Rendez-vous dans une ruelle [Raylai Ikeda] :

Louise A. Cameron possédait un rendez-vous particulier dans une sombre ruelle avec une parfaite inconnue. Comment éviter la panique dans cette situation ? Lou' se l'imposait elle-même. La jeune femme était vêtue de manière moins classe que de coutume. La fille du Maire avait opté pour un jean, un sweat, des lunettes de soleil même en début de soirée afin de passer inaperçu. Ses cheveux étaient attachés, chose rare. Elle ne souhaitait pas ressembler à la Louise de d'habitude. De toute façon, elle sentait qu'elle devenait une personne différente. Son attitude actuelle le prouvait bien. Elle se cachait du monde, de son père pour fondre dans les bras de la noirceur. La jeune femme n'allait pas très bien depuis le remariage de son père. Il avait épousé une fille de l'âge de Louise. Cette dernière ne le supportait pas. Pour elle, il trahissait sa mère décédée. La blonde détenait un vrai travail à effectuer sur elle. Des blessures ne se refermaient pas pour laisser place à haine et rancœur. Pour pallier à cela, la jeune femme avait contacté, par le biais d'une connaissance, Raylai Ikeda. Cette femme aux origines prononcées devait lui vendre des produits illicites. Louise n'y connaissait rien en la matière, elle comptait sur cette vendeuse indépendante pour lui donner des conseils. Elles devaient se retrouver dans un lieu discret afin d'échanger. Lou' était à l'heure, elle attendait celle qui la guiderait. Cameron avait besoin de s'évader. Elle n'attendait que cela. Elle mettrait les pieds sur un terrain inconnu : pas d'appréhension, juste de l'excitation. Pourtant, elle ne savait pas qui était Ray'.

Un long silence planait, il devenait lourd et pesant. Personne à l'horizon. La clarté ne régnait pas. L'ambiance restait sombre et peu rassurante, tout et rien pouvait se dérouler dans cette ruelle. Louise n'avait pas l'habitude de se cacher et d'attendre une dealeuse. Or, elle ne regrettait pas son choix. Il n'était pas question de faire marche arrière. Elle voulait se renseigner et tester des produits illicites. Elle osait passer le cap. Bien évidemment, elle ne devait pas se montrer car les gros titres des journaux locaux diraient "La fille du Maire se drogue". Lou' se sentait prête. Elle le désirait. Ses problèmes se voulaient de plus en plus difficiles à porter. Son père se foutait royalement d'elle. Il était marié à une jeunette. Cette dernière passait avant tout. Il obligeait même Lou' à l'apprécier, voire à l'appeler "maman". C'était impossible ! Son géniteur était rapidement passé à autre chose après la mort de son véritable amour. Pour la bonne presse, ils devaient s'afficher à trois, heureux, et très unis. Ils avaient réalisé un photoshoot dans ce sens après Louise avait choisi de se faire vomir tant cette séance photos la dégouttait. Au quotidien, il s'agissait de ce portrait : les faux repas de famille rempli de joie et de bonne humeur, les réunions politiques avec présence de la famille, tous ces faux semblants commençaient à taper sur le système selon l'enfant du Maire de la ville. Pour pallier à ces conneries, elle souhaitait un remontant. Un contact lui avait conseillé cette porte de sortie : les substances illicites. Pourquoi pas ? Elle n'avait jamais testé. La blonde attendait bien sagement l'inconnue qu'elle devait rencontrer. Ray' se pointa, vêtue de manière bien particulière, Lou' ne l'apercevait pas encore. Elle demeurait perdue dans ses pensées. Elle n'imaginait pas faire une bêtises mais plutôt renaître. Soudainement, elle reçut une tape sur l'épaule donc elle sursauta. En effet, elle ne s'y attendait pas. Elle restait surprise. De plus, Ikeda se permettait un "bouh", l'effet de surprise était réussi. Louise se mit à rire nerveusement. Elle fit face à la jeune femme à l'allure mystérieuse et avec un style sexy très défini. Elle n'inspirait pas la peur. Cameron croyait s'en tirer avec une camionneuse. La belle brune ne ressemblait pas au portrait qu'on pouvait s'en faire. Se méfier, c'était la devise de Louise. Avec le sourire, elle lança :

Bonjour, je suis Louise. Une connaissance a vanté vos compétences Madame Ikeda. Alors voilà... je ne m'y connais pas dans le milieu et... et je souhaite en savoir davantage sur vos produits, avoir quelques conseils. Vous êtes prête à faire cela ? Je peux y mettre le prix. Elle restait vague, il s'agissait peut-être de quelqu'un d'autre. L'allure de Ray' la choquait encore, tant elle faisait frêle, mais elle devait bien cacher son jeu et assurer dans son métier sinon elle ne serait pas présente.