Un burger après le drame - ALICIA & HUNTER

Une drôle de matinée se déroulait pour Alicia C. Birdman. Elle était partie mettre de l'essence pour alimenter son véhicule. Elle s'était arrêtée dans le magasin appartenant à la station essence. Des types s'étaient présentés pour braquer l'endroit. Le pompiste avait réussi à stopper la menace. Les flics avaient pris des dépositions : celle du cassier, de Hunter et Alicia, les seules personnes présentes sur les lieux. Les braqueurs ne feraient pas long feu. Puis, Morrow avait invité la veuve à manger un bout. Étrangement, elle accepta la proposition du beau gosse. Depuis longtemps, elle n'avait pas ressenti un tel bien-être, à croire qu'il lui tapait dans l'oeil. Elle n'en revenait pas. La matinée était réellement étrange... .

La jeune femme avait suivi le magnifique pompiste dans son vieux pick up. Il détenait tout du bad boy. Il présentait d'impressionnantes ressources, il l'avait prouvé lors du braquage. Cet homme représentait un mystère qu'Alicia avait hâte de percer à jour.
Une fois dans le restaurant choisi par Hunter, ils pouvaient enfin se poser, commander et discuter. L'endroit plaisait bien à la pizzaiolo. L'extérieur restait visible grâce à la superbe baie vitrée qui se situait près des deux adultes. Alicia se permit de rire après les dires du jeune homme, Morrow se montrait plein d'humour.

En effet, ça creuse ! Tu as l'habitude de venir ici ? Elle poursuivit : je travaille dans une pizzeria, donc ce genre d'endroits me change j'apprécie. Tu vas prendre quoi ? Elle avait l'impression de parler beaucoup. Elle rougissait. Je suis ravie de passer un moment avec un inconnu qui m'a l'air sympa, quelle rencontre !

Alicia C. Birdman s'intéressait aux habitudes du jeune homme qui lui faisait face. Il avait choisi ce restaurant donc il le connaissait peut-être trop bien. A ses dires, il s'agissait d'une vérité : il le côtoyait souvent depuis son arrivée en ville. Depuis quand s'était-il installé à Sidebay ? Alicia lui avait confié bosser dans une pizzeria. Hunter J. Morrow semblait apprécier ce genre de plats. Il souhaitait une précision sur l'endroit où se situait la pizzeria. Puis, il affirmait son amour pour la pizza, il irait certainement déjeuner sur le lieu de travail de son interlocutrice. Elle appréciait l'idée : un client de plus, un allié. Passe quand tu veux, je te ferai une réduction, le patron est un ami à moi. Je le connais depuis dix ans, la pizzeria se trouve au centre commercial. Elle est facile à repérer et bien située. Elle parlait comme une vendeuse, son boulot représentait sa deuxième maison. En travaillant, elle pensait à autre chose. Présentement, il était temps de passer commande. Hunter ne paraissait pas décidé. La jeune serveuse se pointa et Morrow savait soudainement ce qu'il souhaitait. Sa commande demeurait raisonnable. La suite fit rire la pizzaiolo. Oui je t'invite, je vais prendre le menu cheeseburger simple avec du fanta en fontaine également. La serveuse se pressa pour les servir, Alicia poursuivit : Cela ne m'ennuie pas, j'ai pas mangé avec un homme depuis des lustres, un inconnu : jamais. Je sens que l'on va passer un bon moment ! Il est cool ton restau, ils sont au taquet. Il lui fallait évoquer un sujet plus quotidien. Alors pompiste c'est une vocation ?

Pour sûr, Alicia C. Birdman reverrait Hunter J. Morrow. En effet, il viendrait goûter les pizzas servies par son interlocutrice. Il passerait à son lieu de travail. Elle prévoyait déjà de lui faire une réduction. Ce détail semblait intéresser le jeune homme. Avec un salaire de pompiste, il ne devait pas gagner énormément. Je serais ravie de t'y voir. Je bosse tous les jours de la semaine et parfois je fais des services le week-end. Pourquoi lui disait-elle tout cela ? Elle prouvait sa joie à l'idée de reparler avec lui une autre fois. En faisait-elle beaucoup ? Elle espérait ne pas le faire fuir. Il avait l'air vraiment sympa. Peut-être qu'il la roulait après tout, il l'avait poussé à régler le repas. Elle acceptait par plaisir et envie. Or, elle ne connaissait pas Hunter : il pouvait largement se servir d'elle. Auquel cas, elle s'en fichait. Elle s’autorisait rarement un moment de répit. Elle lui expliquait cela, jamais elle ne prenait un instant pour profiter avec des inconnus. Quelque chose la bloquait, plus qu'avant, même ses amis la voyaient moins. Morrow complimentait son interlocutrice. Merci, ça fait du bien de discuter même si on se connaît pas. On peut dire qu'on a vécu une expérience hors du commun ! Hunter évoquait sa profession. Alicia s'interrogeait sur son choix. Il le disait : la rapidité, pas de contraintes, et un salaire. Tu vas m'dire mon job n'est pas mieux. Pas besoin d'être intelligent pour servir, préparer et livrer des pizzas. Tu penses t'essayer à autre chose plus tard ? Que faisait-il en ville ? Il était nouveau ou il revenait de loin d'après ce qu'il annonçait. T'as des proches ici ? Une approche. Elle voulait comprendre.

   

Alicia C. Birdman restait ravie car elle savait qu'elle reverrait Hunter J. Morrow. Il l'affirmait. Pour le moment, ils passaient un agréable moment ensemble. Il s'agissait de manger et d'apprendre à se connaître. Le pompiste usait d'un humour assez noir, cette tentative parlait à la pizzaïolo. Cette dernière possédait un point de vue plutôt sombre sur le monde qui l'entourait. Auquel cas, cela nous fera des histoires à raconter ! Elle riait, la jeune femme rebondissait sur la blague de son interlocuteur. Une légère complicité naissait entre eux. Il venait de vivre un moment unique au monde : un braquage. C'était connu, les épreuves rapprochaient les êtres humains. Ils en avaient vécu une parfaitement rare et insolite. Heureusement, ils s'en sortaient bien. Ils rigolaient bien, choisissant la légèreté afin de relativiser. Alicia osait dénigrer son propre travail. Elle se plaçait au même niveau que le beau pompiste. Leur profession respective ne demeurait pas difficile, ni alléchante mais au moins, ils possédaient une activité. Le rire était de mise. Allait-il s'essayer à une autre profession ? Rien n'était moins sûr. Présentement, les révélations fusaient. Hunter avait vécu dix-sept ans à Sidebay et il avait un frère. Pourquoi être parti ? Ton frère c'est qui ? Peut-être que je le connais, j'ai toujours habité ici. Le choix de vie du jeune homme intéressait son interlocutrice. Les commandes arrivèrent, la serveuse plaça les assiettes sur la table ainsi que les boissons.


   

Qui est Cailee ? Tu veux dire qu'elle est... décédée... ? Je connais cela, j'ai perdu mon mari d'où mon cinéma avec la bague. J'suis pas partie pour autant, Sidebay reste un bon point de repère. je suis désolée pour toi. Ils ne traitaient plus du braquage mais de leur vie. Il était question de faire connaissance. L'entente passait royalement bien. Ils ne demeuraient plus des inconnus, une histoire les unissait. L'ambiance était plaisante : plus à la détente qu'aux lamentations suite à l'aventure qu'ils avaient partagé contre leur gré ensemble. Alicia tentait de percer les mystères qui entouraient le personnage de Hunter, le beau pompiste. Il avait perdu une amie, sa femme, sa sœur... il avait juste évoqué son prénom donc impossible de savoir la vérité. Ce départ l'avait atteint. Il avait quitté Sidebay. Maintenant, il refaisait surface, pourquoi ? Était-il passé à autre chose ? Le beau gosse évoquait la présence de son frère en ville. J'ai déjà entendu le nom mais connais pas. Hunter s'interrompit pour profiter de son repas, réglé par sa nouvelle alliée. Ils étaient servis. Bon appétit, ça semble très bon ! Elle but une partie de son verre. Morrow paraissait apprécié son assiette. Elle goûta la sienne. Il avait visé un bon restaurant. Bon choix de restau ! Euh sinon... ton frère... vous avez une bonne entente ? Moi j'ai une soeur, c'est pas toujours évident. Le partage était de mise.

Alicia C. Birdman sentait que le sujet touchait réellement son interlocuteur. Il ne la regardait plus, il évitait son regard. Une question presque innocente avait provoqué un petit séisme. Des choses remontaient à la surface pour Hunter J. Morrow. Le manque semblait l'envahir. Il avait perdu une personne chère à son coeur. Il se montrait très humain. Al' s'en voulait de lui faire vivre cela. Il évoquait l'histoire de Cailee : une jeune fille enlevée un soir de bal. Je suis désolée. L'enquête a conclu à rien ? Toutes ces années où tu es parti, elle a peut-être refait surface à Sidebay. J'espère pour toi que tu seras gérer le souci réapparition ou non. La perte d'un être cher n'est jamais simple à assumer.Elle le savait trop bien. Seule la bouteille l'aidait à tenir. Présentement, le jeune homme se montrait ravi de voir son repas arriver. Il pouvait enfin soulager sa faim. Alicia partageait ce sentiment. Le braquage avait produit pas mal d'émotions, cela creusait. Hunter avouait bien s'entendre avec son frère : un détail plaisant ! Le beau pompiste n'était pas seul. T'es entouré alors ? Il a du être choqué de ton retour ? Pas trop dur de s'habituer de nouveau à cette ville ? Tu dois être ravi de retrouver tes points de repère ! Elle souriait, puis elle avala quelques frites.

Hunter possédait l'espoir de retrouver Cailee. Il ne perdait pas la foi à ce sujet. Il gardait contact avec le frangin de la disparue. Pour lui, l'enquête ne devait pas s'arrêter. Même si les forces de l'ordre avaient abandonné le sujet, Morrow se raccrochait à son fameux espoir de la revoir un jour. Cette personne l'avait largement marqué. Il évoquait ses croyances : celles en un réel come back de la part de Cailee. J'espère que tu trouveras les réponses que tu attends. Alicia C. Birdman tentait de se montrer bienveillante même si elle sentait que le sujet perturbait son camarade. Elle se disait qu'il fallait en parler le moins possible. Alors, elle traduisait sa compassion et son empathie par un message positif. Hunter aussi semblait plus tranquille, notamment à l'évocation de se retour en ville. Il retrouvait ses points de repère. Rebienvenue alors ! On aurait pu se rencontrer avant. La question suivante la gênait. Elle ne savait pas quoi répondre. Il lui fallait dire la vérité, Hunter s'était confié : il attendait certainement un retour de la part de son interlocutrice. Alicia, pizzaïolo et veuve. Voilà pourquoi je tiens à ma bague... . Elle noyait son regard dans sa boisson. Que dire de plus à ce sujet ? Elle ne demeurait pas très à l'aise. Au moins, le pompiste comprendrait qu'il ne représentait pas le seul à avoir perdu quelqu'un de cher à son coeur.

Hunter J. Morrow ne dissimulait pas sa surprise face à la nouvelle que son interlocutrice venait de lui apprendre. Elle était jeune et déjà veuve. En effet, son mari avait péri dans de tristes circonstances. Alicia C. Birdman ne s'était pas remise en couple. Elle vivait avec cette tragédie. Elle demeurait trop jeune pour cela. Or, elle ne contrôlait rien. Hunter aussi subissait un drame : la perte de Cailee. Morte ou seulement disparue ? La réponse ne paraissait pas. Ils pouvaient se comprendre : vivre avec un trou noir, un vide autour de soi. Ce n'était pas une chose facile. Tu ne pouvais pas savoir. J'avance mais je suis encore accrochée à lui, à notre vécu.
Le repas approchait à sa fin. Les deux nouveaux acolytes avaient continué à échanger quelques mots en savourant leur repas. Ce qu'il avait vécu, les rapprochait forcément. Pour sûr, ils se reverraient. Alicia appréciait la compagnie du beau pompiste. Il était temps de se dire "au revoir". Al' fit la bise à Hunter avant de lui dire : A bientôt, je sais où te trouver, merci pour ce moment.