Cette fois ci, je saurai le fin mot [Jared]

Jenkins marchait dans les rues. La jeune femme faisait une balade avant son prochain cours à la fac. Ce n'était pas une élève assidue, la belle faisait des études pour dire de en réalité car elle avait besoin d'une sorte de couverture pour qu'on lui fiche la paix. a'université s'était présentée comme être un bon alibi pour elle. Abigaïl avait quitté sa ville pour des raisons difficiles. Elle fuyait quelqu'un et elle n'avait nul part où allait. Elle s'était faite de sales fréquentations, ce qui lui a valut un exil forcé disons... Elle n'avait eu gère le choix, Abi avait du courir chez Adriel, son frère, pour avoir un logement. Son frangin était toujours derrière son dos et si Abi révélait sa vraie nature, il la tuerait aisément. La brunette était en réalité une escorte girl, très à l'aise dans son métier. Elle avait une clientèle bien chargée. Alors lui dire "je suis étudiante" demeurait être plus simple en soi.

Présentement, elle suivait un homme bien trop intriguant. Elle ne savait pourquoi mais elle avait ce besoin de lui parler. Il était un parfait inconnu en somme. Elle le croisait souvent et à chaque fois, elle faisait face à un mur en entamant la discussions. Ce gars là n'était pas fort bavard. Il avait quelque chose en lui que Abi tenait à percer. Son regard en disait long et il avait cet air... Un air que la jolie brune ne connaissait que trop bien... un air triste. Il avait l'air de subir la vie. On ne le sentait pas en pleine possession de cette dernière, comme ci il avancé difficilement, avec un poids sur le dos. Jenkins était ainsi elle aussi et elle avait cette envie de comprendre cet homme et de l'aider. Peut-être se projetait-elle ? Si elle, elle l'aidait et qu'il irait mieux peut-être que elle aussi... Bizarrement, elle avait aussi une forte impression de déjà vu. Il avait un truc.

La jeune prit son courage à deux mains et s'avança vers lui, souriante. Bonjour, je vous vois souvent dis donc. Que faites-vous de beau ? Je suis Abigaïl. On ne s'est jamais présenté.

La nuit avait été déjà bien trop longue pour le mécanicien qui n’avait pas eu la chance de fermer l’œil alors que son cerveau était en continuel questionnement…puis la journée au boulot avait été infernale, alors qu’il avait dû former un nouvel employé, qui ne resterait probablement pas très longtemps dans le garage pour finalement devoir rentrer chez lui à pieds alors que les freins de Phibee –sa moto- ne fonctionnait plus. Certes il aurait pu rester au boulot, travailler sur sa bécane comme il avait l’habitude de le faire en temps normal, mais sa tête lui avait dicté de partir et de remettre ce bricolage au lendemain matin. Il avait durement besoin de sommeil ou d’au moins, ne rien faire. Red marchait donc le long de Westside, empruntant les rues les plus rapides pour se rendre à son domicile, silencieusement comme de nature. Souvent on lui avait conseillé de s’acheter un ipod ou un machin pour écouter de la musique et à chaque fois il avait décliné le conseil, détestant toutes formes de gadgets. Enfin, il fronça les sourcils lorsqu’une jeune femme l’intercepta, comme ça au beau milieu du trottoir. Visiblement ils s’étaient déjà vues… soudainement ça lui revint. Red. Dit-il le plus simplement qu’il le pouvait, n’affichant pas même un sourire. ça vous arrive souvent d’arrêter les gens dans la rue, simplement pour vous présenter ? Il la regardait d’un air incertain, un sourcil toujours froncé et le regard dur.

- Non mais pour vous oui, je suis curieuse de vous connaître. Elle sourit innocemment. Vous vous souvenez de moi ? On s'est déjà vu.

Elle ne savait pas comment l'aborder exactement. En fait, tout venait naturellement. Le pauvre, il était assailli. La jeune femme ne pouvait pas annoncer qu'elle voulait l'aider, que son regard lui disait bien trop, qu'il cachait mal son malheur.... Elle resta juste normale et elle tentait une approche banale, plutôt surprenante pour lui tout de même.

- Un café ? Elle avançait d'un pas vers lui. Euh... un café, ça vous dit ? Ou on peut papoter ici ? Je présume que vous rentrez du boulot ? Vous devait être crevé.... Elle avait peur de l'ennuyer.

La belle avait envie de se poser pour parler et comprendre cet être qu'elle trouvait intéressant. Elle allait enfin pouvoir percer cette coquille. Le challenge était excitant.

Le mécanicien fixait la jeune femme, un sourcil continuellement arqué, se demandant si elle souffrait d’une quelconque maladie mentale ou bien d’un visible manque d’attention. Se souvenait-il d’elle…pas vraiment, mais Red ne faisait pas tellement attention aux autres autour…il se contenta donc d’hausser les épaules, déformant légèrement son visage pour montrer qu’un gros point d’interrogation serait l’unique réponse à donner à cette question.
Enfin, l’homme se remit en marche, croyant que la brunette en aurait terminé avec lui, mais elle le rattrapa, lui proposant un café ou bien la possibilité de discuter ici, en plein milieu de la rue. N’étant pas de nature très bavard, Red grogna avant de s’arrêter brusquement pour faire face à la femme. Qu’est-ce que vous me voulez au juste ? Il fouilla dans ses poches pour sortir son paquet de cigarettes qu’il ouvrit d’un geste mécanique. Pourquoi s’intéressait-elle autant à comment il se sentait ?

L'homme se demandait clairement ce que Abigaïl foutait. La jeune femme lui collait au cul comme du miel. Elle montrait une vive attention et c'était compréhensif de se poser des questions. C'était difficile de donner des raisons, de dire le pourquoi et de plus c'était étrange d'une personne inconnue de tenir ce comportement là. Mais Jenkins ne lâcha pas l'affaire en proposant un café et en restant elle même, naturelle et accueillante.

- Lâchez vous, je veux juste vous parler. Faut pas avoir peur. Je veux vous connaître, c'est pas bien ? Je vous croise souvent et j'ai l'impression de ... euh ... lire en vous. Vous n'êtes pas heureux, je connais ce type de regard, de façon d'être. Je veux... vous aider. C'est mal ? Aller venez.

La brunette avait l'impression de le connaître, de le comprendre... Étrange! Elle insista donc. Il s'enfuirait peut-être mais tant pis, elle tenta. Elle se montra fort impliquée. Mais elle avait ce besoin d'être là, d'accompagner cette âme, pour s'aider elle aussi sûrement dans un sens et se rattraper pour certaines erreurs. Il était sa rédemption.

De plus en plus intrigué par ce que lui déblatérait la jeune brunette en face de lui, Red amplifia son expression de questionnement sur son visage. Selon ses dires, il n’était pas heureux…l’était-il ? Il ne s’était jamais posé la question à vrai dire, mais ne niait pas vivre dans le silence, dans la solitude, mais ça lui allait…c’était mille fois mieux de vivre ainsi, que de revivre chaque jour la perte d’un être cher. Un grognement se fit entendre, alors que le mécanicien s’approcha d’elle avec précaution. Cette femme n’avait pas tort, il n’y avait rien de mal à vouloir connaitre quelqu’un, à vouloir faire connaissance et par le fait même, aider sans le vouloir cette dite personne. Aller où ? Il se détendit doucement avant de planquer sa cigarette contre ses lèvres et de l’allumer avec facilité. Je vous le dit tout de suite, j’suis pas un psy ou quelque chose du genre…et puis j’suis pas une gonzesse, je parle pas des masses ! S’expliqua Red tout en recrachant la fumée de sa première inhalation de cigarette.

Ce caractère était fort intriguant, il était très sur la défensif... On sentait l'âme d'un solitaire. Il l'a mis vite en garde pour ne pas qu'elle se méprenne ou qu'elle commence à se faire des plans sur la comètes. Il avait bien fait mais la jeune n'était pas là pour voir un psy à proprement parler. L'homme mystérieux se dit peu bavard avec la gente féminine et cela n'étonna pas Jenkins qui l'avait, bien sûr, remarqué. Elle émit un petit rire. La conversation ne serait pas aisée mais la jeune déterminée ne renonça pas. Au départ, elle était face à un mur. Donc déterminée, elle insista plutôt. Le brunet se montra plus à l'écoute, moins contre la femme et son attitude étrange. Il avait l'air d'accepter l'idée de Abi, sortir boire un café. Elle se permit de réitéré la demande. Elle se sentait rassurée et prête à abordé sereinement le bel homme.

- Ce café vous va ? J'ai bien compris vos attentes. Et ma proposition est toujours de mise.

Pour être franc, Jared n’avait aucune idée de la raison qui l’avait poussé à finalement accepter ce foutu café…probablement le fait qu’elle ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas accepté… ? Enfin il fronça les sourcils avant de porter son attention sur cette jeune femme. Un café, ça va. Puis il remit sa cigarette contre ses lèvres pour se mettre en marche avant de s’arrêter brusquement. Tout de suite, c’est ça ? Il s’en doutait, mais préférait mettre les choses au clair le plus rapidement possible. Parce que n’espérez pas avoir mon numéro de portable, je n’ai pas de cette cochonnerie technologique…me faire appeler à n’importe quel moment, rien ne me tape plus sur les nerfs que ça ! Red était franc sur le sujet.

- Parfait allons y alors. Je vous offre ce café. Merci d'accepter. Il fumait de manière désinvolte. Le brunet avait un sacré caractère. C'était presque rigolo, un vrai ronchon mais cela ne stoppa l'envie de la jeune de percer cette carapace. Oui oui, bien sûr. Vous avez encore le choix. Dites vous n'avez pas une clope pour moi ? Abi n'avait pas pu en racheter, elle se permit de demander. C'était une accro à tout ce qui pourrissait la santé... La brunette se perdait dans de sales travers. Sérieux, vous n'avez pas de téléphone mais comment vous faites ? C'est impossible de nos jours ! Vous vivez dans une caverne ? Votre job, comment il fait pour vous joindre et le reste du monde ? Cela vous va bien en fait... Monsieur j'aime être tranquille.

Tout en expulsant la fumée par son nez, Red grogna au commentaire de la jeune femme tout en continuant à marcher, direction le petit café de la rue. Puis il fouilla de nouveau dans la poche de son jeans pour sortir le paquet qu’il venait à peine de ranger pour y prendre une cigarette. Vous avez de quoi vous allumer ? Red fronça les sourcils avant de lui présenter son briquet qu’il ne prêtait jamais. Comme il en avait l’habitude, la brunette s’étonna de savoir qu’il n’avait pas de téléphone et s’empressa de lui demander comment il faisait. Red haussa les épaules. Les gens réussissaient à vivre sans à l’époque…pourquoi pas maintenant ? Je me trouve là où je dois me trouver et sinon je suis chez moi…pas besoin d’un gadget pour me trouver ! Le mécanicien s’arrêta face au café qui présentait une magnifique petite terrasse pour ses clients. j’ai pas non plus de téléviseur… sans contredis il n’était pas né à la bonne époque.

'homme était non-chalent et de plus pas très accueillant disons. On sentait bien que seul son cocon comptait et faire rentrer une autre personne dedans demeurait très difficile. Mais la belle ne se découragea pas du tout et elle continua à insister. Ouais merci pour la clope. Elle prit quand même le briquet de l'inconnu pour l'ennuyer un peu. Elle riait de cette attitude très solo. Merci aussi pour ça. Elle comprenait sa théorie et ne critiqua pas. Lui au moins n'était pas abruti par la technologie comme tous : un rare ! Je vois et je vous comprends complètement. J'aimerai être comme ça moi aussi mais malheureusement comme tous j'en dépends, rien que pour le job. Abi proposa à l'homme de s’asseoir là où il s'était arrêté et elle appela un serveur le temps qu'il arrive, elle se mit à répondre à la seconde révélation incroyable du brunet. Pas de TV ? J'aime pas tant mais quand même. Vous vivez dans une maison ou appartement rassurez moi ? Pas une caverne hein ? Elle ne se moquait pas, juste elle tentait de le taquiner.

Tous et chacun avaient de bonnes raisons d’être dépendants des appareils technologiques, cellulaires, portable et autres gadgets qui coûtent en plus de tout ça, les yeux de la tête. Enfin, Red prit place sur une chaise alors que la brunette faisait appel à l’un des serveurs qui les avaient aperçus en arrivant. C’est bien simple de se trouver des raisons… Il dévia le regard un court instant sur l’homme qui les saluât d’un hochement de tête bien poli. Un café noir merci. Il fronça ensuite les sourcils en direction de sa nouvelle copine de café puis se permit de rire. Ce n’était pas une explosion, mais un petit sourire gagna ses traits vieillit par le temps. J’ai l’air si «Homme des Cavernes» que ça ? Il continua de sourire en la regardant. Elle lui faisait penser à Alice, au début de leur relation…une sorte d’aura l’éclairait…Red ferma les yeux, avala sa salive et reprit la conversation. Faut pas être fou non plus, j’ai bel et bien un appartement…ce n’est pas grand, mais ce n’est pas une grotte !

Le serveur vint et le beau brunet se permit de demander un café noir. Même sa boisson le reflétait... Café était similaire à sobre et noir à la rigueur, la forte personnalité de Monsieur. La jeune, elle, n'aimait pas tout ce genre de boisson forte. Elle avait du mal à boire cela car après elle était énervée comme pas possible, elle préféra donc demander un simple cappuccino. Abi offrait le café au brunet. Elle acquiesca quand il dit que c'était simple de se trouver des raisons. Il n'avait pas tord mais c'était ainsi la technologie était faite pour bien des choses. Ouais, elle rit de bon cœur le voyant sourire. Le serveur donna le tout et Jenkins régla illico presto pour ne plus à avoir à payer après. Elle risquerait de zapper.La délinquante était ravie de le voir comme cela, enfin ! En plus, ça lui allait si bien. Je suis sûre que vous trimbalé une vieille bagnole ? Elle fut surprise de la révélation de Jared et se permit d'enchérir, elle savait qu'elle le pouvait. Ah quand même ! Un appartement moderne ?

Red fronça les sourcils lorsque les boissons arrivèrent et qu’elle se dévoua pour payer le tout. Certes elle lui avait proposer un café, mais il ne s’attendait pas à ce qu’on lui paye…surtout qu’il détestait qu’on le prenne en pitié ou quoi que ce soit d’autre, il était grand, c’était un homme et il était apte à payer ses propres affaires…enfin il attrapa son café bien chaud et y prit une bonne gorgée avant de dire quoi que ce soit. Une fois de plus il se permit de sourire…visiblement cette femme, bien que petite, en avait dedans. Je n’ai pas de voiture, mais oui, ce serait bel et bien une vieille bagnole que j’aurai sinon…une Impala noire lustrée…mais je roule à moto, c’est beaucoup plus pratique comme ça ! Son œil tiqua. Il n’avait franchement pas l’habitude de parler autant en un si court lapse de temps et ça le travaillait. Moderne ? Pas du tout, je vis un appartement appartenant à une rangée de vieux immeubles…c’est plutôt…vintage comme on dirait.

La jeune se demandait pourquoi le regard du brunet se ternissait à l'approche du serveur et des deux commandes. Abi ne posa pas la question et régla le tout, ravie d'offrir un verre à ce parfait inconnu qu'elle tentait justement de connaître mieux. Ce moment était idéal. La délinquante sourit à cet être qui faisait de même. Il semblait enfin apprécier la conversation et de plus, il se livrait de plus en plus. Jenkins se sentait bien, voir super à l'aise. Dans le fond, il n'était pas si mauvais comme il osait le laisser paraître. Abigaïl lui trouvait même un charme certain. Il répondait à ses piques innocentes.

- Vous allez rire mais c'est quoi comme type de bagnole ça ? Je n'y connais pas grand chose en fait. Elle s'emballa quelque peu. De la moto ? Super, dites vous m’emmènerez faire un tour une fois ? Elle avait du bagou et elle tentait les questions sans gênes. J'aimerai vraiment, je n'ai jamais eu l'occasion de rouler à moto... C'est top ça, pas si vieux que ça le bonhomme. Elle rit et but une gorgée de ce café bien trop chaud. Elle souffla dessus après avoir lâché un petit cris idiot pour le coup mais la chaleur l'avait surprise. Ok bon bah ça vous ressemble quoi. Sans critiquer bien sûr. C'est bien les apparts de ce style de toutes façons. Je commence à vous voir sur un autre jour. Ne serai-je pas plus démodé finalement... ? Vous êtes un sacré personnage.

Un sourire se dessina une fois de plus sur son visage alors qu’il gratta sa repousse de barde de plusieurs jours. bah imaginez-vous une vieille bagnole, des années 60 avec seulement deux portes et puis de beaux miroirs lustrés…comme on en voit dans les vieux films finalement. Il laissa tomber sa main contre la table, posant finalement sa paume contre la tasse bien bouillante. La chaleur lui faisait du bien, il adorait sentir la céramique chaude contre sa peau…c’était apaisant. Vous n’êtes jamais monté à moto ? Vraiment vous manquez quelque chose, je vous ferai faire un tour…enfin si vous ne prenez pas vos jambes à votre cou ! Avoua-t-il un peu plus perplexe. Était-ce un rendez-vous ? Cette idée le mis instantanément mal à l’aise et il recroquevilla un peu les épaules contre lui-même. Il n’était pas disponible mentalement…enfin il fronça les sourcils, un homme et une femme avait bien droit de prendre un café sans attendre quoi que ce soit de l’autre ? Il sorti de sa bulle, alors que son interlocutrice le traita de sacré personnage. Je vais le prendre comme un compliment. Je suis quelqu’un d’entier et de très… Il chercha ses mots avant d’ouvrir à nouveau sa bouche. On a tous une histoire qui nous a changé…certains plus que d’autres c’est tout. Il mordilla sa lèvre inférieure, emprisonnant quelques poils contre sa dentition.

- C'est top, je vous jure je trouve que ça a même la classe. J'aimerai bien rouler dans sa plutôt que dans ma cacahuète... Vous allez des fois au genre de forums sur les bagnoles ? Une fois, j'en ai vu un et ils nous ont montré de ces modèles... Jamais en une vie on aura ça je vous le dis.

La jeune avait déjà fini sa boisson. Elle en avait fort besoin alors elle commanda un autre café. Un serveur se hâta pour lui ramener. Elle le paya discrètement et continua la discussion.

- Oui je veux bien merci. C'est gentil de votre part, en fait vous n'êtes pas si monstrueux que ça, elle rit. Avec plaisir ! Elle l'observa et ajouta. De très franc, gentil et en fait pleins de bonnes histoires à raconter. Je ne regrette pas le fait de vous avoir ennuyé ! Elle rit de plus belle, quel bon moment. Jamais, elle n'aurait cru cela avec ce départ tant catastrophique. Elle avait du se battre sévère pour lui parler. Bingo ! Il était adorable en fait. Elle fit surprise par la sorte de révélation de son interlocuteur. Elle osa et demanda quelque chose d'indiscret. Oui c'est sur mais vous qu'est ce qui a pu vous changer autant ? Vous étiez comment avant... ça ?

Un sourire illumine le visage de Red lorsque la jeune femme avoua avoir déjà vue ce genre de bagnole à des conventions et autres salons de ce genre. Jamais il n’avait participé à ce genre d’évènements, mais ne disait aucunement non à une invitation si jamais on osait lui proposer. Non, je passe mes journées à les réparer depuis l’âge de quinze ans, j’ai pas trop eu le temps d’aller m’amuser autre part. Dit-il en toute franchise avant de prendre une autre gorgée de son café maintenant tiède. Le fait que finalement elle ne le trouvait pas si monstrueux lui fit plaisir. Souvent on le jugeait trop vite et c’était probablement ça qui avait persisté à se créer une sorte de carapace. On le prenait pour un dingue, pour un psychopathe et personne n’osait vraiment l’approcher pour réellement le connaitre alors qu’en fait, il n’était pas sincèrement méchant…juste réservé. Tout au fond il était bien content lui aussi qu’elle ait poussée à effectuer cette rencontre et il se contenta de lui montrer son café, comme s’il trinquait à ce moment alors que le serveur apportait déjà la deuxième consommation à cette brunette. Un petit moment de silence sembla néanmoins vouloir persister lorsque Red poussa son explication trop loin. Visiblement de nature curieuse Abi ne pouvait pas en rester là et la question sembla lui brûler les lèvres. Une fois qu’elle fit posée, le mécanicien racla sa gorge et porta sa cigarette à sa bouche avant d’avaler une bonne bouffé de nicotine. Je ne sais plus comment j’étais…j’étais jeune c’est tout ce que je sais. Il reposa son regard sur cette femme, recrachant par la même occasion sa fumée blanchâtre. La mort de ma femme…aussi simple que ça. Dit-il, un brin la voix cassée.

- Oh bah si vous voulez, je peux vous avoir une place pour ce genre d’événement et promis je ne vous harcèlerai pas, vous irait seul. J'ai un ami qui aime les voitures et si je veux j'ai des invits. Ça sera mon cadeau d'excuse pour vous avoir fait peur au départ, vous avez vu je ne suis pas si monstrueuse ? Elle rit gênée car elle faisait juste ça pour lui et pas pour donner une sorte de rendez vous ou autre. C'était pour cet homme simplement, pour qu'il sorte du quotidien et qu'il fasse une chose dont il rêvait. Abi pouvait faire ça et à force de sympathiser et de commencer à connaître cette âme elle avait envie de lui faire cette offrande là. Vous êtes depuis toujours dans le milieu. C'est une vocation alors. Cela vous va bien. Le brunet fit mine de trinquer bien gentiment. Ce geste toucha la jeune femme qui sentait que le bel homme se déridait et qu'il aimait ce moment là. C'était bien sur partager mais très beau à constater, cette réciprocité. La belle but un peu de son café. Et soudain, elle fut frappée par un sentiment de gêne profond. Elle avait posé la question qu'il ne fallait pas. Elle avait mis mal à l'aise le mécano et en plus il était clair que ce n'était pas le moment de jouer les détectives. Il avait sûrement un lourd passé... Ah.... euh merde pardon. Alors là, je .. je suis mal et désolée. Pardon, c'est pas r... pardon. Une petite larme vint perler sur sa joue rosâtre.

Des billets pour une convention de voitures offerts par une belle inconnue qui vous harcèle pour un simple café...Red devait-il se poser des questions? S'agissait-il d'une femme riche qui tente d'apporter un peu de bonheur à des inconnues pour il ne sait quelle raison? Enfin il opina à ses dires, se disant qu'elle ne devait probablement pas lui raconter des bobards pour une rencontre...elle n'avait personne à impressionner et si c'était le cas, Red ne se sentait franchement pas en plein rendez-vous galant. Enfin, il leva son café alors que la brunette fit de même. On lui avait souvent dit qu'être mécanicien lui allait comme un gans, qu'on le voyait mal dans un autre domaine et il tentait de prendre ça comme un compliment. Après tout il comprenait beaucoup mieux les bris mécaniques que les gens...La discussion allait tout bonnement de bon train entre la jeune femme et Jared, jusqu'à ce qu'il évoque la mort de sa femme. Il la voyait patiner, chercher ses mots pour démontrer qu'elle était désolé, mais il n'eut pas le courage de l'aider, il patienta donc, les sourcils froncés, qu'elle trouve ce qu'elle avait à dire. cela fait maintenant 20 ans, y'a pas de soucis. Il tenta de la réconforter, mais n'avait franchement pas l'habitude de faire ce genre de truc. C'est du passé, mais ça vous change.

Bizarrement, Abi se sentait bien en compagnie de ce parfait inconnu. Elle apprenait à découvrir une personne très sympathique et pleine de surprises. Il avait cet effet de rassurer, de se faire sentir protéger. L'homme était un bon gars, avec des principes et une vie bien à lui. Jenkins admirait fortement cette forte personnalité. Il était agréable. Il participait bien à la conversation et ne laissait pas la jeune dans un monologue.

- Vingts ans, a... Euh désolé comment ça se fait ? Vous n'êtes pas seul depuis tout ce temps quand même ? Cela doit... e.... être compliqué. Vous êtes si courageux. Je me doute que ça vous change une vie tout ça.

La belle tenta d'en savoir plus, même si cela était délicat. Elle se demandait comment il faisait. Il était exemplaire La délinquante l'admirait beaucoup. Elle voulait mieux comprendre la situation, ce que cela changeait exactement etc...

L'homme gratta la repousse de sa barbe qui cachait ses traits épuisés sur son visage. Ce que le temps pouvait passer vite...et à la fois si lentement. Red fronça les sourcils puis humecta ses lèvres. Dans son coeur et sa tête cela s'était produit la veille et pourtant il abhorrait maintenant des cheveux gris, des rides sur le contours de ses yeux et avait gagné en expérience. C'était le principe de la vie, mais jamais il n'oublierait. C'est compliqué oui... Il la regardait, droit dans les yeux, souhaitant ne pas avoir à répondre davantage sur la question...être un homme, seul n'était pas évident, encore moins lorsque ça faisait vingt ans, mais Red faisait parti des hommes qui n'aiment qu'une seule fois...enfin il y avait Alison, mais est-ce que cela comptait réellement, sachant qu'elle était en fait la soeur jumelle d'Alice et qu'elle s'était même fait prendre pour cette dernière? Il passa ces détails et tenta de ne plus y penser.

- Cela ne doit pas être top tous les jours, vous aimez si fort la solitude ? La jeune ne s'imaginait pas vivre cela. Pour le moment, elle n'avait pas de vrai petit ami, vu son travail. Elle ne pouvait s'engager, elle décevrait automatiquement... Elle ne savait pas vraiment ce que ça faisait le mal ressenti sans l'autre ou tout ce tralala qu'on ressent à deux. Mais elle savait que ça devait être difficile... Elle avait quand même déjà eu quelqu'un. Vous devez quand même avoir des prétendantes, non ? Il était courageux, il profitait de la vie à sa manière. La brunette comprenait mieux ce comportement discret.

Red haussa les épaules en signe d'approbation. Ce n'était pas tant qu'il aimait la solitude, c'était simplement destiné à être comme ça. Certes il appréciait le silence, profiter des petites choses, comme faire de la moto ou bien regarder les étoiles avant de tomber de sommeil, mais il était évident que personne ne pouvait vivre complètement seul. On peut dire ça comme ça. Fini-t-il par avouer vaguement en prenant une autre gorgée de son café tiède. Faut pas croire que je le vis mal...tout le monde n'est pas fait pour partager sa vie et puis je ne suis pas complètement seul. Il fronça les sourcils, ne souhaitant pas que cette brunette le prenne en pitié et s'imagine qu'elle avait une mission en lui accordant une certaine attention.

Ce bel homme paraissait aimer être seul. Abi ne se voyait pas seule trop longtemps. La jeune aimait les balades à deux, les discussions profondes, les moments de partage, les délires à deux etc... Mais il était vrai que seul, on pouvait faire des choses plutôt "égoïstes", des choses n'appartenant qu'à soi. Jenkins était célibataire pour le moment, alors elle en faisait des choses pour son compte.

- Vous savez, ça vous va bien. Je vous vois toujours seul et solitaire de toutes manières et c'est vrai que vu ce que vous me racontez vous avez l'air d'être plutôt à l'aise dans cette vie. Cela vous donne un genre. Elle sourit, aimant le taquiner.

- D'accord, je vous comprends. Je n'en fais pas partie... Vous n'êtes pas seul alors ? Elle tapota la table. Dites moi tout.