« C’est un ancien champion du monde dans la catégorie des poids lourds léger. Le nouveau visage du divertissement sportif et un véritable tombeur, pas seulement pour remporter ses matchs si vous voyez de quoi je parle. Mesdames et messieurs, un tonnerre d’applaudissement pour le catcheur préférés de mes gamins. Dean Fenley, Jack Pimp !! » Rugissait alors le présentateur de télévision derrière son bureau. Le bras tendu vers l’arrière du plateau d’où apparaissait alors Dean Fenley dans un nuage de fumée. Un large sourire sur ses lèvres remontant un peu la ceinture pendouillante à son épaule. Si d’extérieur, l’homme semblait confiant en serrant la main du présentateur échangeant quelques mots inaudibles dans le brouhaha musical. Dean était véritablement nerveux à l’idée de cette nouvelle apparence sur l’une des plus grosses chaînes de télévision américaine. Il dissimulait son stress derrière un sourire radieux pointant du doigt un fan brandissant son propre T-shirt à l’effigie du logo de Jack Pimp, son personnage au sein de son entreprise dans le milieu du catch.
« Merci beaucoup d’avoir accepter notre invitation Jack ou dois-je vous appeler Dean ? » interrogeait alors le présentateur grisonnant en s’installant confortablement sur sa chaise laissant Dean s’enfoncer à l’intérieur d’un canapé.
« A vrai dire, je n’ai pas vraiment eu le choix vous savez. Lorsque l’on voit débarquer à sa porte un présentateur télé et une armée d’avocat. C’est comme mettre un couteau sous la gorge, si l’on déteste la paperasse on accepte dans l’immédiat mais appelez moi Dean, je vous en prie. »Un sourire satisfait au coin des lèvres, il observait la réaction du présentateur qui entrait dans son petit jeu. Depuis de nombreuses et longues années, la vie quotidienne de Dean était devenue stressante. Si à l’époque son humour était un moyen de défense contre la pression, il est aujourd’hui devenu sa véritable marque de fabrique à chacune de ses apparitions publiques. Il était satisfait de cette situation et un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. Il aimait faire le pitre et voir le sourire des gens. C’était bien pour cela qu’il avait décidé de mettre sa carrière d’arts martiaux en pause pour mettre un pied sur un ring de catch. Il voulait divertir les gens depuis sa plus tendre enfance.
« Reprenons un peu notre sérieux » toussait alors le présentateur d’une cinquantaine d’année
]i]« Aujourd’hui, le monde vous connaît comme le triple champion du monde de catch. Néanmoins si mes souvenirs ne me jouent pas de tours, à la suite de votre premier titre mondial en arts martiaux. Vous étiez venu sur notre plateau »[/i] Dean se grattait l’arrière du crâne faisant une petite moue. Un petit rire s’échappait du coin de ses lèvres
« Non vous avez une bonne mémoire. Je venais remporter le championnat du monde par décision du médecin. On s’était battu comme de véritables diables et mon adversaire ne voyait plus rien sur la droite de son visage. C’était pas vraiment la manière dont je voulais remporter le championnat du monde mais c’était tout de même la consécration de ma carrière surtout avec mon père dans mon coin. » « Votre père, parlons-en. Il était au sommet de sa gloire en boxe anglaise lorsqu’il a mis un terme à sa carrière suite a une blessure. C’est lui qui vous a donner l’envie de monter dans un ring ? » « A vrai dire, je crois que mon destin de devenir un sportif de haut niveau était déjà écrit depuis ma naissance. Mon père était sans aucun doute le meilleur boxeur de Pennsylvanie. Tout le monde parlait de Winston Fenley et comme vous l’avez si bien précisé. Une blessure a mis fin à sa carrière mais il ne l’a pas fait de ses pleins grés. C’était toute sa vie lorsqu’il mettait un pied dans le ring et aujourd’hui c’est exactement la même chose pour moi son fils » « Vous voulez dire qu’une personne dans l’entourage de votre père lui à ordonner d’arrêter sa carrière ? » Il inspirait profondément passant une main sur son visage
« Vous savez, je ne pense pas qu’il souhaitait mettre un terme à sa carrière sur une blessure. C’est une des choses qui l’a ronger pendant de nombreuses années jusqu’au jour de sa disparition. Il ne souhaitait qu’une chose avant sa mort et il savait que même si ce n’était pas sa blessure qui le tuerait. Il n’y survivrait pas. Il voulait offrir un dernier combat. C’est l’une des raisons qui m’a poussé à prendre ma retraite anticipée du kickboxing. Je dois énormément à mon père et il me manque terriblement depuis qu’il nous a quitter ma mère et moi. » L’interview se poursuivait pendant de longues minutes abordant des sujets divers sur ses dernières années en tant que champion du monde d’arts martiaux. Il évoquait même qu’à l’époque il lorgnait sur les arts martiaux mixtes. Dean poursuivait avec aisance cette interview évoquant ses différents aspects professionnels.
Il se prêtait à présent au jeu de questions et de réponses auprès de ses fans dans l’assistance sur le plateau de télévision. Un premier fan d’une vingtaine d’années se levait micro en main. Les mains tremblantes laissant Dean lui faire signe de se détendre en caricaturant ses mouvements.
« Bonjour Dean, je suis aussi originaire de Philadelphie. Depuis le début de votre carrière dans le monde du catch, j’ai eu l’occasion de vous voir faire un retour à la maison et dans le ring ce soir là. Vous ressentez quoi à ce moment lorsque vous arrivez chez vous sous des acclamations tonitruantes de votre ville ? » Un sourire se dessinait au coin de ses lèvres.
« C’est toujours très spécial de revenir à Philly. Je ne parle pas seulement du plan professionnel puisque je sais d’avance que des personnes comme toi vont m’accueillir en véritable héros. C’est à la fois un honneur et un privilège mais je ne mérite pas d’être accueillit comme un véritable messie. Je vous en remercie profondément et aussi humblement que possible. » Il marque une petite pause se grattant l’arrière du crâne en rigolant
« Sur un plan personnel c’est toujours très spécial de revenir à la maison. J’ai des souvenirs très ancrés à Philly pour y avoir vécu presque vingt ans de ma vie. C’est toujours un véritable déchirement d’y remettre pieds même si je sais que je vais passer quelques jours avec ma mère. J’ai quitter la cote Est il y a dix ans. Je me suis installer à San Diego quelques temps puis lorsque ma carrière de catcheur à décoller, j’ai quitter San Diego pour un endroit plus calme à Sidebay. Tout au long de ma vie jusqu’au jour d’aujourd’hui, j’ai sacrifié énormément de choses. Quand je mets les pieds à Philly, je suis à la maison mais je n’ai plus personne. Il n’y a plus d’amis à voir. Je n’ai pas d’enfants. Je n’ai pas femme. Il n’y a plus de famille en dehors de ma mère. Je n’ai plus personne alors c’est plus un déchirement qu’autre chose d’y mettre les pieds. Tout s’évapore lorsque j’entre dans l’arène pour divertir ma ville. » Il laisse apparaître un sourire sur ses lèvres faisant un clin d’œil en direction de la caméra lorsqu’un nouveau fan se lève de son siège micro en main
« Je ne vais pas vous mentir. Je ne suis pas un fan de votre carrière en tant que catcheur mais je suis absolument fan de votre carrière en kickboxing. Vous étiez très jeune lorsque vous avez commencer votre carrière, a peine dix sept ans si je ne me trompe pas. Vous pensez un jour quitter le divertissement sportif et revenir aux sources ? » Dean se levait de son siège arpentant le plateau de télévision de gauche a droite
« Intéressante question. Très intéressante… Effectivement, j’avais dix sept ans lors de mon premier combat et de puis ce jour là… Ma vie entière gravite autour de mon travail. Je n’ai rien de palpitant à raconter sur mon enfance, mon adolescence. Je n’ai connu que les rings, les salles de musculation et les foules déchaînées spéculant sur le vainqueur. J’aime cette vie. Je gagne énormément d’argent, on me reconnaît dans la rue. J’offre de la joie à des milliers de personnes chaque semaine et beaucoup plus derrière l’écran. Si je pense un jour revenir aux fondamentaux de ma carrière sportive ? Oui. Sans hésiter. Oui. » « Donc vous dites que vous referiez et vivres absolument tout ce que vous avez vécu depuis vos dix sept ans ? » « Oui. A l’époque où j’ai mis un terme aux arts martiaux. J’étais en couple avec une jeune femme. C’était pour elle que je montais dans le ring. C’était pour elle que je me brisais les cotes et que je me défigurais combats après combats. Je n’avais plus rien à prouver aux yeux du monde puisque j’avais la ceinture autour des hanches et pourtant je continuais. Elle a fini par partir a force de venir me chercher à l’hôpital, me faire monter les escaliers et s’assurer que je ne meurs pas pendant les nuits ou je récupérais de mes combats. Elle n’en pouvait plus de vivre avec un homme qui pour gagner honnêtement sa vie mettait sa santé en danger et pourtant aujourd’hui, pour une poignée de dollars supplémentaire qui seraient absolument nécessaire. Je suis capable de remettre ma vie en jeu comme mon père l’a fait pour m’éduquer et offrir une vie confortable à ma mère. »