C'est l'heure d'aller en cours [Caleb&Berlioz]

Aujourd'hui, c'était encore une journée de travail comme tous les jours. Enfin sauf les week-ends, mais parfois, Caleb avait des corrections à faire ses journées-là. La routine était devenue de plus en plus présente dans sa vie, plus qu'il vieillissait, plus il le remarquait. Heureusement que parfois, certaines bonnes choses arrivaient. Non pas qu'il détestait son travail, il adorait sa même, enseigner avec brio la psychologie, c'était quelque chose d'extraordinaire, mais le professeur n'était pas satisfait de sa vie. Il lui manquait quelque chose. Une famille ? C'était sans doute cela. Qu'est-ce qu'un homme sans enfant ? Quel est son but s'il n'a pas d'enfant ? C'était des questions auxquelles  monsieur Watson pensait de plus en plus fréquemment.

Une fois arrivé dans son local, il prépara tranquillement la matière qu'il allait donner aujourd'hui aux étudiants. Petit à petit, des élèves entrèrent et déposèrent leurs travaux  qui étaient à remettre aujourd'hui sur le bureau de Calef. Enfin, les étudiants qui avaient bien fait le travail naturellement. Il y a en toujours au moins 2 ou 3 sur 30 qui ne font jamais les devoirs demandés. Caleb salua la plupart du temps les étudiants lorsqu'il n'était pas occupé à placer son PowerPoint de note de cours ainsi que la projection qui va avec. À l'arrivée de l'une de ses étudiantes dans le local, Caleb la regarda et lui sourit avec l'un de ses plus beaux sourires, qui ne sortait pas vraiment habituellement pour des personnes normales. « Salut, ça va bien ? » Pourquoi qu'il souriait autant en la voyant ? Disons que tous les deux étaient assez intimes ... C'était mal surtout que le professeur était marié et que c'était une de ses étudiantes, mais il en avait besoin. Et puis, la jeune femme était tout bonnement magnifique. Avant que Berlioz rentre davantage dans la classe, le professeur se demanda s'il avait bien fait son devoir demandé ou pas. Quoi qu'il en soit, il allait bientôt le savoir.

Banale journée aujourd’hui. Mais j’étais tout de même plutôt contente d’aller en cours car je savais que j’allais revoir Caleb. Caleb, oui, mon professeur. Autant être honnête, Caleb est beaucoup plus que mon professeur. Disons que nous avons une liaison tous les deux, et personne n’est au courant. Il est marié, alors on fait tout pour être discret. Puis, étant son étudiante, ça serait très mal vu et il pouvait risquer de perdre son travail. Je savais que certains devaient avoir des doutes. Parce qu’on se lançait des regards insistants en cours. Mais je veillais à faire taire les rumeurs à chaque fois.

J’arrivais à la fac un peu à la bourre, alors je n’hésitais pas à courir pour avoir une chance d’être à l’heure au cours. Ouf. Les gens entraient progressivement. Je m’inquiétais un peu en les voyant déposer des copies sur le bureau de Caleb. Et merde, c’est vrai, il y avait du boulot à faire pour aujourd’hui. Je n’avais pas fini, j’avais tenté pourtant, puis j’avais abandonné, me promettant de finir plus tard. Et j’avais fini par oublier.

Caleb me lança un grand sourire en me voyant. « Salut. Ca va et toi? » répondis-je en chuchotant. Il allait falloir que je trouve une bonne excuse pour justifier que je n’avais pas fait mon boulot… Mais quelque chose me disait que Caleb ne m’en voudrait pas trop. « J’ai… J’ai pas fini le devoir. Je peux avoir un délai supplémentaire? » Je lui lançais un sourire charmeur, comme pour le convaincre.

Le professeur aimait bien saluer ses élèves avant de débuter le cours lorsque ceux-ci entraient dans la classe. Disons que cela donnait une ambiance plus chaleureuse que s'il  ne disait absolument rien. C'était une notion de respect assez basique après tout. De plus, il aimait bien ses élèves. Enfin, c'était sûr que Caleb en aimait plus que d'autre surtout une élève en particulière. Berlioz était non seulement son élève, mais également son amante depuis quelque temps déjà. Le professeur n'avait pas pu résister à son charme surtout que c'était compliqué avec sa femme. Disons que Berlioz lui faisait oublier cela et rendait sa vie plus palpitante. Bien sûr, ils devaient être discret, très discret même, non seulement cela mettait en danger son mariage, mais également en danger son travail. Avoir une relation intime avec une de ses étudiantes était quelque chose de très mal vu.

Comme à son habitude, monsieur Watson avait salué Berlioz lorsqu'elle entra dans la classe et lui avait demandé si elle allait bien. La jolie étudiante répondit positivement à sa question. « Ca va bien, merci. » Répondit-il en gardant toujours son sourire. La jeune femme remarqua bien assez vite la pile de devoirs sur le bureau de Caleb. Le professeur remarqua immédiatement son regard comme si elle avait oublié de le faire, ce qui était effectivement le cas puisqu'elle demanda un délai supplémentaire. Avait-elle tout simplement oublié de le faire ? Ou bien c'était parce qu'elle avait été beaucoup trop occupée ? Parfois, la vie d'étudiant était difficile à gérer avec tous les travaux à faire, les cours et en plus de ça pour certains, avoir un travail dans un restaurant ou autre sur leur temps libre. Caleb avait passé par là, il n'y a pas si longtemps, donc il comprenait totalement.

Berlioz espérait bien sûr que son professeur soit indulgent avec elle surtout que tous les deux étaient intimes. Elle afficha son petit sourire si charmeuse sur ses lèvres  qui la rendait encore plus magnifique. Comment pouvait-il refuser ? « D'accord, je te laisse toute la semaine pour le faire. Tu auras qu'à le laisser à mon bureau même si je suis pas là, d'accord ? » Caleb était toujours un homme indulgent envers les autres, mais c'est sûr que là, ses sentiments envers Berlioz y étaient pour quelque chose. Encore quelques minutes et le cours allait commencer

La plupart des professeurs étaient très stricts sur les dates de remises. Lorsque des étudiants ne remettaient pas leurs copies à temps, soient qu'ils perdaient des points ou encore ils avaient 0 tout simplement. Sauf que monsieur Watson était quelqu'un de très indulgent surtout qu'il y a à peine 10 ans, il avait été à la place de ses étudiants et savait que ce n'était pas toujours facile. Bien sûr, si Caleb avait donné un si long délai à cette étudiante, c'était surtout à cause de la relation qu'il entretenait avec elle. Disons que c'était difficile d'être totalement professionnel avec une personne avec laquelle on était très intimes. Le professeur l'aimait bien et pas seulement pour le sexe, mais aussi parce qu'elle l'aidait à passer au travers ses problèmes sans vraiment que l'étudiante le sache. Disons que Berlioz l'aidait à décompresser un peu et profitait de chaque moment passé avec elle. La jolie demoiselle était peut-être son amante, mais Cal l'a considérait plus que cela tout de même. Elle lui rappelait le temps qu'il était étudiant et c'était tout de même un temps qui lui manquait. La vie avançait beaucoup trop vite ...

Berlioz semblait être très satisfaite, voire même surprise du fait que son professeur lui laissait autant de temps. Une semaine, c'était quand même beaucoup. Caleb lui rendit son sourire avant de lui répondre. « Ça me fait plaisir, mais je m'attends à voir un travail bien complet. » En même temps, l'avait-elle déjà déçu ? Bon, c'était sûr que ce n'était pas la meilleure de ses élèves si on regardait au niveau des notes, mais c'était tout de même une très bonne élève. La jolie étudiante partit donc s'asseoir à sa place tout en souriant à son professeur puisque le cours allait débuter. Heureusement que pour l'instant, aucun membre du personnel ni aucun étudiant ne se rendait compte de la relation qu'avait Caleb avec Berlioz. Tout le monde était trop occupé par ses affaires ou encore à aller sur facebook avec leurs appareils mobiles.

Le jeune professeur se tenait debout devant ses bureaux et se rapprocha un peu de la première rangée de bureaux. « Bon, les derniers cours on a vu, Freud, maintenant nous allons voir Erikson. Est-ce que quelqu'un en a déjà entendu parler avant ? Quelle est sa théorie ? » Lorsqu'il parlait, le professeur se promenait de long en large, il était incapable de rester sur place et de toute manière, cela serait vite ennuyant. Caleb aimait toujours connaître les connaissances de ses étudiants avant de réellement lancer la matière pour voir si certains étaient plus avancés que les autres. Bien sûr, il regardait de tous les côtés de la classe pour bien voir chacun de ses étudiants, mais son regard restait toujours un peu plus longtemps lorsqu'il croisait Berlioz. Elle était si mignonne et plus il l'a regardait, plus il avait envie d'elle. Comment se retenir d'une telle gentillesse et beauté ? Caleb détourna légèrement le regard d'elle et  attendit encore quelques instants avant de lancer sa matière. « Personne ? »

La semaine supplémentaire me permettrait de lui rendre un travail au dessus de ses attentes. J’avais bien conscience que je n’étais pas la meilleure de ses élèves. Je sortais beaucoup, et les devoirs passaient toujours après. Mais je faisais toujours en sorte de rendre des devoirs soignés, et je donnais mon maximum. L’oubli de cette semaine ne se reproduirait plus. Je ne profitais pas toujours de mes avantages avec Caleb, ça serait exagéré, j’en avais bien conscience. « Oui, évidemment. » Répliquais-je avant de gagner ma place, lançant quelques regards aux étudiants qui avaient suivi notre conversation. Qu’ils ne se fassent pas d’idée, si ils n’avaient pas rendu leurs devoirs, eux aussi auraient eu une semaine supplémentaire. Je n’étais en rien privilégiée, j’espérais qu’ils comprenaient.

Le cours ne tarda pas à commencer. Je sortais un crayon et mon bloc note habituel histoire d’écrire les points les plus importants. On allait aborder Erikson et sa théorie. Je ne connaissais que de nom, sans en savoir plus. Caleb passait de rangs en rangs, attendant que quelqu’un prenne la parole. Il me lança un regard, presque insistant. Je répondais d’un rapide sourire charmeur. J’espérais bien pouvoir passer un moment avec lui après son cours, c’était l’une de nos petites habitudes… Ayant envie d’épater Caleb, et vu que personne ne répondait, je décidais naturellement de chercher la réponse sur internet via mon portable, discrètement. Je levais ensuite la main. « Erikson a fait une théorie sur le développement psychosocial. » Lançais-je naturellement, sure de moi. Personne ne s’était aperçu que j’étais allée chercher la réponse sur internet, et si quelqu’un m’avait vue, cela m’était égal. Au moins, je faisais avancer le cours. J’espérais que Caleb ne me poserait pas de questions supplémentaires, car je n’avais rien retenu de plus sur ce psychanalyste...

Le professeur était assez habitué au silence lorsque celui-ci posait une question à ses étudiants sauf qu'il aimait tout de même faire cela. Pourquoi ? Pour les tenir à l'écoute, mais également pour les stimuler et à les faire plus réfléchir. S'il donnait seulement un cours de nature très théorique sans jamais leur poser de question, ses étudiants trouveraient le temps long, très long. Bien sûr, comme c'était une nouvelle matière qu'il entamait dans son cours, Caleb ne s'attendait pas à ce que la plupart tentent une réponse. Bien souvent, les étudiants avaient peur d'essayer de donner une réponse par peur d'avoir la mauvaise réponse. Peut-être parce que l'être humain avait peur de l'échec et également peur de se faire en quelque sorte juger par les autres en cas d'échec. Quoi qu'il en soit et contre toute attente, une étudiante donna enfin une réponse en levant la main dans les airs . C'était bien évidemment, la charmante Berlioz. Même s'il adorait son boulot, il avait qu'une seule envie: que le cours se termine pour qu'il puisse passer du temps avec elle. Cela ne serait pas la première fois à la fin d'un cours ...

Tout de même, Caleb était heureux qu'elle ait donné une réponse ainsi, un sourire apparut sur ses lèvres en la regardant. « C'est exact, merci Berlioz. » Bien sûr, Caleb n'avait pas remarqué que sa très chère étudiante avait regardé avec son portable discrètement sur internet pour lui donner sa réponse. « Selon Erikson, il y aurait huit stades de développement au cours de notre existence. » Le professeur se rapprocha vers son bureau et changea la diapositive grâce à la manette qu'il tenait entre ses mains. La diapositive affichait les noms des huit stades (espoir, volonté, conviction, compétence, fidélité, amour, attention et sagesse) de la théorie d'Erikson. « Chacun de ses stades comportent une crise d'identité et cela amène à des questions sur soi, sur notre propre identité. » Caleb regarda son auditoire de long en large en essayant de ne pas trop penser à ce qu'il pourrait être en train de faire avec la jolie étudiante, mais il remarqua bien assez vite que certains ne prenaient pas de notes. « Tout ceci est matière à l'examen qu'il y a lieu dans trois semaines, ne l'oubliez pas. » Parfois, Caleb devait remettre la pendule à l'heure à ses étudiants. Le professeur continua sa matière sur les huit stades durant l'intégralité du cours. « Si vous avez des questions sur la matière ou autre, n'hésitez pas. »