faim « Oui c’est pas de refus » dis-je en me mettant prête quand même pour surveiller les allers et venus et écouter ce qu'il pouvait se passer. « C'est pas du chaud ici... » dis-je en vérifiant le chauffage d'appoint qui était bel et bien en marche.

Il est clair qu'ils n'étaient pas venu pour dormir, mais disons qu'ils auraient pu tout de même avoir quelque chose de correct, étant donné qu'ils allaient se relayer pour surveiller autant que celui qui se repose profite du peu de sommeil qu'il aurait. Enfin, c'était comme ça. De toute façon ils n'avaient pas le choix et devraient faire avec. Matteo se mit un peu à l'aise aussi mais commença à sortir ce qu'il fallait pour manger, tout simplement parce qu'il avait déjà une journée de travail sur le dos et qu'il avait tout simplement faim. Et comme Cassia semblait du même avis il sortit le contenu du sac et déposa tout ça sur la table qui elle semblait assez propre. Quoi que Matteo ne poserait pas directement sa nourriture dessus. "- Je dois avoir une couverture dans la voiture j'irai la chercher tout à l'heure en sortant nous chercher quelque chose de bien chaud à boire." bien sur pour lui se serait un café sans même chercher plus loin, un bon long et grand café bien chaud.
Et il commença à déballer son hamburger et croqua dedans tout en piquant des frites de son paquet de frites.

Les collègues étant parti, la planque commençait réellement. Matteo m’avait demandé si j’avais faim, j’avais accepté de manger. Je n’avais pas une faim de loup mais bon je n’allai pas refuser de manger un morceau. Mais avant je m’étais mis en condition pour pouvoir surveiller l’appartement du suspect. Et j’avais aussi remarqué qu’il ne faisait pas très chaud et pourtant le petit chauffage installé marchait bel et bien. D’ailleurs je fis remarquer à Matteo qu’il faisait pas très chaud, et il me répondit qu’il avait une couverture dans sa voiture et qu’il irait la chercher « Ah super » dis-je simplement. Oui je pense ne pas cracher dessus. Puis Matteo sortit le contenu du sac, et je commençai alors à piquer deux-trois frites « Bon appétit » je pris ensuite une gorgée de soda « C'est vrai que c'est pas terrible ici...» dis-je en observant les lieux.

"- D'ailleurs tu me diras ce que tu veux boire." comme ça il n'aura pas besoin de l'ennuyer quand il ira, juste la prévenir qu'il part pour quelques minutes et puis voilà. De toute façon elle fermera la porte à double tour après son départ, comme ils vont quand ils sont en planque dans des endroits comme celui-ci.
Ils mangèrent donc et Cassia semblait quand même avoir faim, preuve qu'elle allait mieux déjà, elle n'avait pas reparlé de ses rêves depuis l'autre fois. Mais Matteo était toujours en train de se torturer l'esprit en se demandant si elle allait finir par se décider. Elle lui avait demandé de l'attendre sans lui demander mais rien ne venait alors ce n'était pas simple pour lui.
"- C'est juste une planque pas un hôtel 4 étoiles." à croire qu'elle ne se souvenait plus que c'était déjà merveilleux d'être là plutôt que planquer dans la voiture par exemple, en pleine nuit ce n'est jamais marrant et surtout pas confortable. Alors ils devaient s'estimer heureux là franchement. "- Ca pourrait être ton futur appartement." c'est ce qu'il dit en souriant, amusé par le fait que forcément elle allait grimacer rien qu'à cette idée. Mais avec un bon coup de ménage, une touche féminine dans la déco l'endroit pourrait être sympa. "- En tout cas moi ça m'irait si c'était mieux situé et propre bien entendu." d'ailleurs à première vue ça semblait plus grand que son ancien appartement.

Si Matteo avait une couverture dans la voiture, c’était bien. Et ça ne serait pas de refus ça c’est clair. Et quand Matteo me dit de lui dire ce que je voudrais boire par la suite je répondis « Un grand café, ça sera parfait » mais bon il devait s’en douter quand même. Rapidement après avoir vérifié le matériel, on avait commencé à manger. J’avais souhaité un bon appétit à Matteo avant de piocher quelques frites à mon tour. Je n’étais pas une grande fan de ce genre de nourriture mais de temps en temps ça faisait du bien. Et puis là ça dépannait bien, il fallait l’avouer.

J’avais ensuite dit que l’endroit n’était pas terrible, Matteo me dit alors que c’était juste une planque pas un hôtel quatre étoiles. Bon d’accord mais ce n’était pas terrible quand même. Et quand il me dit que ça pourrait être mon futur appartement. Et je vis à l’expression de son visage qu’il plaisantait. Je souris légèrement « Certainement pas. C’est trop…petit » finis-je par dire simplement en souriant de bon cœur. Oui trop petit ça c'est clair. « Je pourrais pas y mettre toutes mes affaires, et puis il n'y a pas de baignoires » oui j'aimais bien avoir une douche et la possibilité de prendre un bain aussi. Je n'en prenais pas tout le temps, surtout quand j'étais fatiguée ou tendue. Et je fus surprise quand Matteo m'avoua que si c'était plus propre et mieux situé ça pourrait lui aller «Vraiment ? Tu ne t'y sentirais pas trop à l'étroit ? » demandai-je par curiosité.

Comme il s'en doutait déjà elle lui confirma qu'elle prendra un grand café comme lui. Mais il préférait demander parce qu'elle avait quelque peu changé depuis son accident, alors ne voulant pas faire d'erreur ou la vexer il préférait être sur de lui.

Ils continuèrent de manger tout en gardant un oeil sur les caméras et différents appareils d'écoute. Mais discutaient malgré tout et Matteo la taquina un peu en lui disant qu'elle pourrait très bien vivre là et bien sur il ne pu pas aller jusqu'au bout. Et rien qu'à voir sa réaction il se mit à rire légèrement avant de se remettre à manger et d'ajouter que ce genre d'appartement lui irait bien à lui. Et la réponse qu'elle lui fit montrait bien qu'elle n'avait vraiment aucun souvenir de leur relation avant cet accident. "- Non, je crois qu'il est aussi grand que mon ancien appartement, à peu près." et haussa les épaules. Il est clair qu'il avait voulu déménager lorsqu'ils étaient les deux parce que justement c'était trop petit pour deux, mais là de toute façon il serait à nouveau seul, donc ça ne serait pas gênant. Et puis vu qu'il était encore et toujours amoureux d'elle il n'était pas prêt de se trouver quelqu'un et n'avait de toute façon pas envie de chercher, alors ça voulait dire qu'il resterait encore longtemps seul.

Moi vivre dans ce genre de logement ? Non pas question. J’ai toujours eu besoin d’espace, et là dans ce genre d’appartement je ne me sentirais pas à l’aise. Et cela fit rire Matteo. Oui il devait bien savoir que je ne pourrais pas vivre dans une superficie comme celle-là. Et ça me faisait plaisir de le voir rire légèrement. Je ne savais pas trop où j’en étais, et le fait que Matteo ne pose pas de questions m’arrangeait bien. Je lui avais demandé de m’attendre, et je n’avais pas eu de réponse claire, mis à part le fait qu’il m’avait confirmé que c’était égoïste de demander cela. Et depuis plus rien. Je fus surprise quand Matteo me dit que ce genre de logement pourrait lui convenir si c’était mieux placé et plus propre. N’était-ce pas trop petit ? Apparemment non car Matteo me dit qu’il était aussi grand que son ancien appartement. Donc non ce n’était pas trop petit pour lui. Cet ancien appartement j’avais certainement dû le voir, mais aucuns souvenirs. Encore une fois.

Je continuai ensuite de piocher quelques frites par-ci par-là. Mais cela avait suffit pour me rassasier. Je n’avais pas une faim de loup de toute façon. Alors je dis à Matteo « Tu peux prendre le reste si tu veux » dis-je en désignant ma part. Apparemment il ne manquait pas d’appétit. Et puis après tout on avait eu une grosse journée aussi.

Matteo essayait tant bien que mal de se montrer détacher tout en parlant avec elle de choses un peu plus personnelles, comme l'appartement qu'il avait avant. Pas la peine de montrer une pointe de regret que ce soit pour ça ou pour le reste, après tout elle ne semblait pas vouloir se décider pour quelque solution que ce soit. Même pour ce fameux appartement qu'elle voulait prendre, tout en sachant que Matteo allait finir par quitter la maison elle ne semblait pas vraiment prendre de décision. Elle pourrait toujours lui dire qu'elle aimerait revenir, prendre la chambre libre et voir comment les choses se passaient entre eux, après tout ils avaient déjà recoucher deux fois ensemble. Mais rien ! rien du tout et ça, c'était franchement démoralisant pour Matteo qui n'espérait plus rien maintenant. Malheureusement il n'arrivait pas non plus à se détacher d'elle et essayer de trouver le courage d'aller voir ailleurs.

Et quand elle lui dit qu'il pouvait finir de manger ce qu'il restait il ne se fit pas prier, de toute façon il n'avait rien d'autre à faire pour le moment alors autant profiter d'un bon repas. Même si y'avait meilleure comme bouffe.
Après avoir terminé de manger il rangea tout et attrapa sa veste et ses clefs de voiture pour aller leur chercher le fameux café bien chaud dont il avait parlé tout à l'heure et la couverture qu'il prendrait dans la voiture. Laissant Cassia seule et s'assurant qu'elle refermait bien la porte à clef derrière lui. "- Je frappe trois fois quand je reviens." Comme ça elle savait qu'il s'agissait de lui et pas d'un autre.

Encore une fois ça me faisait du bien de pouvoir parler avec Matteo, et même plaisanter. Même si au début ça avait été très difficile, j’appréciais beaucoup sa compagnie maintenant. Et c’était un lieutenant formidable, avec lui comme partenaire je me sentais en sécurité. J'étais bien quand j'étais avec lui, il avait ce côté très rassurant, et j'appréciais sa personnalité. Mais je voulais être sûre de moi, pour ne pas lui donner de faux espoirs. Alors je prenais encore du temps. Et après avoir mangé un peu, j’en avais terminé pour ma part alors j’avais dit à Matteo que si il le voulait il pouvait prendre le reste. Et Matteo ne se fit pas prier. J’avais remarqué qu’il avait généralement bon appétit. Et ce soir c’était encore le cas.

Puis Matteo se mit à ranger et ensuite se préparer pour sortir nous chercher deux bons cafés. Il m’informa qu’l frappera trois fois à la porte quand il reviendra. « D’accord, à tout de suite » dis-je en le laissant filer. Et bien sûr je pris bien soin de fermer la porte à clé après qu’il soit partit. Puis je vins me remettre au travail, regardant les écrans et écoutant si quelque chose d’intéressant se passait mais pas grand-chose pour le moment.

Matteo s'arrêta au café qu'il avait vu en venant et prit donc deux grands cafés noirs bien chaud qu'il rapporta avec lui. Et une fois sur le parking il sortit de la voiture avec les deux cafés et attrapa la couverture qu'il avait promis à Cassia puis se rendit jusqu'à l'appartement et frappa comme il l'avait dit, trois fois. Il attendit un peu qu'elle vienne lui ouvrir et ensuite s'engouffra dans l'appartement et la laissa fermer la porte.
Il déposa les deux cafés sur la table et alla poser la couverture sur la chaise qui était libre. Cassia en ferait ce qu'elle en voudrait. Quand à lui il prit son café et alla s'installer près des appareils d'écoute pour jeter un oeil. "- Alors quelque chose de neuf ?" On sait jamais il aurait pu se passer quelque chose durant son absence.

Matteo était partit nous chercher deux cafés, et normalement il devait remonter aussi avec la couverture qu’il avait dans sa voiture. Pendant ce temps-là je m’étais de nouveau installé près des écrans pour surveiller l’appartement du suspect. Mais pour le moment il y avait peu de mouvements.
Ce sont trois coups donné à la porte qui me sortirent de mes pensées. Trois coups. C’était donc Matteo. Alors je me levai pour aller lui ouvrir. Le laissant entrer je refermai la porte après. J’observais Matteo poser la couverture sur une chaise et les deux cafés sur la table « Ah super, merci » dis-je en prenant le café et la couverture. Et quand Matteo me demanda si il y avait du nouveau je répondis simplement « Non, c’est le calme plat » . Je pris ensuite de nouveau place sur une chaise près des appareils, posant mon café non loin de moi, je mis la couverture autour de moi sur mes épaules pour me réchauffer un peu « Je sens que la nuit va être longue » dis-je avant de prendre une gorgée de café.

Matteo avait donc fait la petite course dont il avait parlé et était à présent de retour son café en main. Il attendait les indications de Cassia sur ce qui avait éventuellement pu se passer durant son absence. Mais apparemment il n'y avait rien eu. Donc voilà où ils en étaient. Il observa Cassia quelques secondes avant de lui demander. "- qui prend le premier tour de garde ?" elle semblait avoir froid, alors peu être autant qu'elle aille se reposer et se réchauffer. Enfin, pas tout de suite non plus, quand ils auraient terminé leur café et que l'un d'eux se sentait l'envie d'aller se reposer justement. A moins qu'elle ne veuille rester éveiller toute la nuit avec lui, mais dans ce cas il faudrait que Matteo ressorte plus tard pour aller chercher d'autres cafés.
Il pourrait aussi ressortir assez tôt le matin avant la relève pour aller leur chercher le petit déjeuner, ça les occuperait et leur permettrait de pouvoir repartir bosser sans trop de soucis. Faudra qu'il fasse ça, c'est une bonne idée ça.

Matteo était revenu avec la couverture et les cafés. De quoi se motiver un petit peu. Et je n’avais pas tardé à prendre la couverture et un des deux cafés. Ca faisait du bien. Puis j’avais dit à Matteo que c’était le calme plat, il ne c’était absolument rien passé depuis qu’il était partit. Puis Matteo me demanda qui prenait le premier tour de garde. « Si ça ne te dérange pas de prendre le premier tour, je veux bien que tu le prennes » c’est vrai que je ne dirais pas non pour aller me reposer un peu. La journée avait été longue et je commençais seulement à récupérer de mes mauvaises nuits. Alors aller me reposer, lire un petit peu et si possible dormir avant de prendre mon tour de garde m'irait bien. A condition que Matteo soit d'accord bien entendu. Je pris alors une autre gorgée de café et ajoutai ensuite « Et quand tu voudras te reposer, tu n'auras qu'à me réveiller, je prendrai le relai » encore une fois si c'était bon pour lui.

Matteo lui avait demandé pour le tour de garde, donc pas de raison qu'il refuse ensuite. Mais il ajouta malgré tout. "- Pas de soucis, ça me va. T'as toujours des soucis pour dormir ?" il posait simplement la question tout en se demandant si l'idée du grand café était bonne, après tout c'est bien connu le café ça n'aide pas à dormir. "- T'en fait pas, j'hésiterai pas quand je sentirais le sommeil arriver." avec ce qu'il avait déjà bu comme café ça ne risquait pas d'arriver tout de suite, ni même dans deux heures ça c'est sur. Et puis ça allait lui même si ses nuits étaient courtes il dormait assez bien et donc arrivait très bien à récupérer de ses journées. Et puis son jogging du soir aidait en général pour mieux dormir parce qu'il était bien fatigué comme ça. "- Mais je ne sais pas pourquoi je sent que la nuit va être longue." et pas dans le sens où il pense qu'elle va dormir longtemps, juste que la surveillance va être longue et rasoir. Mais bon faut bien que quelqu'un le fasse ils ne peuvent pas laisser les appareils tournés sans personne autour.

Matteo m’avait demandé qui prenait le premier tour de garde. Et je lui avais répondu que j’aimerai que ça soit lui. Bien entendu il n’y avait aucune obligation. Mais j’avoue que ça m’arrangerait de faire comme ça. Que je me repose un peu avant de prendre un tour de garde tout à l’heure. Matteo n’y voyait pas d’inconvénient et me demanda par la même occasion si j’avais toujours des problèmes pour dormir. « Disons que ça fait seulement trois jours que je passe de nouveau des nuits correctes…j’ai un peu de mal à récupérer » dis-je en lui adressant un léger sourire. D'où le fait que je voulais bien qu'il prenne le premier tour de garde. Et puis Matteo me réveillerai si nécessaire si il souhait se reposer à son tour. Il n'y avait donc pas de soucis.

Je sirotait tranquillement mon café, et quand Matteo vint me dire qu'il sentait que la nuit allait être longue je répondis « Oui, c'était déjà bien calme toute la journée, ça serait étonnant qu'il se passe quelque chose cette nuit. Mais on ne sait jamais... » bon je n'y croyais pas beaucoup non plus, mais bon on devait être là on ne pouvait pas faire autrement.

Matteo avait accepté de prendre le premier tour de garde, aucune raison qu'il refuse de toute façon et puis même s'il n'était pas pour, ils pouvaient en discuter, mais ils n'en avaient pas besoin vu qu'il était d'accord. Par contre il demanda à Cassia si elle avait toujours du mal pour dormir vu ce qu'elle lui avait dit l'autre soir en venant chez lui pour lui parler. "- Ah je vois, l'important c'est que ça aille mieux." et il lui fit un léger sourire sur la fin, montrant bien que l'important pour lui c'était qu'elle dorme à nouveau sans mauvais rêves, le reste viendrait avec le temps.

Lui aussi buvait tranquillement son café, tout comme Cassia d'ailleurs et elle pourrait ainsi aller se coucher quand elle le désirerait, Matteo prendrait simplement le relais. "- pour ça qu'on est là pour s'en assurer." après tout c'était leur job et même si ça leur coutait une nuit de travail, ils la récupèrerait d'une façon ou d'une autre soit en terminant plus tôt à d'autres moments de la semaine soit avec un jour de congé accolé au week end comme souvent dans ce cas. Et puis la nuit même si c'est juste de la surveille c'est quand même mieux payé.

Concernant mon sommeil assez agité de ces derniers temps, je venais d’avouer à Matteo que cela faisait seulement trois jours que je passais à nouveau des nuits correctes. Matteo semblait comprendre, ajoutant que l’important c’était que ça aille mieux, le tout en m’adressant un léger sourire. Et c’était instinctif, quand je vis son sourire, je souris à mon tour « Oui » dis-je simplement en le regardant avant de détourner le regard sur les écrans.

La nuit risquait d’être longue c’est certain. Mais comme venait de le dire on était là pour s’assurer que rien ne se passe. Du moins rien d‘important à louper. Car on devait récolter encore des informations avant d’agir. Puis, me réchauffant petit à petit, je finis par terminer mon café. « Je vais aller me reposer un peu. Si je m'endors n'hésites pas à me réveiller si besoin » dis-je en allant jeter mon gobelet de café à la poubelle. De toute façon je ne serais pas loin, le lit était dans la pièce principale où se trouvait le matériel de surveillance. Je pris ensuite mon sac pour aller faire un brin de toilette. Et une fois fait, je vins m'allonger sur le lit, un magasine à la main. Un peu de lecture détente avant que le sommeil ne s'empare de moi. j'espère rapidement.

Matteo continua de boire tranquillement son café jusqu'à ce que Cassia lui dise qu'elle comptait aller se reposer. "- T'en fais pas, je gère. Reposes toi." au moins elle savait qu'elle pouvait profiter et essayer de dormir autant que c'était possible. Matteo ferait de son mieux pour ne pas faire trop de bruit et l'empêcher de dormir.
Il s'intéressa donc aux écrans et mis même le casque pour l'écoute, histoire de vraiment laisser Cassia tranquillement s'endormir pour peu que ce soit possible. Il n'avait qu'une faible lumière et en toute logique cela ne devrait pas déranger Cassia si elle se tournait de l'autre côté.

Tout était vraiment tranquille et Matteo finit même par terminer son café qui sur la fin était limite un peu froid. Mais ce n'était pas grave, l'important c'était d'avoir de la caféine et c'est exactement ce qu'il avait.

Après avoir terminé mon café, j’avais dit à Matteo vouloir aller me reposer un peu. Et cela ne le dérangeais pas« Super, merci» . Alors j’avais été faire un brin de toilette avant d’aller m’allonger sur le lit. Et que dire du lit ? Inconfortable, tout simplement. Mais bon c’était pour une nuit, enfin j’espérais. C’est un coup pour attraper mal au dos ça.

Allongée sur le lit, je commençais à lire un article que je trouvais intéressant sur mon magasine. Et assez rapidement, je commençais à sentir que mes paupières devenaient lourdes. Je posai alors le magasine à côté de moi, et fermai les yeux, sentant que le sommeil était là. Je me sentais bien, je ne pensais à rien et je me sentais partir petit à petit dans un sommeil plus profond. Mais c’est sans compter ces drôles d’images qui me vinrent en tête. Matteo. A croire que ça allait devenir une habitude de le voir dans mes rêves. Oui il était bel et bien là. Du coup je commençais même à me demander inconsciemment si je rêvais vraiment ou pas. Il me parlait mais je n’entendais pas grand-chose, on marchait mais j’avais l’impression que tout se passait au ralentit. Et puis ensuite plus rien. Je pouvais me sentir bouger durant mon sommeil, preuve que je ne dormais pas profondément. Je vis ensuite Matteo allongé sur un lit simple, assez pâle, avec un bandage au niveau du ventre. « Matt…non » que faisait-il là et dans cet état ? « non ! » Et puis d’un coup je revis Matteo là à côté de moi, puis des bruits terrifiants de coup de feu et Matteo allongé à terre et du sang sur mes mains. L’image mais aussi la sensation d’avoir entendu des coups de feu me firent sursauter « Matt ! » dis-je en criant presque tout en me relevant, complètement perdue et paniquée.

Matteo se concentre tout simplement sur son travail, sur les écrans qu'il faut vérifier de temps en temps, mettant totalement de côté Cassia qui a du s'endormir depuis le temps.

Mais au bout d'un moment il l'entend s'agiter et prononcer quelques mots, seulement il ne les comprend pas et je joue pas les indiscret. Mais quand elle se met à crier son prénom et qu'elle semble se réveiller en sursaut, Matteo quitte immédiatement sa chaise pour se rendre auprès d'elle. S'asseyent sur le bord du lit, la prenant dans ses bras il lui dit simplement pour essayer de la calmer ou la rassurer. "- Ca va, tout va bien Cassia. On est en sécurité ici." ignorant totalement les raisons pour lesquelles elle a agit ainsi il ne voit que cela à lui dire pour la rassurer, parce qu'elle semble avoir peur là d'un coup. Il ne sait pas ce qui lui est passé par la tête et ne le saura sans doute pas, parfois on oublie immédiatement ses rêves. "- Ca va aller, c'est rien, c'était qu'un rêve." et il espère que ça suffira et surtout qu'elle arrivera à retrouver ses esprits, parce qu'elle semble vraiment paniqué.

Je ne savais pas combien de temps exactement je m’étais endormie, tout ce que je savais là actuellement c’est que j’avais vu certaines choses dont je me serais bien passé. Que c’était-il passé exactement ?  J’avais entendu des coups de feu, j’avais vu du sang sur mes propres mains et Matteo allongé. Sur le coup j’étais complétement désorientée et paniquée. Ce n’est qu’en n’entendant la voix de Matteo, en le voyant et en le sentant contre moi que je me rend compte que je suis toujours ici avec lui, dans cet appartement minuscule. Je sens ses bras autour de moi et immédiatement je me sens soulagée, il est bel et bien là et en vie. Le souffle court, je me laisse aller dans ses bras, m’agrippant même légèrement à lui, comme pour m’assurer qu’il était vraiment là. Alors tout allait bien, c’était vrai. Un rêve ? Et là je comprenais, j’avais encore rêvé, un très mauvais rêve ça c’est clair. Je souffle calmement pour reprendre mes esprits, me reculant légèrement,  je pose mon regard dans celui de Matteo et tout en posant une main sur son visage je vins dire difficilement « Tu vas bien ? Je… j’ai... j'ai cru qu’on t’avait tiré dessus » et je ne pu m'empêcher de regarder par moi même si il allait vraiment bien. « Je t'ai vu...j'ai entendu...»dis-je avec une grande émotion dans le voix « C'était si réel... » oui pour l'être ça l'était, j'avais eu l'impression de vivre le moment.

Matteo essaie juste de la rassurer c'est pour ça qu'il l'a prise dans ses bras, elle semble inquiète et avoir fait un mauvais rêve à nouveau, alors il se doit de la rassurer. Pas la peine qu'elle se sente mal alors qu'ils sont tous les deux dans cette planque, la nuit serait fichu pour elle et ça ne l'aiderait pas à remonter la pente. Cassia semble vraiment inquiète et ça se voit dans son regard, dans son attitude et tout autant dans ses mots qu'elle prononce. "- Oui, je vais bien." et il sourit même s'il n'est pas sur qu'elle le voit.
Et il l'observe vérifier qu'il va bien, c'est bizarre comme façon de faire mais bon il ne peut pas lui en vouloir. Il la laisse faire simplement tout en gardant un oeil attentionné sur elle. "- C'est arrivé.. par le passé oui, mais c'est finit maintenant." il suppose qu'elle doit parlé de la fois où il a prit les tirs dans cette maison, cette fois là où il avait son gilet par balle, sans ça il y serait resté c'est clair. Mais pour lui c'est du passé et puis c'était pas si grave, quelques jours de repos une vilaine douleur et des difficultés à s'allonger mais ça allait. "- T'inquiète pas, tout va bien. Mais si tu veux en parler..." au moins c'est elle qui voit.

Matteo était bel et bien là. Un rêve, juste un mauvais rêve. Mais qui avait semblé si réel. A un tel point que afin d’être certaine que Matteo était bien là, je m’étais complètement laissé aller dans ses bras lui demandant si il allait bien. Matteo me confirma que oui il allait bien, mais j’avais préféré m’en assurer par moi-même. Et effectivement tout allait bien. Alors je me mets à lui parler, à lui expliquer que je l’avais vu se faire tirer dessus, que j’avais même tout entendu, que ça avait été très réel. Et quand Matteo me dit que c’était en effet arrivé, il s’était fait tirer dessus, je fus surprise. Alors c’était vrai ce que j’avais vu ? J’avais encore rêvé de quelque chose qui s’était produit dans le passé. C’était finit, oui sauf que moi j’avais l’impression que ça s’était passé il y a quelques minutes à peine. Retirant ma main de son visage, je dis simplement « J’ai l’impression que ça vient tout juste de se passer… » et c’était vraiment effrayant comme sensation.

Puis Matteo me dit que je ne devais pas m’inquiéter que tout allait bien. Le tout en me faisant comprendre que si je voulais en parler je pouvais. Je soupirai longuement, passant une main sur mon visage « C’était si réel…J'ai eu si peur pour toi » avouai-je simplement à Matteo. Et en repensant à tout ce que j'avais pu voir, une chose m'interpella « Tu as été blessé...Mais comment as-tu été blessé à l'abdomen ? Tu n'avais pas ton gilet par balle ? »Oui juste avant j'avais vu Matteo dans une pièce blanche, allongé sur un lit, un bandage au niveau du ventre.