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Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫

Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 15:27
Invité
Luke Lance





❯ FEAT : Dennis Rodman.
Carte d'Identité

❯ NOM : Fang.
❯ PRÉNOMS : Luke, Lance.
❯ SURNOM : Diskus, Errol König, La Dame aux Chamelions, Luke Worm, Kobaltic, Uncanny Vee, Sandcastle King...
❯  GE : 54 ans
❯ ÉTAT CIVIL : Célibataire, sauf crise.
❯ ORIENTATION SEXUELLE : Omnivore et dragueur, mais hanté.
❯ QUARTIER RÉSIDENTIEL : East Side.
❯ NATIF DE : Maniema, Congo.  
❯ EN VILLE DEPUIS : 30 ans, ça se fête.
❯ SITUATION FINANCIÈRE : roule sur l’or.
❯ EMPLOI : Célébrité sur le retour.
❯ NOMBRE D'ENFANTS : un fils adoptif.
❯ GROUPE : One for the money.  
❯ AVATAR : Dennis Rodman.    

GET A  SECRET, CAN YOU  KEEP  IT?

Extrêmement précoce, Luke a mené une révolution, fondé une république, engendré une dynastie, pratiqué le cannibalisme, et tué son arch-nemesis et son épouse, avant d'atteindre l'âge de douze ans. C'est peut-être pourquoi il a passé les années suivantes en centre de redressement, puis en asile psychiatrique, sous une forte dose de calmants. Ou peut-être cela avait-il un rapport avec son habitude de gérer son look exactement comme il en avait envie, et certainement pas comme sa famille adoptive, très traditionnelle, le lui enseignait. Un peu des deux, sans doute.

WHAT  YOU  HAVE TO  KNOW  ABOUT ME ;  

La richesse peut rendre extravagants jusqu'aux plus flegmatiques aristocrates britanniques, et Luke l'était déjà dans son enfance lorsqu'il ne possédait rien. Aujourd'hui, le succès de son autobiographie, de ses clips et de ses produits dérivés l'a mis à l'abri du besoin ; autant dire qu'il se lâche à fond. Un exemple parmi d'autres : il a toujours porté quelques tatouages, aujourd'hui il en est couvert.
Mais paradoxalement, il est assez fermé dans la plupart de ses interactions sociales ; il vient aux conférences de presse, mais il insulte tout le monde et c'est cette personnalité sans filtre, bourrue et pas tout à fait saine d'esprit qui plaît aux journalistes, et à ses fans. Le reste du temps, il vit sa vie privée, à l'abri de grands espaces vides - il a une cabane sur la frontière Nord du pays, dont personne n'a jamais entendu parler - ou de services de sécurité armés jusqu'aux dents.
Il reste par ailleurs un fin stratège : les biens hors de prix qu'il semble acheter compulsivement sont peu de temps après revendus, leur valeur augmentée par l'usage qu'il en a fait, que ce soit pour booster son propre compte en banque ou pour le compte qu'un quelconque événement de charité. Il parvient ainsi à s'amuser, à maintenir sa réputation au-dessus de la surface, et à capter l'intérêt des médias avec une régularité soigneusement rythmée.
Notons enfin qu'il est asthmatique.


BEHIND THE SCENE


❯ PRÉNOM : Vincent.
❯ PSEUDO SUR LE NET : Shaddowes.
❯ AGE : 30 ans.
❯ VILLE / PAYS : Besançon.
❯ OÙ NOUS AVEZ-VOUS DÉCOUVERT? : écrire ici.
❯ CE QUE VOUS PENSEZ DU FORUM? : écrire ici.
❯ CE QUE VOUS PENSEZ DE L'IDÉE DE FORUM À L'ANCIENNE (30 lignes maximum) : écrire ici.
❯ PRÉSENCE /7 : 6/7.
❯ SÉRIES PRÉFÉRÉS : écrire ici.
❯ UN PEU PLUS SUR MOI : écrire ici.


© Never-Utopia par Koalz

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Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 15:28
Invité
Luke Fang



ONCE UPON A TIME




Un grand type noir musculeux, couvert de tatouages et de piercings, les cheveux ras et teints en blond, voulait assister à la première. Il semblait aussi porter du mascara et du rouge à lèvres. Jusque-là, c’était modérément déplacé ; il avait acheté son billet. Le problème était qu’il en avait acheté un second, et ce n’était pas pour une plantureuse beauté vulgaire, comme Smith s’y attendait, mais pour un enfant blanc taciturne et maigrichon qui n’avait pas le moindre air de parenté avec lui. Peut-être les cheveux, mais uniquement parce qu’ils étaient teints dans la même couleur. Smith s’avança de sa démarche chaloupée, la matraque se balançant à sa hanche. Le type releva le menton en son approche et croisa les bras. Smith n’aimait pas quand les délinquants avaient la même attitude que lui.

“Excusez-moi, monsieur, vous pouvez me suivre s’il vous plaît ?” lança le garde d’un ton qui signifiait quelque chose d’un peu moins courtois, et un peu plus coloré. Le type regarda son jeune compagnon, haussa une épaule et le suivit, entraînant l’enfant par la main dans un réflexe possessif qui déplut fortement à Smith. Après l’avoir escorté à l’écart de la foule qui attendait l’ouverture de la salle, le garde lui demanda ses papiers, et ceux du gamin. Comme il s’y attendait, ils n’avaient aucun lien de parenté a priori. Le type, un nommé Luke Fang - nom de gangster, ou de rappeur, ce qui est la même chose - prétendit que c’était le fils d’une amie qui n’avait pas pu venir à la première. Quelques secondes plus tard, les collègues de Smith l’embarquaient, pendant que l’enfant piquait une grosse colère dans le local de sécurité où on l’avait enfermé. Étrangement, le grand type, lui, ne se défendait pas particulièrement. Ses seuls bleus résultèrent des cahots de la voiture blindée.

Smith, quant à lui, revint assister à l’ouverture des portes avec le sentiment de satisfaction qui naît du travail bien fait. Les spectateurs s’installèrent, la lumière s’éteignit, et le film commença. De sa place dans le fond, Smith pouvait contempler toute la salle, paisible, impatiente, déjà passionnée par les premiers accords de musique. A sa grande surprise, le type qu’il venait de faire arrêter apparut soudain à l’écran, en gros plan, son regard sévère fixé sur lui sans cligner une seule fois des cils.

“MBULA MASOSOA.”

Smith sursauta.

“Tomber comme l’averse surgie d’un ciel clair. Surprendre l’ennemi. Surprendre vos amis. Surprendre tout le monde.”

Quelqu’un se risqua à allumer son téléphone pour filmer discrètement la projection. Smith n’y fit même pas attention.

“Vous serez surpris d’apprendre que je suis ici avec vous, parmi vous. Mais vous ne me trouverez pas. Je suis entré incognito. Vous êtes tous venus pour moi, mais vous ne faites pas attention aux gens comme moi. Quand ce film sera terminé, cela aura changé. Rendez-vous à ce moment-là.”

L’image fit place à un travelling sauvage au-dessus d’une forêt vierge rayée de cours d’eaux d’un bleu violent, sous un ciel violet, presque rouge. La musique enfla et le titre s’afficha, tagué par une main invisible. Smith était déjà sorti en courant. Il ouvrit à la volée la porte du local de sécurité, et ne vit pas l’enfant. La morsure de l’échec broyait son ego d’une main de fer. Il se jeta sur son téléphone pour tenter d’enrayer, à temps si possible, la machine infernale qu’il avait lancée quelques minutes plus tôt. Il fallait ramener ce type coûte que coûte, avant la fin de la projection. Et il fallait qu’il soit intact… Et il fallait qu’il soit vivant. Smith n’avait guère confiance en les techniques d’interrogation de ses collègues sur un suspect présumé coupable d’enlèvement, et potentiellement de pédophilie homosexuelle sur la race supérieure. Maintenant que “le type” était le réalisateur d’avant-garde, tout était pardonné, quoi qu’il ait fait en réalité, et celui qui aurait commis la moindre injustice à son égard serait certainement viré. Alors qu’il expliquait tout cela, l’enfant surgit, le visage plein de larmes. Il était resté caché sous la table et avait tout entendu. Sans prononcer un mot, il se jeta sur le garde, les griffes en avant, dans une sorte de rugissement haut perché. Smith n’osa pas lever le petit doigt, et se laissa frapper sans réagir. Quand la petite furie se calma, principalement par manque d’oxygène, il lui proposa de retourner dans la salle voir la fin du film.

A leur retour, un clip de rock bien connu se terminait. Sans l’apprécier, Smith le connaissait par coeur. Ce truc défilait sur les écrans depuis sa sortie, au moins deux ans plus tôt. Il pouvait même fredonner le refrain machinalement, mais faisait attention à ce que ses collègues ne l’entendent jamais faire ça.

“Somewhere over the stratosphere
So where I have the right to be
A friend invited me to dance

It won’t change the face of the world
But I’m willing to take the chance
My heart is my shield and my sword”

Merci, le film. Il l’avait à nouveau dans la tête. (Le problème avec ça, c’était principalement que le clip montrait un couple gay. Dessiné en silhouettes, l’une blanche, l’autre noire, comme par hasard. Le blanc s’entraînait pour un programme spatial, en essayant de réfréner ses arrière-pensées homo-érotiques envers ses camarades, en priant avec sa famille et en recevant bouquets et baisers de pin-ups à la Marilyn. Le noir assistait à la pendaison de son ex, puis se voyait promettre une vie meilleure loin de son pays par un reporter infiltré, avec qui il avait une aventure. Finalement, le blanc marchait sur la lune et détachait son arrivée d’oxygène face à la caméra de son pote, tandis que le noir montait sur l’estrade et se passait la corde au cou, le regard fixé sur le reporter en larmes dans la foule. Tous deux prononçaient un discours à l’intention des médias du monde entier, puis se rejoignaient dans l’espace intersidéral.) Ce qu’il comprit pour la première fois, c’est que l’auteur était noir, ce qu’il n’avait jamais imaginé, et que ces dessins étaient des tags ; le clip s’acheva sur un plan du mur où tous avaient été dessinés par une main criminelle, celle du fameux Luke Fang. Il s’était filmé lui-même, avec un matériel de mauvaise qualité, et visiblement quelques années plus tôt. Il était plus jeune, et nettement plus fa-bu-leux à l’époque. On le voyait ensuite sortir de l’entrepôt désaffecté où il avait accompli son monumental forfait. A l’extérieur résonnaient les bruits de la ville au petit matin. Plan sur la forêt vierge à nouveau. A côté de Smith, l’enfant inspira un grand coup, comme si cette vision lui avait coupé le souffle.

“Mes parents élevaient les poneys. Mon préféré s’appelait Ngaka, ce qui veut dire Lance. Quand ils avaient deux ans, ils étaient achetés par la Compagnie et on ne les revoyait plus jamais. Ils descendaient sous terre. Quand on a vendu Ngaka, j’ai déclaré que je voulais descendre sous terre avec lui, et comme j’étais le troisième fils, et mes parents avaient besoin de l’argent, ils ont accepté ; car la Compagnie payait bien pour les poneys, mais plus encore pour les enfants.”

Les images se succédaient, images d’archives, de documentaires, en caméra sur l’épaule, en caméra cachée, montrant les tristement célèbres mines de cobalt de Katanga. Smith ne connaissait pas ce coin, il zappait quand ce genre de reportages arrivait sur son écran. Il apprit beaucoup en quelques minutes. Puis, les dessins chaotiques sur les murs du monde underground reprirent la place des images, contant la révolte du seul enfant, peut-être, à être descendu dans ces enfers modernes volontairement et consciemment.

“J’ai fini par retrouver Ngaka. Il était aveugle. J’ai ressenti une immense colère. J’ai fait un pacte avec les autres, et on a fait effondrer la galerie pour rester entre nous, dans l’obscurité, dans la fourmilière. J’en étais le chef, et Lulinda était ma reine. Même si ce n’était que pour quelques semaines, avant que l’air se fasse rare, même si c’était dans une prison de pierre, nous étions maintenant libres. Mais l’air arrivait de quelque part, sans doute une fissure invisible à l’oeil, et un peu de lumière arrivait avec lui, car avec le temps, nos yeux se sont accoutumés et nous avons commencé à distinguer les formes à nouveau. Nous avons mangé les poneys, sauf Ngaka, qui était sous ma responsabilité. Puis nous avons mangé nos morts, blessés dans l’effondrement de la galerie, et que nous n’avions pas pu soigner ; ou ceux que le naja qui vivait au fond de la galerie avait mordus. Nous étions une vingtaine. La République des Mineurs.”

Les images filmées reprirent : un homme en lunettes d’écailles et complet-veston paradait devant les caméras, à diverses occasions officielles, serrait des mains sous les flashes crépitants des photos, et arborait une dentition parfaite, prête à croquer le monde.

“Quand ils ont réussi à percer la paroi, les autres se sont tués, mais Lulinda et moi nous sommes laissés capturer. Elle n’était plus seulement ma reine, mais mon épouse ; nous avions célébré la cérémonie selon les rites, et nous devions maintenant veiller l’un sur l’autre. Le président de la Compagnie était impressionné par notre petite aventure, et nous a fait nettoyer avant de nous recevoir dans son bureau. Il nous fit des compliments, déclara que ça lui rappelait le jeune requin qu’il était autrefois, et nous offrit le poste de contremaîtres. Mais j’affirmai que nous voulions être adoptés dans un pays riche, et ensemble. Et avec Ngaka. Il accepta en riant, précisant au passage que Ngaka avait été abattu. Le lendemain…”

Un flash info, des têtes d’affiches, des premières pages de quotidiens nationaux et de revues économiques : mystérieusement, le Chef de la Compagnie avait succombé à la morsure d’un naja. Allez savoir comment le serpent avait pu pénétrer dans son bureau… Certains évoquaient même discrètement la piste d’un châtiment divin. Par contraste avec ces sombres images, apparurent les premières photos en famille d’un petit garçon reconnaissable comme une très jeune version de Luke Fang, et d’une petite fille à l’air timide, toujours réfugiée dans ses bras. Maison avec jardin et petite clôture de bois blanc, typiquement américaine, parents radieux, grande soeur amorphe et légèrement boudeuse comme toute adolescente en bonne santé devant un photographe… Smith commençait à respirer plus librement. Les choses devenaient enfin normales.


FRIENDS ON THE OTHER SIDE



Le gamin avait les yeux fixés sur l'agent, comme si ces images à l’écran ne l’intéressaient pas, ou le dérangeaient. Un coup d’oeil à son téléphone : personne n’avait appelé, cela devenait franchement inquiétant. Quand il releva les yeux, les images de journaux à scandale avaient une fois de plus remplacé les clichés familiaux joyeux. Un procès. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre de quoi il s’agissait. Le narrateur était maintenant filmé par toute une équipe, à côté d’une tombe. Il avait semblé parfaitement à son aise jusqu’alors. Soudain, il était décomposé, les traits tirés, des tics nerveux agitant son visage fermé ; il mit des lunettes de soleil, comme pour dissimuler les émotions qui s’emparaient de son regard. Sa main tatouée de motifs tribaux se posa sur le marbre de la tombe, où était inscrit le prénom de Lulinda. Une énième question des journalistes, quoique timide et hésitante, mit le feu aux poudres ; sa voix trembla avant de pouvoir formuler une réponse cohérente, se brisa, puis se mua brusquement en un rugissement de rage. Il partit dans une tirade émaillée de mots incompréhensibles, vocabulaire de son enfance, argot de ses années underground, mélange ésotérique et violent comme son apparence - ce jour-là, il portait une tenue digne d’un prêtre vaudou.

“Votre soeur adoptive… C’est elle qui vous a demandé…”

“C’était ma femme. Pas ma soeur. Et, oui… elle m’a demandé le naja… pour elle et l’enfant… Vous avez vu les réactions de vos semblables, quand ils ont appris l’arrestation du père ? Vous avez vu ce qu’ils ont écrit ? Les questions qu’ils ont posées à la mère ? La traque qu’ils ont mené, jour après jour, devant la maison ? Thelina, la grande, a même fait une fugue. C’est de votre faute, ça. Lulinda, on la traitait comme une victime, et ensuite comme une folle, elle disait qu’elle voulait le garder, personne ne l’a prise au sérieux, pas une seconde. On allait être placés dans des familles différentes, et l’enfant dans une troisième (ou on allait le lui arracher de force, avant qu’il puisse vivre.) Moi, je lui ai porté le naja - les calmants que prenait la mère - parce que je savais qu’elle ne pouvait pas vivre parmi vous. Mon fils ne pouvait pas naître parmi vous ! Mon fils, il aurait été un dieu. Un dieu, connard ! Votre monde pourri, il le méritait pas ! Jamais il le méritera ! Vous crèverez tous sans dieu !”


L’image se brouilla. Le doute demeurait : la star avait-elle frappé le caméraman, ou sa caméra ? Ou avait-il simplement accompli en plein air l’équivalent de partir en claquant la porte ? Les journaux reparurent, annonçant cette fois les aveux d’un criminel précoce, la libération du père adoptif, les avis de recherche portant la photo de Thelina, les funérailles de Lulinda, l’internement de Luke en maison de correction. Les rapports psychiatriques, et les interviews des employés qui avaient eu affaire à lui : un enfant normal pour certains, un adulte dans un corps trop petit pour d’autres, un violeur et un assassin pour un troisième groupe, qui s’étonnait cependant de le voir se comporter raisonnablement “entre deux crises de colère intense”. Finalement traité comme s’il présentait une personnalité borderline, il parut s’apaiser sous l’effet des calmants, mais devint incapable d’apprendre, de travailler, et fut laissé devant la télé de la salle commune où il assimila en cinq ans tout ce que la télévision américaine avait à offrir. A sa majorité, il fut question de le renvoyer au Congo. On recontacta sa famille brièvement adoptive pour savoir si elle voulait le récupérer, sans grand espoir.

A la surprise générale, ce fut Thelina, sa sœur ado boudeuse durant quelques mois, qui refit surface pour se constituer tutrice. Non seulement sans rancune, mais désolée de l'avoir abandonné en pareille situation, elle tenait à se rattraper maintenant que sa vie était devenue plus stable. Les psychologues s'attendaient à devoir lui expliquer, posément, que l'enfant qu'elle avait connu n'en était plus un, qu'il avait un grave problème, qu'il était impossible de le contrôler par la peur... Elle scotcha tout le monde sur place à son arrivée, avec sa carrure de bodybuildeuse, ses cheveux teints dans un rouge explosif et son énorme tatouage de tête de pitbull sur l'épaule. Le narrateur racontait cela avec une satisfaction palpable, et une affection certaine, presque un brin d'admiration. Et Smith se surprit à partager son bonheur. Les photos et quelques films amateurs qui suivirent le rappelèrent à la raison : Thelina Fang avait ouvert un cabaret à New York, et tous deux se déguisaient chaque soir pour paraître sur scène.

"Le seul mot d'ordre était l'extravagance," annonça le narrateur, un sourire dans la voix. "J'ai été magicien, danseur, équilibriste, dresseur. J'ai été un lion, un fou, un cosmonaute, une princesse. Je suis tombé amoureux - mais je n'ai jamais trahi Lulinda."

Avec les images colorées de la vie de scène commencèrent à s'intercaler d'autres images : condamnations, arrestations, scandales. Le tempérament violent de Luke, son incapacité à ployer l'échine face aux conventions sociales de son pays d'adoption, son indomptable orgueil en butte à tous les clichés, lui valaient des conflits permanents où il ne savait pas quand s'arrêter. Insulte à agent - Smith sourit à moitié - diffamation, coups et blessures... Homicide involontaire. "Thelina me conseilla de mettre en avant mon parcours psychiatrique. Elle avait peur que je me fasse tuer en prison. Les calmants, l'isolement, j'avais déjà connu ça. Je tiendrais le coup. Elle avait sans doute raison, et je n'eus pas à forcer beaucoup le trait pour convaincre les juges. C'est ainsi que je fus interné à Cardiff, près de Sidebay."

Ce nom rappelait quelque chose à Smith. Mais avant que le souvenir lui revienne, les images effroyables saisies sur le vif au moment de l'évasion massive envahirent l'écran, dans un vacarme assourdissant. Il comprenait mieux, maintenant, la construction de ce film. Tout cela était inspiré par le travail chaotique et flamboyant du frère et de la soeur sur scène, dans les bars glauques, face à un public de semi-marginaux et de visionnaires d'avant-garde, dans un bain de substances hallucinogènes plus ou moins illicites. Et également, tout cela était nourri par le zapping sans but d'un adolescent anesthésié dont la seule possibilité d'évasion était la télévision de la salle commune. Smith reprit son téléphone et tapa un message rapide à ses collègues. Quelques personnes dans la salle lui jetèrent un regard accusateur ; mais aucun n'était plus accusateur que le regard du gamin.

"J'étais planqué dans la baraque de Thelina, à la frontière du Canada, quand j'ai eu envie de revoir la tombe de ma femme. Là, une petite journaliste est venue me parler. Elle m'avait reconnu, mais elle ne comptait pas me livrer à qui que ce soit. Elle s'intéressait à mon parcours, mais il y avait beaucoup de zones d'ombre. Elle souhaitait revenir sur les lieux de ma jeunesse, et entendre ce que j'avais à raconter. C'est ainsi que nous avons décidé de tourner ce film. Elle pensait que ça serait un beau spectacle. Et je pensais que ça remplirait un peu le tiroir-caisse. J'avais la garantie qu'on me paierait sans dévoiler ma localisation."

Le film devint un making-of. On vit le Luke quarantenaire, celui qui contait l'histoire, indiquer les lieux où il avait vécu, faire quelques commentaires sur tel ou tel bâtiment... jusqu'à ce qu'il approche de la tombe de Lulinda. C'est alors qu'il quitta le projet avec pertes et fracas, dans une de ces crises d'hostilité dont il avait le secret. La suite était filmée dans un style amateur, une image vibrante, tremblante, rappelant celle du clip de musique qui avait ouvert la séance. Luke filmait lui-même ses pieds qui arpentaient le pavé. C'était un jour sombre, pluvieux, orageux. On voyait passer des feuilles, des bouts de plastique emportés par le vent.

"J'ai pris ma petite caméra pourrie, deux paquets de chips, des bières, et des bombes de peinture. Une noire et une blanche."

Un entrepôt désaffecté. Une entrée par effraction. Des heures de travail. Le mur était immense, et au bout d'une nuit, il était couvert de silhouettes ; une blanche, une noire, et leurs aventures. La mort n'était que le milieu de l'histoire. Une photo de chaque vignette, puis le départ. Le passage de la porte, la lumière affluant soudain, et au-delà du seuil, la jungle. Le générique était une version de la chanson interprétée par quelques grands noms qui avaient apporté leur soutien moral au projet. Le public était debout pour applaudir, et tous cherchaient des yeux l'auteur pour le féliciter, mais Smith se mordait nerveusement la lèvre : il n'était toujours pas en vue. Avec un peu de chance, ses collègues l'avaient peut-être ramené directement, histoire de gagner du temps, sans perdre une minute pour le prévenir. Il ne tenait plus en place, et le gamin non plus.

"Viens, je te raccompagne dehors, on va attendre ensemble. Au fait, tu t'appelles comment ?"
"Lino."


En passant la porte du cinéma, ils ne purent d'abord rien voir. Trop de lumière. La nuit était aveuglante d'étincelles. Au milieu des photographes, mitraillé de flashes, Luke Fang, un bras en écharpe, saluait sous l'ovation de la foule. Lino se précipita pour lui sauter au cou, tandis qu'on lui collait un micro sous le nez, avec une audace que Smith jugea inconsciente.

"Vous êtes blessé ?"

"Une petite bagarre. Mais ça, ce n'est rien. Vous réalisez que c'est la première fois que je parais publiquement depuis mon évasion de Cardiff. Si la police tient à m'arrêter, qu'elle sache que je l'attends."


Certains rirent, d'autres froncèrent les sourcils. Smith baissa la tête, avec un petit signe qui indiquait que de son côté en tout cas, la trêve était signée.


© Never-Utopia par Koalz

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Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 15:31
Invité
Bienvenue ici Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3969413547
C'est un personnage sacrément intéressant et je connaissais pas l'avatar, mais il à une sacré gueule! Super original. Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1239350864
Bonne chance pour ta fiche Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1376966414
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Mackenzie M. Nelson
Mackenzie M. Nelson
FONDATEUR ▬
RAGOTS : 3331
Mer 23 Mar 2016 - 16:11
Mackenzie M. Nelson
Oh yeahhhhh BIENVENUE Very Happy
contente de te voir débarquer pour nous jouer ce duo de déjantés héhé
je te souhaite courage pour ton histoire !
si t'as la moindre question, ne te gênes surtout pas, on est là pour ça !!
Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2383752242 amuses toi bien !!!
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 16:23
Invité
PFIOU grosse fatigue ! Et voilà les copains, vous avez de la lecture Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 556213329 Amusez-vous bien, et vous me direz si ça suffit ! A priori pour moi tout y est.

*part en moonwalk et plonge dans son lit*
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Mackenzie M. Nelson
Mackenzie M. Nelson
FONDATEUR ▬
RAGOTS : 3331
Mer 23 Mar 2016 - 16:43
Mackenzie M. Nelson
Tiens pendant que tu fais dodo, moi je te valide jeune homme Very Happy
J'aime beaucoup ta façon d'écrire, je ne sais pas pourquoi, ça m'a grandement fait penser à un poème...bref j'aime beaucoup ton histoire Wink
j'ai hâte de voir le développement de cette histoire aussi, parce que franchement Fred «Kim.» m'intrigue tout autant que toi Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1989058671


Bravo, tu es validé !

Et oui, tu ne rêves pas ! Tu peux désormais débuter le jeu. Avant, nous te demandons d'aller immédiatement faire un arrêt dans le bottin des avatars sans quoi, on risque de te voler ta tête ! Ensuite, tu peux ouvrir ton sujet personnel pour trouver des liens et des sujets rps. Ce n'est pas que la boîte en carton du vieux Conroy n'est pas confortable, mais il serait peut-être bien pour toi d'avoir un toit sur la tête ?. D'après moi, un emploi t'aiderait à payer tes factures. Avant de terminer, je t'annonce qu'il est possible pour toi de trouver ton grand amour ; de reprendre contact avec le voisin barbu qui vivait à côté de chez toi dans ta jeunesse ou même de te trouver un colocataire psychopathe, une femme de ménage indiscrète et plus encore ! C'est pas merveilleux tout ça ! Et bien, arrête de perdre ton temps à lire ce message et court faire tout ça !

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W. Garrett Carpenter
W. Garrett Carpenter
FONDATEUR ▬
RAGOTS : 2055
Mer 23 Mar 2016 - 17:32
W. Garrett Carpenter
Bienvenuuuue officiellement sur le forum mon cher Wink C'est un plaisir de t'accueillir ici ! Surtout avec tous les gentils compliments que tu nous as lancé ! Et en plus, tu es un homme IRL like me ! Ü On est des denrées rares ! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1239350864
Puis comme je disais dans le sujet des invités, je trouve vraiment que ton vava a une tête d'enfer, il colle trop bien au personnage et en plus, ça nous fait une belle gamme de diversité. C'est ce qui faut ! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1629642630
Hésite surtout pas si tu as la moindre question ! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1769784106 HAVE FUN !
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Olivia A. Nelson
Olivia A. Nelson
ADMINISTRATEUR ▬
RAGOTS : 1478
Mer 23 Mar 2016 - 17:42
Olivia A. Nelson
Bienvenuuue officiellement parmi nous Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1376966414 Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1376966414 Je suis ravie que tu es décidé de nous rejoindre Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2180801735 Alors, comme tu le sais déjà j'adore ton (tes) personnages et j'ai bien hâte de voir le tout évoluer sur le forum! Félicitations pour ta validation et surtout amuse toi super bien avec nous à Sidebay Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1032386379

*Oh et bon dodo Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3958450078 Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3958450078
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 18:09
Invité
Heyy ! Finalement je reviens... le temps de compléter mon profil avec une bonne signature, à propos j'espère qu'elle n'est pas trop grosse ( :twisted: ) je ne fais pas dans les petits gifs et malheureusement yen a pas tant avec le monsieur en question, pas mal de jolis portraits dessin par contre. ^^ Mais je me suis décidé pour un montage kitsch finalement.

Donc merci à tous et à toutes, je suis moi-même ravi de vous rejoindre Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2987741431
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Jamie M. Fox
Jamie M. Fox
HABITANT DE SIDEBAY ▬
RAGOTS : 181
Mer 23 Mar 2016 - 18:16
Jamie M. Fox
Nop elle ne m'a pas l'air trop grosse Wink puis bon ça me rappel les forums d'avant ! ♥️
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Anonymous
Invité
Invité
Mer 23 Mar 2016 - 18:19
Invité
Ouais, c'est le profil de la nostalgie. Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1239350864 C'est d'mon âge. ^^

Bon je ne te prête a priori aucun lien de famille avec MA commissaire Fox (à qui je n'ai pas donné de prénom, et que j'ai appelée ainsi d'après le nom d'une nation indienne établie non loin du lieu de naissance de mon perso...), mais si un jour ça t'intéresse, on pourra y réfléchir, ce sera assez délicat à jouer étant donné que je suis sous couverture. Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 4026110499
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Jamie M. Fox
Jamie M. Fox
HABITANT DE SIDEBAY ▬
RAGOTS : 181
Mer 23 Mar 2016 - 18:37
Jamie M. Fox
lol j'y ai pensé en lisant ton histoire Wink
on verra bien à un moment si jamais t'as besoin de petits Pushup à ton histoire, j'suis là ♥️
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Yoshinori Tatsukawa
Yoshinori Tatsukawa
HABITANT DE SIDEBAY ▬
RAGOTS : 594
Mer 23 Mar 2016 - 19:25
Yoshinori Tatsukawa
Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3181065369
Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2096255860 Bienvenue! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2096255860
Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3181065369
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Anonymous
Invité
Invité
Jeu 24 Mar 2016 - 4:31
Invité
Merci à tous les deux, c'est vraiment sympa ici Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3181065369 je ne regrette pas d'être entré !

Bon allez... c'est reparti pour un peu de rédac Razz
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Anonymous
Invité
Invité
Jeu 24 Mar 2016 - 5:22
Invité
Bienvenue ici Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3329173307
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Kayle L. Carpenter
Kayle L. Carpenter
FONDATEUR ▬
RAGOTS : 1781
Jeu 24 Mar 2016 - 11:58
Kayle L. Carpenter
Whouuu!! Bienvenue officiellement !!!! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 628811539
J'avais vraiment hâte de voir ce que ton histoire allait donner et puis OUFFF , je suis extrememant loins d'avoir été déçus! J'ADORE ! Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 4049713520
L'histoire, les perso, ta manière d'écrire, tout tout tout Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 3028339190
Et bien bravo pour avoir été valider! (Et pour avoir créer tout ça aussi rapidement Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2427675354 ) J'espère que tu vas te plaire en notre compagnie. Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 1376966414
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Anonymous
Invité
Invité
Ven 25 Mar 2016 - 9:29
Invité
Bienvenue
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Anonymous
Invité
Invité
Ven 25 Mar 2016 - 14:59
Invité
Je viens de finir de lire ta fiche et comme je le savais c'était génial ! J'aime beaucoup ton style d'écriture. Je ne sais pas j'avais l'impression d'entrer dans un bouquin. c'était très sympa comme sensation. Je vais te suivre Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 963341438

Bienvenue parmi nous Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 2977558852 Luke Lance Fang - Still standing, yeah yeah yeah ♫ 28052816
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Jamie M. Fox
Jamie M. Fox
HABITANT DE SIDEBAY ▬
RAGOTS : 181
Ven 20 Mai 2016 - 10:26
Jamie M. Fox
Alors, où en es-tu avec ta fiche? ♥
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