We start all over again - Matteo

J’avais pris un cachet pour la douleur espérant que ça passe assez rapidement. Puis j’avais dit à Matteo que j’espérais et que si c’était le cas j’en étais désolé. Mais apparemment ce n’était pas moi qui l’avais réveillé. Il m’avoua ensuite qu’il n’avait pas la tête à dormir « Je comprends… » Observant le jeune homme, je pu apercevoir quelques marques sur son corps. Mais je n’osai pas vraiment lui demander. Et pourtant j’avais tellement de questions. Je pris une seconde gorgée d’eau, n’osant plus rien dire. Le chien était toujours là et nous regardait. Et je finis par briser le silence malgré tout « C’est si étrange… » je posai mon regard sur Matteo « J’ai tellement de questions qui me passent par la tête, j'ai l'impression d'être en plein rêve... » Oui trop de questions même mais ça prendrai trop de temps. Vraiment trop de temps. Des questions sur la maison, sur nous, sur le travail. D'ailleurs le travail, comment ça allait se passer maintenant ? Allai-je pouvoir reprendre le travail rapidement, à temps complet tout de suite ? Oui trop trop de questions là.

Matteo n'avait plus vraiment la tête à dormir il n'avait fait que tourner en rond dans le lit et espérer, espérer que peu être elle l'appellerait pour lui dire qu'elle se souvenait de quelque chose, mais rien, rien du tout. Et c'était décevant, c'était terriblement décevant. Qu'est ce qu'il allait advenir de leur couple maintenant ? Y' avait t'il encore un eux ? Si Cassy restait ici sans souvenir comment ils allaient gérer ça ? Matteo aussi avait beaucoup de questions qui lui passaient par la tête. Mais c'était plus celles de Cassia qui importaient. "- Si je peux y répondre, hésites pas.." et il haussa légèrement les épaules. De toute façon quitte à ne pas dormir autant discuter, enfin discuter, avec son mal de tête elle ne resterait pas longtemps éveiller de toute façon. Mais au moins s'ils discutaient il avait l'impression qu'ils étaient toujours ensemble, plus ou moins comme avant.
C'était vraiment bizarre et étrange comme situation.

Toujours assise à la cuisine, j’avais finis par briser le silence. En disant à Matteo ce que je pouvais ressentir sur la situation. Oui je trouvais cela étrange, et j’avais un millier de question qui me traversaient l’esprit en ce moment. Des questions sur tout, la maison, le travail, ma vie, notre vie, enfin tellement de choses. Et Matteo me dit que si il pouvait y répondre, que je ne devais pas hésiter. J’hésitais tout de même un moment, j’avais encore mal à la tête, et je ne voulais pas ennuyer Matteo. Mais finalement je me lançai « Je suis curieuse de savoir comment et pourquoi tu es revenu à Sidebay…Et… je suppose qu’on s’est revu grâce au boulot, non ? » Matteo m’avait dit qu’on travaillait ensemble tout à l’heure, alors dans ma tête je pensais que c’était logique qu’on se soit revu et rapproché au travers du travail. Mais peut-être que je me trompais sur toute la ligne. Ce n’était qu’une supposition. Et si c'était le cas je me surprenais à m'être laissé aller avec un collègue. Pourquoi pas un supérieur hiérarchique encore. Mais bon, si on était "ensemble" c'est qu'il devait y avoir une raison malgré tout je pense.

Les questions de Cassia étaient légitime mais uniquement portées sur lui, il ne s'y attendait pas vraiment en fait. Il pensait plutôt qu'elle lui demanderait des choses sur eux, leur couple, leur vie, enfin tout ça quoi. Là, du coup il était un peu surpris et perdu. Pourquoi elle posait autant de questions sur lui ? Il ne le saurait sans doute jamais. Matteo fit une légère moue avant de s'assoir pour lui répondre, sentant qu'ils allaient peu être en avoir pour un moment. "- Comme tu le sais j'ai quitté la ville pour aller à la fac. J'y ai fait mes études pour être flic et ensuite j'ai bossé une année entière sous couverture. Mon premier job, ma première infiltration. Ca n'a pas toujours été facile, quand elle s'est terminé je me suis rendu compte que j'avais le mal du pays. Alors je suis rentré, j'ai quasiment toujours bossé ici en faite, j'ai juste changé de service quelques temps avant qu'on se rencontre. Et je suis repartit un peu plus d'un mois reprendre ma couverture à New York, il y a quelques temps, chose que tu n'as pas trop apprécié..." c'était déjà pas mal pour un début non ? il avait assez parlé de lui, si elle avait d'autres questions qu'elle les pose.

Finalement aucun de nous deux n’arrivait à trouver le sommeil alors que la fatigue était bien présente. Et du coup, après hésitation, je m’étais finalement lancé pour poser deux questions à Matteo. Des questions que je trouvais importantes pour moi. Car elles nous concernaient directement tous les deux. Alors Matteo vint s’asseoir à son tour. Et me raconta brièvement pourquoi et comment il était revenu ici à Sidebay. Oui ça je savais qu’il avait quitté la ville pour suivre ses études, j’avais été très affecté à l’époque. J’écoutai ensuite la suite attentivement. Et d’après ce qu’il venait de dire il était repartit à New-York récemment et je n’avais pas apprécié. Un faible sourire se dessina sur mon visage « Il faut dire que j’ai mon petit caractère » et j’avais eu sans doute mes raisons pour ne pas apprécier.

Je repris ensuite « Et je suis toujours dans le même service ? Parce que on est coéquiper mais avant ton arrivé j’avais déjà un coéquipier… » peut-être avait-il été muté, je savais qu’il en avait fait la demande mais attendait depuis pas mal de temps.

Tout en parlant Matteo regardait souvent ses mains. En temps normal il aurait tout simplement pris les mains de Cassia et aurait joué avec ses doigts tout en lui parlant et là il ne savait pas quoi faire de ses mains, c'était dingue comme ça le frustrait en faite. Ca devenait presque une obsession. Il ne pu retenir un sourire quand elle lui dit qu'elle avait son petit caractère. "- Avec le recul je sais très bien que c'était justifié. J'ai voulu te préserver et en faite j'ai tout fait de travers.." et il fit une grimace, comme souvent quand il reparlait de ce genre de moment.
Sur la question qui suivit Matteo ne pouvait pas vraiment lui répondre. "- Je sais pas trop en faite, je ne pourrais pas te répondre. Quand je suis arrivé dans le service j'ignorais que tu y étais." donc à savoir si elle avait un autre partenaire avant, ce qui lui était arrivé et tout, ce n'était pas de son ressort. "- Faudra demander au sergent ou bien aux gars, ils pourront sans doute te répondre. Mais tu as changé plusieurs fois de service, entre autre parce qu'on sortait ensemble..." le genre de truc qui ne va certainement pas lui plaire et si elle avait des souvenirs ça ne lui plairait pas non plus.

Alors comme ça, Matteo était revenu à Sidebay après avoir travaillé à New-York. Et il y était retourné assez récemment, chose qui m’avait déplu apparemment. Et oui j’avais mon petit caractère, je l’avouais. Mais finalement Matteo avoua que ma réaction était justifiée. Malheureusement je ne pouvais pas vraiment confirmer. Et puis j’avais posé à nouveau une question un peu plus centrée sur moi et le travail. Matteo ne pouvait pas me répondre, ce n’était pas grave et ça n’avait rien coûté d’essayer de savoir. Matteo me conseilla alors de demander au sergent ou aux collègues de travail. Mais je fus intriguée quand Matteo me dit que j’avais changé de service car on sortait ensemble en autre. « Vraiment ? Le sergent n’a pas cautionné notre relation ? Ça ne m’étonne pas en fait… » puis quelque chose me vint en tête « Alors on avait décidé de ne pas cacher notre relation au travail ? » du coup une question en entrainait une autre, et cela me permettait d'en savoir un peu plus sur Matteo et sur "nous" également. Et puis parler me faisait un peu de bien, j'avais l'impression d'être moins seule.

Matteo soupira tout en la regardant avant de se lever pour aller se chercher un t'shirt. En fait, il commençait à ressentir la fraicheur n'étant plus dans la chambre, sous les draps. Il revint quelques minutes plus tard et se poser à nouveau sur la chaise où il se trouvait avant de se lever et répondit à ses questions. "- Non, le sergent n'a pas cautionné et c'est toi qui a été sanctionné, malgré tout ce qu'il a dit je reste persuadé que c'était volontaire de sa part." et Matteo soupira à nouveau. Cette période de leur relation ne lui plaisait guère à cause de tout ce qu'elle avait pu subir en silence. "- Non, on s'est caché pendant longtemps, ne sachant pas vraiment ce que cette relation allait donner et puis on l'a dit au sergent mais je pense qu'il y a encore des gars dans le service qui ne sont pas au courant ou qui n'ont rien vu."

Une question en avait entrainé des autres. Et j’avais donc demandé à Matteo, ou plutôt demandé la confirmation sur le fait que le sergent n’avait pas cautionné notre relation vu que j’avais changé de service à cause de cela. Eu début, pour toute réponse j’eu juste un léger soupire. Avais-je dis quelque chose de mal ? Posais-je trop de question ? Je ne savais pas trop en fait. Matteo se leva pour revenir rapidement avec un t-shirt sur le dos et me disant que non le sergent n’avait pas cautionné notre relation. Du coup, je ne dis rien d’autre, craignant de parler de quelque chose dont il ne fallait pas. Et apparemment au travail, le sergent était lui au courant mais ce n’était pas le cas de tous nos collègues. « Et je suis toujours la seule femme dans le service ? » dis-je en faisant une légère moue. Les choses avaient-elles changées ou pas ?

Et plus les minutes passaient, plus le mal de tête disparaissait un peu plus. Ça faisait un bien fou. Mais l’heure aussi tournait et il était très très tard à présent. La fatigue était là elle aussi. Fermant légèrement les yeux pendant quelques secondes, je finis par dire à Matteo « Je crois que je vais aller m’allonger. Je te remercies de répondre à toutes ses questions, j’espère que ça m’aidera » oui ça je l'espérais de tout cœur.

Matteo ne savait pas vraiment trop quoi lui répondre non plus, c'était toujours son point de vue à lui et pas forcément de la manière dont elle même avait pu percevoir les choses alors ce n'était pas évident de répondre. "- Plus ou moins, ça a bougé pas mal pendant un temps." c'était trop long à expliquer comme ça, mais le mieux serait qu'elle s'y intéresse quand elle retournera travailler. Ce qui, d'après Matteo ne serait pas pour tout de suite non plus, elle aurait sans doute droit à quelques jours de repos d'après son expérience.

Et puis quand Cassia lui dit qu'elle pensait qu'elle allait aller s'allonger, il fut un peu déçu. Il n'avait pas envie qu'elle le laisse maintenant. Ils étaient presque proches d'une certaine façon, même s'il était le seul à parler. Ce n'était pas simple pour lui. D'ailleurs, il ne pu s'empêcher de tendre sa main afin d'attraper la sienne, mais gentiment, tendrement, comme il l'aurait fait en temps normal. "- Attends ! Tu ne veux pas rester encore un peu à discuter ?" même s'il était le seul à parler. Savoir qu'elle irait à nouveau s'allonger et lui aussi de son côté c'était trop difficile, trop lui demander là.

Cette petite discussion aux allures de questions-réponses avait répondu à certaines de mes questions, et je me sentais sur le moment un peu moins perdue. Même si j’avais encore beaucoup à savoir, ça c’est certain. Et en parlant du travail j’en avais profité pour demander à Matteo si j’étais toujours la seule femme dans le service. La réponse fut assez vague, apparemment certaine chose avait bougé. Bon pour me faire une véritable idée, je devrais attendre de retourner la-bas et juger par moi-même.

Puis sentant que la fatigue prenait bien le dessus, j’avais dit à Matteo que j’allai aller m’allonger, espérons que cette fois-ci je trouve le sommeil pas comme tout à l’heure. Mais Matteo tendit sa main afin d’attraper la mienne. Je fus surprise par son geste, je n’avais pas l’habitude. Apparemment il voulait encore discuter. Je posai mon regard sur lui, et décidai de me rester assise « Oui… oui si tu veux » après tout ce n’était peut-être pas plus mal de rester encore un peu. Parler, essayer de se souvenir, ça m'aiderait peut-être.

"- Je sais que tu es fatiguée, en plus du dois avoir mal à la tête et ce que je te demande est assez égoïste je sais bien. J'ai toujours très égoïste avec toi, mais là ce soir j'suis perdu, je sais plus ce que je dois faire, ce que j'ai le droit de faire avec toi.. j'ai l'impression que tout notre univers est en train de s'écrouler...." il avait vraiment l'air désolé de lui dire ça mais ça lui pesait trop. "- J'suis désolé.... moi aussi j'suis fatigué..." et bien entendu tout en parlant il baissa la tête histoire qu'elle voit pas à quel point tout ça le touchait, de toute façon elle ne se souvenait plus d'eux, de leur couple alors elle n'avait pas besoin de savoir qu'il pouvait être si mal, après tout c'était pas sa faute. "- Va te reposer si t'as besoin, j'te retiendrai pas." et il lâcha sa main. Oui, Matteo venait de changer d'avis, mais de quel droit il pouvait l'empêcher d'aller se reposer, elle venait de faire une mauvaise chute et n'avait pas subir la mélancolie et ou le malaise de Matteo à cause de cette situation, elle n'avait rien demandé à personne.

Alors que j’avais dit à Matteo vouloir aller me coucher, ce dernier me demanda de rester encore un peu. Et j’avais accepté. Parler me faisait du bien dans le fond et peut-être que c’était peut-être le cas de Matteo aussi. Et Matteo se mit à parler me disant qu’il savait que j’étais fatigué et que j’avais mal à la tête, qu’il avait toujours été égoïste avec moi. Mais pourquoi me disait-il tout cela ? Besoin de parler sans doute. Il m’avoua ensuite être perdu, ne sachant plus quoi faire ou ne pas faire avec moi. « Non ne t’excuses pas… » et Matteo termina par me dire que je pouvais aller me reposer si je le voulais, qu’il ne me retiendrais pas. « Tu sais, je suis perdu aussi…Je me suis réveillé dans cette chambre d’hôpital et on m’a appris que j’avais perdu une partie de ma mémoire, ce n’est pas facile à encaisser une telle nouvelle. Et ce qui me chagrine le plus c’est que je ne suis pas la seule affectée dans cette situation. Tu l’es aussi…et tu…tu es quelqu’un de très gentil, je m’en veux que tu es a subir tout ça… » c'était vraiment injuste. « Depuis tout à l’heure je n’arrête pas de prier intérieurement pour que tout me revienne, pour que ce cauchemar s’arrête… » ma gorge commençait à se nouer légèrement, alors je fis une pause avant de reprendre « Parler me fait un peu de bien, j'ai l'impression que ça pourrait m'aider...J'ai...besoin de toi pour ça » oui Matteo était la seule personne qui pouvait m'aider à parler, à me souvenir. Nous étions tous les deux perdus, espérons qu'à deux on réussisse à trouver la lumière au bout du chemin.

Matteo n'était pas bien et il venait enfin de lui avouer, sans doute, comme souvent d'une manière maladroite mais il l'avait dit, il n'avait pas fuit comme il aurait pu le faire il y a encore quelques temps. Sauf que bon, là, ça ne servait plus vraiment à grand chose qu'il ne fuit pas, après tout elle ne se souvenait pas des autres fois. "- Sauf que moi j'ai l'impression de parler avec une inconnu, t'as l'air tellement loin, tellement détachée, je sais bien que c'est pas ta faute. Mais je sent bien que je te perd, que je t'ai perdu, alors qu'on avait tellement avancé nous deux... C'est dur.... Et je ne veux pas t'obliger à rester ici, à rester avec moi si tu ne ressent rien pour moi, j'ai pas le droit de te demander ça." c'est clair que pour lui ça serait encore plus égoïste "- mais je veux pas te perdre.." et il avait l'impression que c'était déjà le cas, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, elle ne souvenait pas, elle n'avait pas ce petit sourire quand elle le voyait se balader torse nu, n'avait pas cette étincelle quand ils parlaient de certaines choses tous les deux, ne donnait pas l'impression de l'apprécier plus que ça. Comme si cette période du lycée avait été effacée aussi, après tout c'était ce souvenir là, cette attirance qui les avaient rapprochés et là, ça ne semblait pas vraiment lui parler non plus.

Matteo avait commencé à dire ce qu’il ressentait. Alors j’avais fait de même. Moi aussi j’étais perdue, je voulais que tout s’arrête, pouvoir me souvenir de tout. Et le pire c’est que Matteo était très gentil, il ne méritait pas de vivre une telle situation, non vraiment pas. Et pourtant c’est ce qui était en train de se passer. Alors moi aussi j’avais dit ce que j’avais sur le cœur. Et ce que Matteo me répondit me fit mal dans le fond. Je m’en voulais. « Mais je suis là, c’est tout récent ce qui se passe…je... je ne peux pas faire comme si de rien n’était alors que je ne sais même pas où se trouve un simple verre dans la cuisine, c'est trop tôt... » ce n’était qu’un exemple mais ça voulait bien représenter ce que je voulais dire. Et puis j’avais du mal à comprendre, à l’hôpital il avait dit ne pas vouloir m’abandonner et j’avais l’impression qu’il m’autorisait à partir d’ici. Que devais-je faire ? Je venais de lui demander de l’aide mais il ne semblait pas l’avoir compris ou entendu. Je passai mes mains sur mon visage et senti quelques larmes couler sur mes joues. Oui là c'était beaucoup, je ne comprenais plus rien, même pas le comportement de Matteo. Il ne voulait pas me perdre ? Alors pourquoi j’avais l’impression qu’il ne voulait pas m’aider ? « Et moi je ne veux pas me retrouver seule, je me sens déjà assez…perdue comme ça » Je finis par me lever, passant une main dans mes cheveux « Il faut vraiment que j’aille m’allonger, je suis vraiment fatiguée et ce mal de tête est toujours là.. » Espérons que la nuit me fasse du bien. Et à Matteo aussi.

Matteo comprenait très bien ce qu'elle voulait dire juste qu'il ne savait pas ce qu'il pouvait dire où faire. Il voulait juste retrouver la femme qu'il aime. Il ne pouvait ni la prendre dans ses bras ni l'embrasser. Et c'était dur à vivre même si c'est tout récent, c'est dur à gérer.
Il l'écouta parler et acquissa à ce qu'elle était en train de dire. Il comprenait très bien juste qu'il n'arrivait pas vraiment à gérer la situation. Il avait trop peur de la perdre. "Je comprends t'en fait pas. Va te reposer qui sait peu être que demain ça ira mieux" qu'est ce qu'il pouvait lui dire de plus. Lui aussi se leva et retourna dans sa chambre pour s'allonger espérant réussir à dormir un peu.

Je ne sais pas si c’était moi et le fait que j’avais reçu un bon coup sur la tête mais j’avais l’impression que les propos de Matteo se contredisaient un peu. Il disait vouloir que je reste, vouloir parler et au final il avouait avoir l’impression de parler à une inconnue. Que devais-je faire alors ? Ce n’était pas évident de savoir surtout avec la fatigue, il était vraiment très tard maintenant, on était en pleine nuit, et ce mal de tête n’aidait pas. Alors il valait peut-être mieux que j’aille m’allonger, dormir un peu. Ca me ferait peut-être du bien et demain on y verra plus clair. Car à plus les minutes passaient, plus mon esprit s’embrouillait. Pourtant la discussion avait bien commencé tout à l’heure.

Matteo ne donna pas d’objection à ce que je quitte la cuisine. Aller mieux demain ? Oui ça je l’espérais vraiment. Je lui adressai un dernier regard avant de quitter la cuisine avec mon verre d’eau et le flacon d’antidouleur, au cas où. Je pris la direction de la chambre et entrai dans celle-ci, poussant juste la porte sans la fermer. Aller savoir pourquoi, peut-être pour me sentir en sécurité au cas où, pour ne pas me sentir plus oppressé que je ne l’étais déjà. Allongée j’étais déjà un peu mieux et j’avais l’impression que cette affreuse migraine partait. Et un petit moment plus tard, je vis et entendis la porte s’ouvrir davantage, je me redressai alors et vis le chien. Avait-il le droit de venir ici ? Aucune idée, me connaissant je pense que non. Mais là, je ne dis rien et l’invita même, d’un simple geste, à venir vers moi. Ce qu’il fit, et il vint s’allonger au bout du lit.

Matteo aime vraiment Cassia et savoir qu'elle ne se souviens plus d'eux, de leur couple, de leur relation, de leur histoire ça lui fait mal. Et même s'il dit le contraire, ça le blesse dans le fond. Il ne sait pas s'il arrivera à lui faire se souvenir d'eux, si elle y arrivera toute seul, il ne sait rien et c'est bien ça qui le tue. C'est tout récent il faut qu'il prenne le temps, qu'il arrive à être patient mais il n'est pas spécialement doué dans ce rôle là, la patience, tout ça c'est pas vraiment son truc. Et puis il a tellement envie de la prendre dans ses bras, de l'embrasser, de la serrer contre lui, mais il suppose qu'il ne peut pas qu'il n'a pas le droit. Et c'est dur.
Alors il va se coucher, laissant Cassia retrouver le chemin de la chambre. Bien entendu il ne s'endort pas de suite, tourne dans le lit pendant encore un bon moment et puis il finit par s'endormir, mais tard, très tard. Et quand il ouvre les yeux il est un peu tôt mais il n'a pas vraiment envie de trainer encore au lit. La première chose qu'il fait c'est s'habiller, sortir prendre la voiture pour aller chercher le reste de l'ordonnance pour Cassia et puis du pain pour la journée, sans vraiment savoir s'ils auront faim. Puis quand il rentre c'est calme alors il ressort mais pour aller courir, laissant un mot sur le frigo au cas où.

Une fois dans la chambre je m’étais allongée. Et le chien m’avait rejoint. En temps normal j’aurai certainement protesté contre cela. Mais là c’était différent ? Tout était différent. Le chien s’était donc installé au bout du lit, et après l’avoir caressé pendant un petit moment j’avais réussi à trouver le sommeil malgré tout ça.

Malgré cette certaine tension que j’avais en moi, j’avais rejoint les bras de Morphée. Je ne sais pas trop comment qualifier le sommeil que j’avais eu, bon et un peu mouvementé en même temps. Je me suis réveillée à plusieurs reprises, et à chaque fois j’avais été obligé de me dire intérieurement que tout allait bien que j’étais « chez moi ». Et quand j’ouvris les yeux une dernière fois, la matinée était bien entamée. Alors je me levai, le chien n’était plus là. Je sortis de la chambre mais n’entendis aucun bruit. Alors je me dirigeai à la cuisine, et là je vis un mot. Matteo expliquai pourquoi il n’était pas ici. Il avait été courir. La maison semble bien vide quand même. Je vois la machine à café et décide de m’en faire un, trouvant une tasse assez rapidement cette fois-ci. Puis je vois un ordinateur portable posé au salon. Mon ordinateur, il n'avait pas changé lui. Alors je le pris, m'installai à la cuisine. Et par chance le mot de passe était toujours le même. Je fouillai un peu dedans. Et tombai sur un dossier de photos nommé "Matt & Cassy" alors je l'ouvris et vis quelques photos de Matteo et moi. Une sur un ferry, et je reconnaissais l'endroit c'était San Fransisco, une dans un stade de foot, et quelques une prises lors de soirées. Du moins c'est ce que je supposais. C'est dingue comme on avait l'air bien et heureux, et surtout amoureux. Etait ou est ? Je ne savais pas trop quel temps emloyé pour parler de ça.

Matteo avait couru comme à son habitude et vu qu'il était plutôt fatigué étant donné qu'il avait peu dormit ça allait l'achevé, mais c'était peu être aussi bien. Comme ça il n'aurait pas à se casser la tête pour savoir si ceci ou cela il n'en aurait pas la force. En rentrant la première chose qu'il fit c'est retirer ses chaussures et prendre la direction de la salle de bain pour prendre une bonne douche. De plus ça sentait plutôt bon le café alors il compris rapidement qu'elle était réveiller. Il était impatient de la voir sans l'être réellement parce qu'il avait super peur que rien n'ait changé.
Une fois lavé, changer et sécher il sortit de la salle de bain pour se rendre dans la cuisine se prendre une tasse de café. Il vit Cassia sur le pc et lui dit simplement "- Salut. T'as dormit un peu quand même ?" il avait bien entendu le chien se balader dans la maison et finir dans la chambre de Cassia. Il savait à peu près tout ce qui s'était passé durant la nuit tellement il avait peu dormit. Et pour la suite il ne demanda rien, préférant qu'elle lui dise elle même si elle avait des souvenirs ou quelque chose qui lui était revenu en mémoire.

Alors que j’étais seule dans la maison puisque Matteo avait été courir apparemment. J’avais pris mon ordinateur portable pour y jeter un œil et j’étais tombé sur des photos. Alors tout en buvant mon café je les faisait défilées sur l’écran de l’ordinateur. Je reconnaissais certains lieux, que je connaissais depuis longtemps.

Un petit moment après, j’entendis du bruit, et compris qu’il s’agissait de Matteo. Ce dernier revint par la suite, sortant de la douche, et ça sentait bon le gel douche d’ailleurs. J’arrêtai alors de regarder les photos pour lui répondre « Salut. Oui j’ai réussi à trouver le sommeil mais je pense que les antidouleurs y ont été pour quelque chose aussi » oui la douleur s’était atténuée et en général ce genre de cachet ça fatigue. « Et toi ? » Oui ça m'intéressais et je voulais savoir si il avait réussit à trouver le sommeil cette nuit. « Je regardais des photos sur mon ordinateur. J’ai l’impression qu’on a fait pas mal de sorties ensemble » et par sorties j’entendais par là quelques séjours par ci par là, et des soirées.

Matteo lui avait demandé comment elle avait dormit, enfin pas tout à fait de cette façon mais au final c'était ce que ça voulait dire. Et il fut quand même content d'apprendre qu'elle avait mieux dormit que lui. Et bien sur elle lui retourna la question. "- Pas vraiment... mais c'est pas grave je dormirai mieux ce soir." surtout après être aller faire un jogging comme il venait de le faire il est clair qu'il dormirait, du moins il l'espérait. "- Ah..." elle avait retrouvé des photos mais apparemment c'était bien tout ce qu'elle avait retrouvé, rien qu'à l'écouter il comprit qu'elle n'avait pas de souvenirs, de réels souvenirs d'eux, juste ces photos qu'elle était en train de regarder. "- Ouais, on s'est offert quelques moments de détente et de décompression après certaines missions difficiles. Et puis quelques sorties aussi juste pour le plaisir, pour nous retrouver, tous les deux..." c'était pas évident de parler de chose dont il était le seul à se rappeler, seul son point de vu comptait et si Cassia s'en souvenait sans doute qu'elle n'en parlerait pas de la même manière.

Matteo venait de rentrer, et après s’être servi une tasse de café il m’avait demandé si j’avais réussi à dormir un peu. Je lui avais donc répondu en lui retournant la question. Mais apparemment Matteo n’avait pas vraiment bien dormis, et je fus ennuyée sur le coup.

Puis j’avais dis à Matteo que j’étais tombé que quelques photos de nous, et que j’avais l’impression qu’on faisait pas mal de sorties. C’est ce qu’il confirma en précisant que parfois pour décompresser après certaines missions difficiles on s’était octroyé quelques moments à nous. Je trouvais ça bien, ça voulait dire que notre couple fonctionnait bien. Malheureusement je n’en avais aucun souvenirs, toujours pas. « Oui j’ai pu voir ça sur certaines photos…je t’ai fait découvrir San Francisco ? Tu avais aimé ? » oui j’avais reconnu San Francisco, pour y être resté un an, et j’étais curieuse de savoir si ça lui avait plu ou non. On ne peut pas dire que j'avais des souvenirs de ce séjour, j'avais reconnu oui car je connaissais et donc j'imaginais bien ce qu'on avait pu faire là-bas comme promenade et attractions.

Matteo lui avait dit sans lui mentir qu'il n'avait pas vraiment dormit et n'avait pas honte, de toute façon ce n'était pas sa faute. Elle n'y était pour rien s'il n'avait pas trouvé le sommeil. Mais il est clair que s'il ne se reposait pas le lendemain au travail ça risquait fort d'être compliqué pour lui. Il allait donc falloir qu'il se force un peu à dormir. Ou qu'il trouve une solution pour.
Puis, elle lui a parlé des photos qu'elle a trouvé sur son ordinateur et Matteo lui a répondu qu'effectivement ils ont fait quelques séjours après des périodes compliqués. Et elle lui a parlé de San Francisco, visiblement heureuse de lui avoir fait découvrir. "- Oui, on a passé un agréable séjour. C'était vraiment intéressant et ça nous a fait du bien à tous les deux. Tu étais un merveilleux guide." et il eut un léger sourire en y repensant. "- C'était notre premier vrai week end tous les deux" puis il soupira légèrement avant de terminer sa tasse de café. "- Tu sais Cassy, avant ton accident on avait décidé de fonder une famille tous les deux..... D'ailleurs tu as ton second rendez-vous avec ton médecin la semaine prochaine, alors faudra que tu décides si tu veux quand même t'y rendre ou bien l'annuler." Oui, Cassy avait prit rendez-vous avec son spécialiste, celui qui c'était occupé d'elle à sa sortie d'hôpital et il devait la revoir pour faire quelques examens supplémentaires. Chose qu'elle avait accepté de faire sans aucun problème.

Apparemment nous n’étions pas un de ces couples casaniers qui ne sortent jamais de chez eux. Non on essayait de sortir régulièrement. Bon parfois avec le travail ce n’était pas toujours évident mais apparemment on se débrouillait quand même. Dommage que je n’ai aucuns souvenirs. La seule chose que je pouvais faire c’était imaginer, bien imaginer même ce qu’on avait pu faire à San Francisco. D’ailleurs Matteo répondit à ma question. Oui on avait bien été à San Francisco, et Matteo semblait avoir aimé ce séjour me disant même que j’avais été un merveilleux guide. « Ce n’est pas compliqué d’être un bon guide, cette ville est géniale et il y a tant à y faire » Notre premier vrai week end en tête à tête apparemment.

Puis Matteo soupira et me dit qu’avant mon accident on avait décidé de fonder une famille. C’est là que je me rendis compte que je devais réellement vivre quelque chose d’extraordinaire avec lui pour vouloir avoir un enfant. Mais ce que Matteo dit m’intrigua un peu, un second rendez-vous chez le médecin ? Mais depuis quand on prenait des rendez-vous chez le médecin à plus sieurs reprises pour tomber enceinte ? « Mais…si j’ai déjà eu un rendez-vous chez le médecin, pourquoi j'en ai pris un second ? » oui j'étais un peu perdue là. Normalement quand on décide de faire un enfant on ne prend pas rendez-vous chez le médecin à moins qu'il y est un problème, et là je lui demandai un peu intriguée, un peu inquiète « J'ai un problème !? » qu'est-ce qu'il allait encore m'apprendre. Je craignai le pire.