Des problèmes, toujours des problèmes... [Loukas] :

Tu comprendras que la violence n'est pas une réponse Sibéal. On a appelé ton frère, Loukas, il va arriver d'une minute à l'autre. Je vais discuter avec lui et vous pourrez repartir ensemble.

Voici les mots de la directrice. Elle les prononçait mais son interlocutrice n'écoutait pas tellement. La rouquine n'était pas du genre à se battre. Pourtant, elle avait failli. Que s'était-il réellement passé ? Une jeune fille du lycée, Ambre première de la classe, s'était moquée d'elle. Elle remettait en cause son éducation, sa famille. Pourquoi ? Les raisons n'existaient pas, Ambre partageait son avis librement et sans préavis. Devant sa nouvelle bande de copains, Sisi devait réagir. Elle n'allait pas la laisser dire. Donc, elle s'était littéralement jetée sur sa camarade. Elle la gratifia de quelques coups de poing bien placés. Elle en reçut un également, son arcade avait légèrement saigné. Ses potes s'amusaient à compter les points, ainsi que d'autres passants. Un surveillant se chargea de la situation en attrapant la plus haineuse : Sibéal. Il la maîtrisa pour l'emmener se calmer à l'infirmerie. La rousse changeait depuis quelques temps. Ses notes étaient en chute libre à l'approche de la fin, il lui arrivait de répondre aux professeurs. Elle fumait en cachette. Et maintenant, elle se battait. Ses fréquentations ne représentaient pas les meilleures. Loukas Gallagher n'en savait rien. Aujourd'hui, il allait sûrement déchanter en apprenant ce que sa petit-soeur venait de faire. La lycéenne n'avait pas tellement envie de le voir, elle savait qu'elle le décevrait. Elle ne souhaitait pas agir ainsi. Or, elle y serait obligée. Quelque chose l'a poussé à se comporter de la sorte. Fermée, elle gardait tout pour elle. Présentement, elle aperçut son frangin qui passait la porte du bureau de la directrice. Elle n'osait pas le regarder.

Bonjour Monsieur Gallagher, merci d'être venu. La directrice lui serra la main en l'invitant à s’asseoir. Je sais que vous êtes pas mal pris à cause de votre travail. Je ne vais pas vous ennuyer trop longtemps. Votre soeur s'est battue, demain elle ne viendra pas en classe : elle est exclue une journée. Je suis surprise par cet acte, ça va bien à la maison ? La honte, pensait Sibéal. Il ne méritait pas cela, il était si parfait.

Loukas Gallagher venait d'arriver. Il se plaignait de la circulation. Il expliquait être de mauvaise humeur. Sibéal se doutait qu'elle y était pour quelque chose, hormis la question de la route. Elle ne souhaitait pas le faire souffrir ou l'embêter ainsi mais il s'agissait d'un élément incontrôlable : elle effectuait pas mal de bêtises. La directrice se montrait douce et compréhensive avec son interlocuteur. Elle le savait occupé et concerné par le sort de ses proches. Il élevait ses frangines. Il gérait plusieurs boulots. Loukas représentait un gars altruiste, responsable. Il pouvait qualifier un vrai modèle pour autrui. La directrice avait capté tous ces points au bout d'une année. Elle le voyait à cause de Sibéal le plus souvent. Cette dernière évitait le regard de son frère mais aussi de la principale. Loukas ne dissimulait pas son étonnement : la rouquine s'était battue. Ce n'était pas son genre, elle faisait plutôt ses coups en douce. Sa surprise restait acceptable. La suite ne plaisait pas à Sisi. Son frangin s'empara de son téléphone portable. Il ne lui avait rien demandé, il l'avait attrapé dans sa poche. Elle lui lança un regard noir. Il la privait de son bien le plus précieux. Elle ne pourrait plus joindre ses amis. Elle devrait encore ruser pour cela. La directrice voulait connaître les éventuels problèmes qu'il pouvait y avoir à la maison. Il évoquait leur changement de pays sinon il n'en possédait aucune espèce d'idée. Il écourta rapidement l'entretien. Il avait du boulot. La directrice lui serra de nouveau la main, elle valida sa proposition : celle de repasser dans une semaine. Le frère et la sœur quittèrent le grand bureau de la principale. Sibéal n'oublia pas de dire « au revoir » à cette dernière. Loukas et Sisi évitaient de se parler. L'un était en colère, l'autre préférait éviter la crise. Une fois dans la voiture, Sibéal se pemit de lancer un sujet de conversation : Tu as besoin d'aide pour ton meuble ? Elle avait du temps devant elle, demain elle n'irait pas à l'école à cause de son exclusion. Aussi, elle ne pourrait certainement pas sortir avant un petit temps. A l'instant, elle espérait que son frère ne s'emporte pas pour rien. Elle ne désirait pas évoquer la bagarre, ni parler d'elle. La route débutait avec ses traditionnels problèmes de circulation.